***Article(s) en date du 28.5.07***

Décalé...

Non, ceci n'est pas un article sur le dernier concert de Patrick Bruel. Notez que j'y étais, mais bon, ça remonte à Avril, et au moins sur les articles, j'essaie de ne pas avoir de retard.

Non, décalé, c'est un peu ce que je ressens dans ma tête et dans mon sang, actuellement. Décalé de moi, décalé de ma vie. Trop d'avance parfois, trop de retards, surtout. Retard dans mon mémoire, retard dans mes lectures, retard dans mes traductions, retard chez mes potes, retard en raid à WoW, bref, retard dans ma vie, somme toute, un peu. Donc je me sens décalé.

Mes amours, aussi, décalées, pour peu qu'on puisse parler d'amour. Je crois qu'à force de briser, puis de recoller mon petit coeur, et après mes attractions-désastre (merci Etienne) de cette dernière année, il ne reste qu'un tas de copeaux de cet organe, un gros gros tas (mode bisounours activé) mais tellement froissé et mélangé que je ne sais plus vraiment où j'en suis, ni comment décoder en vrai les messages qu'il m'envoie. Peut être est-ce pour ça que j'ai fui Juliette. Peut être est-ce pour ça que Mathilde m'a fui. Et peut être est-ce pour ça que je n'ai pas réussi à comprendre mes attractions désastre de cet hiver. Bref, là aussi, je suis perdu, et c'est grave docteur, car cet idiot de coeur bisounours m'envoie à nouveau des tas de messages, en vrac, discount-prix-de-gros pour livraison à la tonne, et je n'y comprends plus rien non plus, ni ne puis-je adopter mon traditionnel "ne réfléchis pas et follow your feelings" parce que les flèches sont si tordues que je n'y trouve pas de sens. Aucun sens. Comme ce paragraphe, un peu. Pourquoi faut-il que je m'attache à des gens qui ne m'ont rien demandé ? Mais mon amour silencieux et fidèle sourit toujours et remercie la vie (1 point à celui qui trouve la référence, sans tricher).

Bref. Après les articles politiques, je ne vais pas me mettre à faire une série déprimante, alors je terminerai sur une note positive. J'ai (re)découvert dans mes archives de liens un vieux site qui sort de son contexte les meilleurs moments des comic-books (principalement époque Golden Age) qui sont justement désopilants, sortis de leur contexte. En bonus, il nous offre aussi -toujours sortis de leur contexte- certaines photos de produits dérivés. Je ne résiste pas à la tentation de vous montrer l'un de mes favoris, le pistolet à eau Batman, la position de la gachette serait le gag le plus énorme de l'objet... sans la présence du bouchon pour le remplir d'eau. Enorme :)...



Ah, et j'ai l'intention de mettre à jour le best of de Tears of the Night que j'ai un peu délaissé. Rappellez-le moi si c'est pas fait dans les deux ou trois semaines qui viennent.

La citation du jour : "Pas pu résister désolé !"
La chanson du jour : J't'aime bien Lili, Philippe Chatel, "Tu es le i du mot désir, du mot envie"

Même si c'est pas pratique à ranger, un gros tas de copeaux de coeur, la vie est belle !

Libellés : , , , ,

***Article(s) en date du 24.5.07***

La fin d'une époque

La fin de l'année approche, et pour certains elle approche plus vite que d'autres. La plupart de mes élèves de deuxième année on déjà passé leurs écrits, et leurs cours se limitent maintenant à des préparations (facultatives) aux oraux, et du temps passé en salle informatique pour finaliser leurs dossiers. Pour beaucoup d'étudiants de MUC et AG, l'anglais sous toutes ses formes étant une torture assimilable, pour l'image, à une bonne rasade cul-sec d'huile de vidange, je me retrouve souvent avec des cours désertés ou avec 4 ou 5 volontaires qui veulent encore s'entrainer (bizarrement, pour la plupart, ce sont d'ailleurs ceux qui sont déjà capables d'avoir un bon 15 à l'oral d'anglais, et donc dans un sens ceux qui ont le moins besoin de ces entrainements mais bon... Le monde sera toujours divisé entre ceux qui se rendent compte des enjeux, et les autres ^^).

Mais la fin de l'année approche aussi pour les premières années. Moins de deux mois maintenant, et une semaine seulement pour la classe que j'ai emmené à London (ils partent en stage début juin). Couplé à une semaine de BTS blancs la semaine prochaine, hier était donc mon dernier cours avec cette classe assez particulière, et l'occasion pour votre baron favori de se remettre un peu en question et de passer en phase introspective.

Il est clair que cette classe n'était pas comme les autres classes. C'était d'ailleurs l'une des deux seules classes avec qui j'avais cours chaque semaine. Dans un sens, c'était ma première "vraie" classe -et d'ailleurs l'une des seules où j'ai mémorisé sans efforts tous les prénoms-. Presque comme une classe-test, j'ai appris beaucoup de choses avec eux. Des choses qui fonctionnent, et d'autres qui tombent à plat. J'ai eu des grands bonheurs, et de grandes déceptions. Avec certains élèves, j'ai tissé des liens particuliers, et il est d'ailleurs prévu que je garde contact avec certains dans un cadre non pédagogique. Avec d'autres, j'ai *cru* tisser des liens particuliers, mais j'ai un peu déchanté depuis un mois ou deux, et je pense que certains oublieront jusqu'à mon nom dans 10 jours. Déceptions. Mais bon, c'est l'apanage de tout prof. La situation est juste un petit peu plus difficile à vivre pour moi parce que c'est ma première année, parce qu'on a très peu de différence d'age, et parce que je suis un gros idiot de bisounours, parfois. Souvent. Bref.

En tout cas ce dernier cours (cours chiantissime au possible, d'ailleurs, une fin dans un vieux "plop" de pétard mouillé) marque pour moi la fin d'une époque. Je ne sais pas encore si je serai dans le centre de formation l'an prochain. Je veux rester, et ma responsable veut que je reste, mais il y a toute une tripotée de facteurs qui viennent brouiller la donne, et je suis encore indécis et dans le flou. Wait & see. La fin d'une époque, les regards étonnés lors des premiers cours face à mon ton non-conventionnel, les petits délires récurrents et les bâches en tout genre, illusions et désillusions, mauvaises surprises, bonnes surprises, London inoubliable, retour de London et d'autres déceptions, et les visages qui changent, encore, et redécouvrir combien j'ai pu être aveugle, dans le mauvais sens, mais aussi, parfois, dans le bon.

La fin d'une époque pour moi. Indifférence ou réelle tristesse parfois pour eux. Mais quoi qu'il advienne, un nouveau départ.

La citation du jour : "Et si tu crois que tes élèves seront tristes, tu te fous le doigt dans l'oeil, jusqu'a l'aorte"
La chanson du jour : SOS d'un terrien en détresse, Starmania (Daniel Balavoine), "J'ai toujours confondu la vie avec les bandes dessinées"

Même si je suis rempli d'incertitudes, la vie est belle!

Libellés : , , ,

***Article(s) en date du 18.5.07***

Progrès vs. Immobilisme

Avant d'aller plus loin, je vous rassure, malgré les dernier articles, Tears of the Night n'a pas pour vocation de devenir un blog 100% politique, c'est juste que c'est dans l'air du temps, et que a travers des discussions avec beaucoup de mes élèves je me rends compte que beaucoup de gens sont un peu perdus et ne voient pas les impacts et les raisons de tels ou tels choix, donc j'y apporte mon grain de sel. Mais promis, le prochain article ne parlera pas politique :)...

Bon, ça y est, c'est fait, le nouveau gouvernement est annoncé. Et a un bug près, je trouve que c'est non seulement une bonne, très très bonne équipe, mais en plus on sent le travail énorme qui a été fourni sur sa composition, il y a des choix stratégiques énormes et très bien pensés. Un gros bon point pour le petit Nicolas et François Fillon sur le premier évenement médiatique post-élection.

Pour moi, le grand bonheur est clairement le retour en force d'Alain Juppé. Placé ministre d'Etat et affiché comme le numéro deux du Gouvernement, sa nomination à ce poste, et son titre d' "Ecologie, Développement et Aménagement durable" est en effet un message fort. Déjà, pour beaucoup, Alain Juppé représente la pensée chiraquienne, et sa place en tant que numéro deux est une manière de reconstruire les quelques ponts entre les "chiraquiens" et les "sarkozystes" qui auraient pu être brisés dans les premiers balbutiements de la campagne (MAM qui conserve un ministère important en est un autre). Mais de plus, le fait que le premier "titre" du nouveau numéro deux du gouvernement soit l'Ecologie est une manière de montrer l'importance de ce dossier, et que le pacte écologique de Nicolas Hulot n'a pas été signé à la légère par le nouveau président. Premier message fort, donc, double. Et Juppé's back. YATTA !

Autre message fort, Rachida Dati à la justice. Un gros ministère pour cette femme dynamique qui a beaucoup servi de porte-parole à Sarkozy. Un bel exemple d' "intégration à la française" comme le prône Nicolas Sarkozy : née en France d'un père marocain et d'une mère algérienne, une enfance en cité, elle est maintenant l'une des personalités politiques les plus en vogue en France. Elle incarne à la fois l'intégration possible, efficace et mutuellement bénéfique, et le fait qu'on peut finir en haut de l'échelle sociale en débutant au fond de tout dans une cité. Un beau message de tolérance, d'ouverture, et de la réussite par le mérite et par l'efficacité. Pendant la campagne, Rachida Dati a également souvent servi de tampon entre Sarkozy et les jeunes des cités avec qui le dialogue semblait pourtant définitivement impossible. Comme quoi...

Borloo à Bercy n'est pas une grande surprise. S'il n'héritait pas de Matignon, c'est forcément là qu'il allait se retrouver. Mais la pirouette politique très, très bien pensée a été de couper Bercy en deux. En effet, Borloo est un personnage médiatique fort, qui possède ce qui a fait défaut à Juppé entre 1995 et 1997 : un excellent travail de communication. La problème c'est que le ministre de l'Economie, traditionnellement, avait le rôle du "méchant" : celui qui dit tout le temps qu'il n'y a pas de sous et qui ne débloque pas de fonds. Le coup de maitre a justement été de retirer cet aspect du ministère pour créer un ministre du budget, attribué à Eric Woerth, transparent aux yeux des media, et fusible idéal en cas de pépins ou de restrictions budgétaires sans entamer l'image positive de Borloo.

Le retour de Roseline Bachelot en a fait sourire beaucoup, rire d'autres, je fais quand à moi partie de ceux qui l'aiment bien. Bachelot s'est fait demolir médiatiquement quand elle a été rangée il y a quelques années au ministère de l'écologie, pour lequel elle n'était clairement pas qualifiée, et elle a enchainé les gaffes et a ridiculisé son image. Pourtant, et peu s'en souviennent, Bachelot à été l'une des seules personnalités de droite, sous Jospin, à soutenir avec force l'une des rares bonnes mesures qui sont resté de ce gouvernement : le PACS. Là où par principe, la droite s'opposait à cette mesure émise par la gauche, Bachelot avait été la seule à dire en gros, attendez les copains, on arrête les conneries, on va pas voter contre ça, c'est une *bonne* mesure, on travaillait à un truc semblable du temps de Juppé, on va pas voter contre juste par principe. C'est suffisemment rare dans la vie politique pour être souligné.

Encore un coup de maitre de la nouvelle équipe Sarkozy : Hervé Morin de l'UDF. En le nommant à la Défense, Sarkozy fait d'une pierre deux coups : un signe fort aux électeurs centristes qui ont voté pour lui et qui avaient voté Bayrou au premier tour, et un petit soufflet à Bayrou : Morin était son numéro deux, son bras droit, et il a refusé de suivre Bayrou dans son nouveau parti quand ce dernier a voulu faire cavalier seul entre deux tours. On peut dire que dans un sens, Morin a misé sur le bon cheval, mais sa nomination implique surtout que le gouvernement ne se fera pas sans le centre, mais que le centre peut très bien se faire sans Bayrou.

Et on termine avec le coup de tonerre : Bernard Kouchner du PS, une personnalité très appréciée des français, qui hérite du gros ministère des affaires étrangères. Du PS, ou plutôt ex-PS. J'y viens. Là encore, choix tactique brillant. Nommer un ministre de l'opposition dans un gouvernement hors d'une cohabitation c'est là encore un signe d'ouverture (on se souvient alors du "je veux être le président de tous les français" et du "tous ceux qui veulent travailler pour la France sont les bienvenus" du discours post-élection). Et c'est surtout encore un pavé dans la mare du PS... Quelle que soit leur réaction, ils ne pouvaient pas "gagner" suite à cela. La réaction a été vive : Kouchner radié du PS par François Hollande. C'est presque la pire des décisions qu'ils pouvaient prendre (et d'ailleurs on peut regretter pour eux qu'ils l'aient prise si vite!). Le message qui en ressort est que le premier gouvernement Sarkozy est un gouvernement de droite, certes, mais d'ouverture, et qui se veut à l'écoute de tous les courants politiques fraçais majeurs. En radiant Kouchner, le message du PS est un message d'immobilisme, comme quoi il serait impossible de travailler pour la France "dans le camp de l'ennemi" et que toute collaboration serait une "trahison"... Comme quoi le clivage politique serait plus important que le travail humain fourni derrière. Bref, un message d'immobilisme, et une manière de rallier derrière Sarkozy les quelques voix Bayrou qui s'étaient rangé derrière Royal (rappelons que le projet présidentiel de Bayrou était de faire travailler ensemble des gens de droite et de gauche... Le PS vient grosso modo de dire "pour nous c'est impensable", ce qui devrait faire virer de bord certains centristes-tendance-gauche)

Il y a tout de même à mes yeux un gros bug dans ce gouvernement : Boutin. Peut être parce que c'est probablement la personnalité de "droite" que je peux le moins voir en peinture, parce qu'elle représente des valeurs qui sont aberrantes (une catho militante n'a rien à foutre au gouvernement d'un pays laïque, une homophobe encore moins). Et parce qu'elle rapelle trop le plus gros des quelques rares "couacs" du discours d'investiture de Sarkozy : quand il a parlé de "morale".

Mais bon, une petite tache d'ombre sur un tableau ma foi fort positif. Espérons que ce gouvernement sera tout aussi efficace dans les faits qu'il semble l'être sur le papier. Avec un discours d'investiture réussi, et un gouvernement en béton (sauf Boutin), le quinquennat Sarkozy démarre sur les chapeaux de roue, beaucoup mieux que ce que l'on aurait pu imaginer. Reste à voir comment tout cela se concrétisera dans les faits, et quelles mesures seront prises, et surtout si le gouvernement aura le courage de faire des réformes dures mais nécessaires, même si les gens descendent dans la rue comme pour le CPE. La France a besoin de reveler la tête avec un gouvernement efficace, fort mais aussi ferme, comme Thatcher avait relevé le Royaume Uni de la ruine dans les années 80. Wait & see, donc...

JUPPE'S BACK !!!!!!

La citation du jour : "Maintenant que je suis ministre des sports, va p't'être falloir que je me mette au jogging!"
La chanson du jour : Pull Shapes, The Pipettes, "I just want to move, I don't care what this song's about!"

Même si Boutin fait partie du gouvernement, la vie est belle !

Libellés : , , ,

***Article(s) en date du 15.5.07***

A l'arrache

Dormir. Dormir est un concept que j'aimerais fortement mettre en pratique en ce moment. C'est pas que je fais un peu trop de choses, mais je fais un peu trop de choses. Je prends un peu de retard dans mon Master, je fais des traductions presque tous les week ends (cela fait près de 6 mois maintenant que j'applique la méthode "travailler plus pour gagner plus" du nouveau président ;) ), notre raid à WoW est redevenu l'un des plus avancés au monde... Bref, exaltant, mais positivement crevant.

Hier, j'ai été réquisitionné par l'Education Nationale pour surveiller un examen de BTS. Outre le côté cocasse d'avoir 4 de mes élèves dans la salle, il y avait aussi Pouffette, la petite soeur d'Emilie. Comme quoi le monde est petit. Mais en tout cas je n'ai que moyennement apprécié cette expérience clairement à l'arrache. Arrivé à la dernière minute, pas de place de parking réservé, l'autre prof qui doit surveiller avec moi qui arrive avec trois minutes de retard, des consignes à la va vite scotchées sur mon bureau (avec les réponses à toutes les questions stupides qui tombent sous le sens, et aucune réponse aux questions importantes genre "c'est quoi le code de l'épreuve ?"... Et la collègue était tout aussi perdue que moi!), bref, un gros bordel, couplé à 5 heures de silence dans une salle surchauffé avec des élèves qui stressent, donc qui suent, donc qui... je vous fait pas un dessin. En bref, heureusement que j'avais un bouquin, mais il a été difficile de ne pas piquer du nez. Et devinez quoi ? Aujourd'hui, rebelotte !

Allez, je me console en me disant que yes he's back, back again, Juppé's back, tell a friend! J'attends avec impatience l'annonce du nouveau gouvernement, mais tout le monde s'accorde à dire qu'il en fera partie, alors je suis confiant et content.

La citation du jour : "Sale nouille"
La chanson du jour : Who's got the crack, The Moldy Peaches, "Who’s got the crack? I wanna be a hippie But I forgot how to love"

Même si j'ai déjà épuisé toutes mes réserves d'énergie, la vie est belle !

Libellés : , ,

***Article(s) en date du 6.5.07***

Procuration au rabais

Dimanche, 6 mai 2007, second tour de l'élection présidentielle française. A voté.

A voté, mais ne sais pas pour qui. Au premier tour, j'avais fait mon choix de candidat parmi les douze en plein dans l'isoloir. Et j'avais un peu l'impression d'avoir de la merde au bout des doigts en glissant le bulletin dans l'enveloppe. Mais hors de question de voter blanc tant que les blancs ne seront pas pris en compte dans le résultat final. Etrange, moi qui n'ai pas raté une seule élection depuis mes 18 ans, et qui ait toujours su des mois a l'avance pour qui voter, et pourquoi.

En sortant de l'isoloir le 22 avril, j'avais déjà pris ma décision quant à mon vote du second tour : j'allais voter par procuration. Pourtant, je me déplacerais quand même : la finalité du vote serait tranchée par une petite pièce. Pile, candidat 1, Face, candidat 2. Simple, efficace. A l'annonce des résultat du premier tour j'ai décidé que ma procuration irait à une petite pièce de 10 cents que j'ai gardé en poche jusqu'à tout à l'heure.

En deux semaines, techniquement, je pense que mon intention de vote aurait pû changer (elle a d'ailleurs bien failli changer, cf plus bas). Mais rien de ce que j'ai vu ou ouï des deux candidats n'a fait vaciller ma résolution durant ces 14 jours. Vois tu, jeune lecteur, jolie lectrice, toi qui es fidèle à mes élucubrations bloggesques depuis des années, tu sais que je suis de droite, Juppéiste convaincu. Le vote "logique" aurait donc été Sarkozy. Il a un programme et des idées proches des miennes, il est efficace (certains diraient quel qu'en soit le prix !) et s'il est élu son gouvernement sera formé de gens efficaces de droite. Seulement voilà, "Sarko", je ne l'aime pas. Pas parce que les media l'ont diabolisé, ni pour toutes les "mauvaises" raisons que je vois rabachées à longueur de journée par des gens qui ne comprennent même pas la moitié des idées qu'ils avancent. Non, je ne l'aime pas parce que c'est le genre de type à qui j'ai envie de dire "p'tit con", parce qu'il est au moins aussi égocentrique que moi, mais c'est un requin qui n'est préoccupé que par sa propre position et qu'il est prêt à tout pour y arriver. Et c'est pas "grave" qu'il y arrive, puisque le vrai pouvoir est entre les mains du gouvernement, et pas du chef de l'Etat. Mais c'est une réaction allergique. Les gens qui poussent des capricent et tape du pieds en disant "je veux", j'ai toujours fait mon possible pour ne pas les satisfaire. Peut être inconsciemment parce qu'ils me rappellent le sale gosse que j'étais.

Arrive la miss-d'en-face. Ne vous laissez pas berner par l'étiquette : Segolène Royal n'est pas une candidate de gauche. En fait, dans un sens, c'est presque une meilleure candidate UMP que le petit Nicolas. Quand elle ne lit pas un script préparé, quand elle parle impulsivement (comme ça lui arrive très, trop souvent, ce qui lui aura probablement coûté la victoire si elle perds), ses idées sont clairement de droite. En plus, l'idée d'une présidentE me séduit, j'avoue, même si c'est une femme encore plus dévorée par l'ambition que Sarkozy (prète à écraser tout le monde, même ses collègues et son flan de conjoint, pour "résussir"), c'est une belle vitrine pour les pays étrangers. Qui est somme toute le seul pouvoir et le seul intérêt actuel du chef de l'Etat en France. Et puis avouez que pour un *baron*, élire quelqu'un qui s'appelle *Royal*, c'est cocasse. Mais le gros problème de Royal, c'est son camp. Car si elle est élue, elle a beau être de droite, elle aura un gouvernement de gauche, qui fera appliquer une politique de gauche. Et donc, comme durant les années Mittterrand ou les Jospinades, le pays va être de plus en plus endetté et renforcer l'assistanat pour finir par s'enliser encore plus...

Donc, un choix difficile, et une auto-interdiction morale de voter blanc. D'où la pièce. Néanmoins, une chose a failli me faire changer d'avis et choisir un candidat. La Ligue des Droits de l'Homme a pris position cette semaine pour appeler à voter Royal. Décision gerbatoire au possible, au mieux c'est une insulte pour Sarkozy, au pire c'est que la LDH elle même est tombé dans le piège de la diabolisation des media, mais probablement c'est entre les deux, elle a simplement contribué à cette manipulation de dernière minute de plusieurs entités apolitiques mais à tendance plutôt gauchiste de faire renverser le résultat de l'élection. C'est tellement simple (et tellement efficace, pour les masses bovines populaires françaises) que j'ai bien failli voter Sarkozy délibérément, rien que par réaction à cette annonce, pour contrebalancer comme je peux les voix esprits faibles qui se seraient laissées convaincre par cet ultime appel. Mais non, je n'ai pas pu me résoudre à voter délibérément Sarkozy. Mon vote Sarkozy serait dû à la synchonicité et au choix de la pièce, ou ne serait pas.

C'est donc armé de ma petite pièce que je me suis introduit dans l'isoloir. Et afin de ne pas ressasser mon choix pendant des semaines en me disant "mais... et si j'avais voté l'autre plutôt ?", j'ai décidé de pimenter le jeu. J'ai mélangé les deux bulletins que j'ai posé face cachée dans l'isoloir. Pile, bulletin de droite, Face, bulletin de gauche. Pour les curieux, la pièce a choisi "Face", j'ai donc, en faisant bien attention de ne pas voir ce qu'il y avait dessus, inséré rapidement le bulletin dans l'enveloppe, et j'ai fui l'isoloir rapidement afin de ne pas avoir la tentation de regarder quel était le nom écrit au dos du bulletin que j'avais, du coup, laissé seul dans l'isoloir. Vous savez qu'en bon disciple de Wilde, je résiste à tout, sauf à la tentation.

Donc j'ai voté, je n'ai pas voté blanc, mais je ne sais pas pour qui j'ai voté. Dans un sens, je me dis que quel que soit le résultat de ce soir je pourrai crier victoire, que ce soit "Sarko" (ouais ! La droite a gagné !) ou "Ségo" (ouais ! Sarkozy a perdu !), mais je me dis surtout que quel que soit le résultat de ce soir je pourrai dans un sens me dire "on a perdu"... En tout cas, vivement les 10 et 17 juin, car ces élections là, bien que sacrément moins populaires et mediatiques --ce qui prouve encore que les français ont tout compris à la politique, ironie inside--, seront bien plus importantes, et là je ne voterai ni blanc, ni au hazard en tout cas !

Un peu de pub avant de vous laisser tranquille, l'une de mes jolies élèves dont le nombril est immortalisé dans mon Nombriloscope vient de rejoindre le cercle élitiste et très fermé des bloggeurs littéraires. Seulement trois articles pour l'instant mais gageons que ça va s'étoffer, et vu que pour l'instant ça me plait, eh bien si vous venez régulièrement ici, ça devrait aussi vous plaire. Donc allez faire un tour sur le blog de la p'tite huitre...

La citation du jour : "Hum, ne me dis pas que tu as mis le papier au pifomètre, tout de même?"
La chanson du jour : la vie par procuration, Jean-Jacques Goldman, "Mais finalement de moins pire en banal, Elle finira par trouver ça normal"

Même si c'est vraiment une élection de merde, la vie est belle !

Libellés : , , , , ,

***Article(s) en date du 1.5.07***

Les deux geeks de la rue du dessous des berges

J'ai la chance d'être quelqu'un d'assez sociable. En conséquence de quoi je rencontre et je me lie d'amitié avec beaucoup de monde, et beaucoup de gens très différents. Ce qui est grisant : j'ai beau être un effroyable conservateur, j'aime néanmoins la diversité ("I'm all for progress... It's change I don't like" -Mark Twain).

Parmi ces gens que je côtoie, j'ai entre autre découvert grâce à la blogosphère un couple sympathique formé d'un garçon qui se fait passer pour une fille et d'un animal affectueux à poils raz. Outre nos échanges verbaux par flux électroniques interposés, nous avons déjà eu régulièrement la chance de pouvoir se voir et échanger quelques godets en vrai, "IRL", comme on dit dans le monde merveilleux des MMO.

C'est la première fois que je suis venu chez eux que j'ai pu découvrir que derrière les lettrés se cachaient en fait deux geeks. Des vrais de vrais, comme dans les films de série B ou dans les livres. Entre l'un qui se construit une manette géante avec un shamallow, une boite de yaourt et un circuit imprimé, et l'autre qui analyse les qualités des traductions de livres non-traduits, je n'aurais presque pas besoin de parler des peluches, des guitares en plastique et du générateur de fumée aqueuse (don't ask). Ces deux là sont nés avec une fiche réseau dans le cou, comme dans Matrix. C'est très pratique, mais parfois aussi, ça fait un peu peur. Voire, c'est frustrant.

Je me suis amusé à leur donner quelques défis de trucs chiants à trouver sur le net. Genre des génériques de dessins animés qui ont été regardé au grand maximum par douze personnes en France, ou des MP3 tirés d'extraits de films. Et nos Geekozaures les ont toujours trouvés en moins de 72 heures. Alors, frustré de ne pas réussir à les coincer, je leur ai sorti *LE* défi.

A la fin des années 80, pendant quelques mois seulement, la télévision française a diffusé la traduction d'une série obscure de SF anglaise, qui n'a pas séduit le public, ni anglais, ni français, mais qui --allez savoir pourquoi-- m'avait assez fasciné, malgré mon usuelle répulsion pour tout ce qui est SF, avec vaisseaux ou robots ou dans un futur lointain et post-apocalyptique.

Cette série s'appellait "les tripodes". Et quand, vers le milieu des années 90, on se mettait souvent avec mes amis de lycée, remplis d'alcool, à délirer et à se remémorer nos séries de jeunesse, toute mention de ma part des tripodes jetait un froid énorme sur l'assemblée. Tout le monde s'arrêtait de rire ou de dire "ah ouaaaaiiiiiiiiiiis" et me regardait fixement en me donnant l'impression d'être un véritable extra-terrestre... ou d'avoir rêvé cette série.

Arrive 1995, année où je découvre Internet. L'une de mes premières recherches aura été les tripodes. Recherche bien évidemment infructueuse. Et j'aurais probablement conclu défininivement à un délire de mon imagination trop fertile sans une discussion en 1996 dans un magasin de comics au sujet de SF où je parles des engis post-apocalyptiques de la série et où l'un des comparses (Christophe, si tu me lis, coucou et merci) me réponds "ah, ouais, les Tripodes ?". Je n'avais manifestement pas rêvé, ou alors nous étions deux, mais lui non plus n'avait que son souvenir comme preuve d'existence de la série.

Et quand, vers la fin des années 90, on se mettait souvent avec mes amis de fac, remplis d'alcool et/ou de cocaine, à délirer et à se remémorer nos séries de jeunesse, toute nouvelle mention de ma part des tripodes jetait un froid énorme sur l'assemblée. Tout le monde s'arrêtait de rire ou de dire "ah ouaaaaiiiiiiiiiiis" et me regardait fixement en me donnant l'impression d'être un véritable extra-terrestre... ou d'avoir rêvé cette série.

Mais non, Christophe aussi l'avait vu, elle devait donc exister. A l'IUT info, nous passions souvent des nuits blanches à discuter sur IRC avec des gens partout dans le monde, et quelques discussion avec des anglais m'ont permis de tracer la source de cette série : oui, "the tripods", certains s'en souvenaient, mais non, personne n'avait de vidéo ou même de photo de la série.

Très régulièrement et avec un désespoir croissant (même Kazaa n'a rien pu pour moi) j'ai donc désespérément chercher à retrouver les tripodes, ou au moins une photo, depuis maintenant DOUZE ANS. C'est donc avec un sourire sadique que, via MSN, j'ai parlé de cette série à l'un de nos deux geeks, gloussant intérieurement de ma victoire sur leur geekitude.

Le lendemain.

Pas une semaine, pas un mois, pas douze putain d'années plus tard.

Le lendemain les geeks m'envoient un lien. Vers l'intégrale de la série, en vidéo pirate.

Et c'est là que je me rends terriblement compte de ma terrible noobitude en termes de geekerie. C'est incroyablement frustrant. Pratique, mais frustrant.

Donc merci à vous deux, un défi encore relevé à mon grand dam mais qui mets fin à douze longues années de solitude et de recherches infructueuses.

Je vous demanderais bien de me trouver le Saint Graal ou le manuscrit original de Lolita de Nabokov, mais ça serait trop simple et je serais encore plus frustré de les avoir demain matin par FedEx sur mon bureau. Alors bon, si vous voulez vous amuser encore, je recherche des vidéos de winnie l'ourson en série filmée, avec Jean Rochefort en narrateur, je recherche une Audrey Bignon qui habitait à Rouen il y a dix ans, j'aimerais trouver une bouteille de coca cola scellée du début du siècle avec encore de la cocaine dedans, et la jolie fille de la boulangerie dont j'ai parlé sur ce blog y'a deux ans et dont je ne sais rien.

Eat that, bitches :)

La citation du jour : "C'est pas vrai j'suis sur que tu vas etre soulagé de plus nous supporter"
La chanson du jour : Let there be rock, AC/DC, "'Let there be sound', and there was sound, 'Let there be light', and there was light, 'Let there be drums', and there was drums, 'Let there be guitar', and there was guitar, 'Let there be rock'!!!"

Même si je suis convaincu qu'ils sont capables de me trouver encore d'autres trucs introuvables, la vie est belle !

Libellés : , , ,