***Article(s) en date du 27.3.05***

CarrouZZZel

Vous en avez rêvé, le Baron l'a fait, l'article sur les Carrousel avec un seul S pour faire "Zzz"...

Quand j'étais gamin, j'étais passionné par les manèges... Oh, j'adorais tous ces manèges qui vont vite et qui font des loopings, comme feu le réactor dans feu le Big Bang Schtroumpf, ou la "bête" chenille... Mais j'adorais aussi ces manèges tout simples, qui tournent et tournent sans fin, avec ou sans soucoupes volantes qui se lèvent en faisant "pchhhh" quand on tire sur la manette, avec ou sans pompon pour avoir un tour gratuit quand on l'attrappe.

Puis j'ai grandi, un peu trop vite, un peu trop. Mes jambes sont devenues trop grandes pour tenir dans le carosse sans être un peu coincé. Mon poids trop lourd pour tirer le manche qui fait faire "pchhhh" à la soucoupe sans voir les yeux du propriétaire du manège s'écarquiller de peur... Et puis la drogue et le sexe et les soirées jeu de rôles et les livres ont petit à petit pris le pas sur les carrousels...

Ces petits manèges que je croise me rendent presque aussi triste que lorsque je vais au cirque. Mais quelque part, je me dis que j'ai eu la chance de faire partie de peut être la dernière génération des carrousels d'antan, sans vraiment m'en rendre compte ni en profiter assez... J'ai l'impression, parfois, que le monde s'est lassé des carrousels en même temps que ma morphologie... Peu à peu, les manèges ont disparu des foires de ville et de villages, remplacés par les sempiternelles auto-tamponneuses, ou par des manèges bourrés d'André et d'Alines à la recherche de sensations pour 10 euros la galipette, alors que les manèges de ma mémoire nous offraient leur magie pour l'équivalent d'une poignée de bonbons. Les carrousels sont en train de mourir.

On les voit refleurir, parfois, au détour d'un grand magasin, ou comme sur cette photo volée à la sortie d'une Fnac. Parce que c'est une garderie pour gosse qui rapporte plus d'argent qu'une simple pièce avec des cubes. Souvent c'est le même, couleurs pastels vernis. Avec ce petit air "à l'ancienne", ma bonne dame, sans les fioritures modernes, mais sans l'âme et la chaleur des carrousels d'antan. Ce sont des carrousels froids. Ce sont des carrousels morts. Le cheval tourne toujours autour du pilon mais ses yeux sont tristes. Le pompon n'existe plus parce que offrir un tour gratuit, c'est pas rentable. Et même ces ersatz de carrousels sont souvent, trop souvent vides, et d'enfants, et de rires. Et on les voit tourner, parfois, pour deux pauvres gosses qui s'emmerdent en pensant au dernier épisode de Naruto et au dernier jeu XBox, sous le regard impatient d'une mère qui s'en fout, et sous le regard morne d'un forain désabusé, qui a perdu ses illusions en même temps que son carrousel a perdu son pompon.

Parfois, je me dis aussi que c'est la vie qui est un carrousel. Nous tous, qui sur un cheval, qui dans un carosse, à tourner et tourner sans but ni guide vers un infini recommencement dénoué de sens. Pas vraiment heureux, mais moins malheureux que ceux qui sont en train de nous regarder tourner. Quoique... Pourtant il ne tiens qu'à nous de rendre vivant notre carrousel. Et à tendre les bras pour attrapper le pompon. Je suis sûr qu'il n'a pas vraiment disparu. Il est juste mieux caché, pour qu'on l'oublie... Pour que la masse n'essaie pas de gagner un tour gratuit.

Alors je fais un sourire, et je tends les bras, haut, toujours plus haut, sur mon cheval verni. Derrière moi, j'entends "Pchhhh". Ceux qui montent dans la soucoupe sont rien que des tricheurs. Alors je lève les bras encore plus haut, à me décrocher les épaules, pour caresser les étoiles et effleurer la Lune... Attraper le pompon.

La citation du jour : "Moi j'aime bien t'appeller vieux con, non, t'aime pô ?"
La chanson du jour : I've got you under my skin, Frank Sinatra, "But why should I try to resist, when baby will I know than well That I’ve got you under my skin"

Même si il n'y a plus de feu de camps pour regarder danser les adolescentes bohémiennes au clair de Lune, la vie est belle !

Vieux jeune et jeunes vieux

Le lever fût rude. Il devrait être interdit de sortir les soirs de changement d'horaire vers l'heure d'été. Parce que l'heure en moins, un soir de fête, ça fait mal. Rentré à 5 (donc 6) heures du matin, je l'ai senti passer. Pourtant encore un coup de jeune. Qui n'a rien à voir avec cette gamine qui a dit "19 ans" en essayant de deviner mon âge.

Beigbeder est toujours un génie, et maintenant je sais encore plus pourquoi je l'aime tant. Dans son dernier opus, "L'égoïste romantique", FB a inventé le même mot que moi, "blousse", pour définir ces filles mi-blondes, mi-rousses, et dont j'affuble Sabrina depuis quelques semaines. Accessoirement, et en passant, ruez vous sur ce livre, il est toujours aussi bon que tous les autres, en mieux.

Après l'anniversaire de Sabrina (et le visionnage des photos d'Emilie, Déesse, tu es cruelle avec moi, elle a pris des photos où je suis absolument ri-di-cule. Il faut que je m'offre les services d'un tueur à gages pour l'abattre, abattre tous ceux qui les ont vu, et récupérer tous les tirages...) Emilie et moi avons été en boite. Tous les deux, parce que parmi la petite trentaine de personnes présentes, nous fûmes les deux seuls motivés. Maïa démotivée par le choix de la boite (le Cube... Première soirée là bas pour moi, ponctuée d'un "soufflez dans le ballon" gendarmesque passé avec brio par mes soins), Caroline démotivée par le manque de motivation de Flo, Sabrina démotivée par le manque de motivation de Birdie elle même extrêmement démotivée par le manque flagrant de motivation de Mat en sa faveur... Bref. Bonne fin de soirée quand même pour ponctuer le bon début de soirée, même si Emilie et moi nous sommes longuement gaussés sur les enchainement discutables du "DJ" (si si, il mérite les guillemets, lui...) et malgré mon rentrage à la maison seul.

La semaine a été distrayante, Emilie va peut être poser pour moi (j'y ai pensé), et j'ai éclaté de rire en apprenant que telle personne avait dit à telle autre, d'un air conspirateur, qu'elle trouvait que j'étais pervers... Ah, si elle avait lu mon blog, elle saurait que je l'admets, l'assume, et que j'en suis fier ! Ai peu discuté avec la masse rassemblée pour l'anniversaire de la blousse, pour cause de situation géographique peu propice, au sein de l'arrangement des tables "à l'arrache". Dommage, j'aurais bien aimé creuser plus avant la discussion avec l'une ou l'autre des personnes que j'ai (re)découvert récemment. Après tout, comme le disait Gustave Flaubert, "Pour qu'une chose soit intéressante, il suffit de la regarder longtemps" (merci Frédéric).

J'ai revu ma petite Juliette qui m'a encore envoyé un message qui m'a mis les larmes aux yeux. Capture de son dos mis à demi-nu chez moi, caressé par un rayon de soleil refleté par mon grand miroir...





La citation du jour : "Je fuis celle qui me plaît, j'ai peur de ce qui m'attire, j'évite celle qui m'aime, je drague celles qui s'en foutent." --Frédéric Beigbeder, L'égoïste Romantique
La chanson du jour : Jupiter Crash, The Cure, "Irresistible attraction and orbital plane "or maybe it's more like a moth to a flame?" She brushes my face with her smile"

Même si mes propositions indécentes sont tombées à l'eau, la vie est belle !

***Article(s) en date du 25.3.05***

Indé-Maud-able

Je viens de mettre en ligne une page interne au site remplie de photos de la petite Maud. Oui, je sais, je suis gaga de cette gosse. En même temps, c'est ma nièce, hein, alors... ^_^

J'ai également mis toute une tripotée de nouveaux nombrils dans le Nombriloscope, merci à toutes les jolies demoiselles qui ont rejoint la gallerie...

Petite crise de procrastination oblige, je me contenterai de ces deux liens pour le post du jour. Mais pour me faire pardonner, cher lecteur, jolie lectrice, toi aussi, rends Tears of the Night interactif. Suite à ma semaine, j'ai 3 idées d'articles à demi-germés dans mes brouillons. Commente donc, ou envoie un mail, et dis à ton Baron préféré lequel de ces trois articles tu veux que je développe en premier :

A) Les drogues (suite à un débat de comptoir chez Thibaud2)
B) Les religions, et le judéo-christianisme (suite à un débat de comptoir chez Eurydice)
C) Les carroussels et les manèges (suite à rien du tout, mais j'ai envie)

La citation du jour : "Il faut sortir les pépins du trognon et recycler le produit"
La chanson du jour : Ziggy Stardust, David Bowie, "Making love with his ego Ziggy sucked up into his mind Like a leper messiah"

Même si c'est même pas ma fille à moi, la vie est belle !

***Article(s) en date du 21.3.05***

Le B. A. Ba (ron) de l'Amour (partie 2)

Ou : "Soyez pas mal-poly !"

Le développement de ce second mini-essai sur l'Amour présuppose la lecture et la compréhension de la première partie, voire sa considération comme axiome pour la suite logique du développement. Si vous n'êtes pas d'accord avec ma définition, essayez de vous l'imaginer pour assimiler la suite. Si même cela vous est impossible... *hausse les épaules* bin lisez pas l'article, vous gagnerez du temps.

Le premier article, donc, parlait de ma définition de l'Amour. Conscient de la non-universalité de cette définition, et suffisamment tolérant pour admettre et accepter les autres définitions, je demeure tout de même suffisamment pédant pour la considérer comme meilleure et plus saine que la plupart des autres définitions qui m'aient été données à lire jusqu'à présent. Ou tout du moins plus adaptée à ce que je ressens, moi, et à ce que je sais que nombre des personnes qui m'entourent et me font suffisemment confiance pour m'en parler, souvent en proie au désarroi car ce qu'ils/elles ressentent n'est pas conforme, justement aux définitions "classiques". Maintenant que cette définition est acquise, nous allons pousser la réflexion un peu plus loin et parler d'un sujet en grande partie évité dans la définition précédente : la non-exclusivité.

"Polyamoureux". "Polyamour". "Polyamorisme". "Polyamory". "Poly". Tant de mots différents pour exprimer le même concept. Tant de mots qui se recouvrent sans encore avoir trouvé leur norme, car la norme est gênée par le concept, justement. L'avantage de ce listing c'est que avec un peu de chance les gens qui chercheront ce sujet sous Google auront d'autant plus de chances de tomber sur cet article, et s'il peut répondre à quelques unes de leurs questions c'est tant mieux.

Alors le polyamour, c'est quoi ? Si on devait véritablement résumer en termes compréhensibles par un maximum de monde, il faudrait dire "une polygamie non-sexiste et intellectuelle". Ca résume, on sait de quoi on parle, et pourtant de la même manière on perds une grande partie de la profondeur même du concept. D'où l'intérêt (en tout cas à mes yeux) de cet article. Vous pouvez voir ça comme du prosélitisme. Je préfère parler de prise de conscience. Mon but n'est pas de faire de chacun de vous, jeunes lecteurs, jolies lectrices, un ou une polyamoureu(x/se) mais de vous permettre de réfléchir objectivement sur le sujet et de vous faire votre propre opinion.

Bref, nous avons présenté (j'aime bien le nous. Ca fait académique et un peu prétentieux en même temps, hu hu hu) dans l'article précédent la nature infinie de l'Amour lorsqu'il comporte une majuscule. C'est cette propriété intrinsèque au sentiment amoureux qui va être capitale pour la suite du développement. Parce que comme vous le diront tous les matheux qui trainent (allez, faites moi plaisir, y'a bien au moins UN matheux parmis mes lecteurs ?), un des trucs sacrément classe avec l'infini, c'est que tu as beau le diviser autant de fois que tu veux par un entier, ça fait toujours l'infini. Et bien que je sois persuadé que vous voyez immédiatement là où je veux en venir, c'est justement ce moment que je choisis pour faire un aparté.

Imaginez que vous ayez un enfant. Une jolie petite fille blonde par exemple (oui je suis influencé par la naissance de Maud, mais j't'emm...). Bon, vous aimez votre fille, correct ? Maintenant, vous avez un second enfant. On va dire que c'est un garçon, ce coup ci, pour faire taire les mauvaises langues. Vous aimez votre garçon, correct ? Bien. Mais ce n'est pas pour cela que vous n'aimez plus du tout votre fille. Ce n'est pas pour cela non plus que vous aimez l'un des deux plus que l'autre. En fait, on ne peut même pas dire non plus que vous les aimez "pareil" l'un et l'autre. Vous les aimez tous les deux, différemment, car ils sont différent, et infiniment, parce que vous les Aimez. Et vous trouvez ça naturel.

Eh bien le polyamour, c'est un peu ce concept, mais appliqué aussi aux relations intimes et aux relations de couple.

Et là tout de suite la moitié d'entre vous est choquée, outrée, et positivement pas d'accord. Mentez pas, je vous ai vu. Et vous savez quoi ? C'est *normal*. Pourquoi normal ? Parce que depuis que vous êtes tout bébés, c'est ce qu'on vous rabache et qu'on vous conditionne à penser à grand coup de morale et de mass-media. La monogamie est prédominante dans notre société car elle découle de la morale du péché et de la culpabilité de l'accomplissement des désirs qui sont l'héritage des traditions judéo-chrétiennes, principalement. A travers le monde, sur toutes les cultures et traditions non-influencées par cette "morale" à succès, une grande majorité sont des cultures polygames. Et pas de sexisme, hein... Polygame comme plusieurs hommes ou plusieurs femmes (toi aussi, enrichis ton vocabulaire grâce à Tears of the Night : quand seul l'homme a le droit à plusieurs épouses, c'est de la polygynie. Quand seule la femme a le droit à plusieurs maris, c'est de la polyandrie). C'est un comportement émotif *naturel*, mais qui n'est plus *normal*, car la normalité est définie de nos jours comme le reflet de la somme de nos cultures occidentales qui, bien que laïques en théorie, conservent en pratique une bonne partie de valeurs morales découlant des religions à succès.

"Alors en pratique, Baron, ça se vit comment, le polyamour ?"

En pratique, il suffit d'écouter son coeur et ses sentiments. Je suis sûr que toi aussi, jeune lecteur, jolie lectrice, tu as déjà rencontré CETTE personne. Cette personne qui, alors que tu étais heureu(x/se) en couple, t'a fortement attiré. Et probablement, tu as eu l'une des trois réactions classiques :
A) Tu as nié, et tu t'es convaincu du contraire, et ça c'est le mal
B) Tu as culpabilisé et tu t'en es voulu, et ça c'est le mal
C) Tu as craqué et tu as eu une aventure dans le dos de ton Autre, et ça c'est le mal.

Parce que notre société nous conditionne à croire que ressentir ça c'est mal, alors pour compenser on agit stupidement et on fait, au final, beaucoup plus de mal (et du vrai) à nous ou à autrui, que ce "mal" virtuel dont on essaie de nous convaincre de la véracité. Avec succès bien trop souvent. Alors que ce sont des pulsions tout autant physiques que mentales tout à fait naturelles. Assumer cette force des sentiments, c'est le premier pas vers le polyamour.

Amour infini, nous le rappelons. Donc alors qu'il est divisé sur 2, 3, x personnes, il reste tout autant un amour infini envers chacun(e) des récipendaires. Et la beauté sublimée de tout ça, c'est qu'en plus cet Amour est différent et s'exprime différemment pour chaque personne. Par contre, il est vrai que cet état soulève le "défaut" majeur (et plus ou moins le seul, en fait) du polyamour : si l'Amour est infini, le temps, lui, ne l'est pas. Gérer les diverses relations peut être difficile.

Alors quelle est la différence avec un homme ou une femme adultère qui entretiens plusieurs relations en même temps ? J'y viens. La différence vient de la franchise et de l'absence de mensonge. La confiance, sur laquelle je me suis longuement attardé dans ma définition de l'Amour, est une constante immuable de toute relation polyamoureuse. Et aucun "vrai" polyamoureux n'entretiendra de relation avec quiconque sans avoir au préalable prévenu son ou ses partenaires.

Polyamour sous entends également la fin de la jalousie. La jalousie nait psychologiquement d'un sentiment d'insécurité et d'un complexe mineur (si l'Autre passe du temps avec autrui, il/elle trouvera forcément autrui mieux que moi et va me quitter) ou pire encore, d'un réflexe d'esclavage mental (tu es MA chose, tu m'APPARTIENS, tu ne dois vivre que pour moi et pas pour toi). Le polyamour abolit tout cela. Même si l'Autre entretient des relations avec autrui, la confiance entre l'Autre et soi est telle que et l'un et l'autre savent que cela ne remets pas en cause l'infinité de l'Amour qu'ils partagent.

Le polyamour, c'est un Amour sublimé, basé sur le partage, le dialogue, la non-jalousie, la non-dominance, et la liberté de l'un et de l'autre. We're One, but we're not the same, chante Bono... (oui je sais, j'ai déjà cité ça la dernière fois). Ce n'est pas de l'échangisme, car contraiement aux préjugés, le polyamour n'est pas basé sur le sexe. C'est un petit plus agréable, mais en aucun cas requis pour vivre une ou plusieurs histoires d'Amour. Je ne suis pas non plus d'accord avec ceux qui associent polyamour et peur de s'engager. Au contraire, c'est s'engager encore plus, plus fort, et plusieurs fois. C'est un sur-engagement. Ce n'est pas un libertinage, car je me considèrerais (NB : je me SUIS considéré, en fait, vu que j'ai subi... passons) comme trompé si l'une de mes relations polyamoureuses entretenait une relation -même purement physique- sans m'en avoir parlé. C'est aussi le respect. Je suis polyamoureux, mais je sais que tout le monde ne l'est pas. Et j'ai déjà choisi de rester "fidèle" à une personne non-poly avec qui je m'étais mis en couple, plus d'une fois. Et chaque fois ce sujet est longuement débattu dans le couple. Pour arriver à un consensus (je deviens "monogame" le temps du couple, ou l'autre devient poly, ou on finit par se séparer après avoir fait duré le status quo aussi longtemps que possible en cas de désaccord irrémédiable), ou pour se séparer bons amis.

Soyons tout de même francs avant de conclure. Le polyamour c'est sublime en théorie, mais en pratique c'est pas toujours facile. Parce que tout le monde n'est pas polyamoureux. Parce que même pour ceux qui le sont, et pour moi aussi, les réflexes du conditionnement monogamme permanent de notre éducation et des media est une geôle des plus étroites. Mais une révolution des moeurs se fait un coeur à la fois. J'espère que vous prendrez un peu de temps pour réfléchir à tout cela, que vous finissiez par être convaincus ou pas. Le plus dûr est d'essayer de considerer cela en étant VRAIMENT objectif, et sans idées reçues.

L'Amour est infini, et naturellement contagieux. Il est de ma profonde conviction que renier ces sentiments est non seulement un héritage superflu d'une religion nombriliste, mais c'est aussi surtout se renier soi. Et c'est égoïste, car c'est refuser de partager cet Amour avec ceux qui en sont les légitimes bénéficiaires. Quand on Aime, on ne compte pas. Ca veut dire qu'il faut pas faire une fixation sur "un" :o)

En espérant que vous fûtes nombreux à lire ces lignes jusqu'au bout. La troisième (et à priori dernière) partie du B.A. BA de l'amour sera consacrée à la nature de la frontière entre Amour et Amitié (avec une majuscule aux deux). pour ceux qui veulent creuser, l'article de Wikipedia sur le Polyamour est très bien fait.

La citation du jour : "J'ai arrêté de lire ton blog quand tu as arrêté de parler de moi"
La chanson du jour : Pure Morning, Placebo, "A friend in needs a friend indeed, A friend who'll tease is better"

Même si je suppose que beaucoup de gens auront la flemme de lire cet article en entier, la vie est belle !

***Article(s) en date du 19.3.05***

Quelques grammes de tendresse dans mon monde tout moche...

Le jeudi 17 mars 2005 restera dans les annales.

En tout cas dans *mes* annales, ça, c'est clair.

J'ai vécu ce petit jeudi d'apparence anodine l'une des plus belles journées de ces dernières années.

Apprendre par téléphone que je suis tonton. D'une petite Maud toute blonde. Déborder d'amour pour ce petit être que je n'ai même pas encore vu en vrai, et savoir déjà qu'elle compte bien plus que tant d'autres choses si futiles...

Revoir ma Juliette et la serrer contre moi, cela faisait si longtemps... Je suis content que ta vie aille si bien ma belle, et que ton mâle apprenne à devenir sage. Te brûle pas les ailes et n'arrête jamais de lire...
M'imbiber d'absinthe avant le rendez vous et flotter entre les bras de la fée verte. Tituber, mais juste un peu. Quitter ma blonde avec un sourire et un calin. Serrer fort.

Réussir mon plan machiavélique pour caser ensemble cette fille qui me plait et mon petit poulain. Plus d'un mois que je prépare le coup, et si j'ai eu un peu peur au début de la soirée, ils se sont vite rendus à la même évidence que moi : ils sont faits l'un pour l'autre ^^...

Revoir La Touffe que j'adore et que je vois jamais assez. Ce mec, je pourrais me l'injecter par perfusion tellement il est génial et tellement je m'amuse en sa compagnie. Gouter avec lui une bière toute verte et en rire. Ca a un gout de bière.

Découvrir un autre visage derrière certains visage de la promo et préférer ces nouvelles facettes. Etre agréablement surpris.

Boire, juste un peu plus que de raison, juste un peu trop, mais juste avant l'abus, et avoir un sang plus lourd de quelques grammes sans perdre mes facultés cognitives. Rire.

Ne pas avoir envie de cocaïne et être en forme malgré ma fatigue. Réapprendre les réflexes d'inversion du corps qui m'étaient si aisés lorsque j'étais étudiant avant de le redevenir.

Sentir soudain le parfum et les lèvres de cette autre fille qui me plait contre les miennes, encore, et encore. Avoir du rab. Savoir que ça compte pas mais se dire que c'est pas grave, c'est tout doux comme une plume et un papillon dans le ventre.

Sortir et sentir le vent dans mes cheveux... Rire de ma voix cassée en se dirigeant avec les autres vers un lieu ou danser. Parler d'arbres, et rire.

Danser jusqu'à perdre mes sens dans le rythme, danser avec elle et m'enivrer un peu de son cou et de son corps et sa lune serrés contre le creux de mes reins en rythme. Serrer fort, encore. Ne pas la laisser partir. La laisser partir. Ca compte pas. Sourire.

Se rappeler en rentrant que j'ai prévu un voyage à Bruxelles pour dans quelques heures. S'auto-traiter de boulet et en rire. Constater le fruit de mes machinations et en être fier. M'illuminer de joie sous le soleil de la joie des autres. Se rappeler que j'ai beau faire le méchant, je suis un égocentrique altruiste. Et que ceux qui me croient égoïste n'ont rien compris à ma vie.

M'endormir et sourire. Et rêver de tout ce qui précède.

Une vraie bonne journée...

Me réveiller.
Avec dans les yeux la brûme du souvenir qui passe du tangible au fruit de la mémoire.
Avec sur les lèvres le souvenir du parfum des siennes.
Avec sur la chemise une tache alcoolisée.
Avec dans le coeur la présence de la petite Maud...
Et déborder d'amour, encore, pour ma soeur et sa fille....



Pour les curieux, les photos de la soirée sont ici
Et un nouveau nombril

La citation du jour : "Juste un petit message pour te prévenir que tu es tonton d'une petite Maud depuis 16h tout à l'heure"
La chanson du jour : Just Say Yes, The Cure, "Just say yes! Do it now! Let yourself go! Just leap! Don't look! Or you'll never know If you love it "

Même si ça compte pas, la vie est belle !

***Article(s) en date du 18.3.05***

L'insoutenable légèreté des lettres

Petit article pour sonner le glas d'une expression qui, bon gré mal gré, semble avoir fait son temps.

"Les paroles s'envolent, mais les écrits restent"

Il existe de nombreuses variantes de ce petit proverbe connu par la majorité des locuteurs français... Et pourtant, on peut s'interroger sur sa pertinence de nos jours dans notre société hypermédiatique de sur-communication. Oh, loin de moi l'idée de vouloir remettre en cause la portée de l'affirmation assertant que les paroles s'envolent, surtout compte tenu de mon point de vue tout particulier et de ma mémoire de poisson rouge. Non, c'est plutôt la seconde partie de cette affirmation qui me pose un problème quand à sa validité.

En effet, ce proverbe a certainement été "composé" dans un temps ou les lettres étaient réservées à l'élite lettrée, justement, et ou tout acte important était consigné, servant ainsi office de preuve et de réalisation quand à l'existence du fait en question. Même les gueux désireux de légimitiser telle ou telle affaire avaient recours aux services d'un lettré, écrivain public ou notaire, afin de sceller dans l'encre plutôt que dans le sang un fait accompli.

Mais de nos jours ? Oh, de nos jours, il est vrai que les notaires et autres lettres avec accusé de réception (je deviens un vrai pro, avec toutes celles que je reçois en ce moment pour me réclamer des sommes sur 4 chiffres et plus :os ) sont toujours d'actualité et scellent pour un temps la factualité d'une affaire. Mais malheureusement, de nos jours, les mots ont perdu de leur immortalité, de leur durabilité. Aujourd'hui les mots meurent. Jadis les mots étaient rares et donc conservés presque jalousement. Aujourd'hui tant de choses sont couchées sur la papier que nombre d'entre elles se retrouvent noyées dans la masse... Que dire de ces livres non lus ? Ces commentaires griffonés sur la page intérieure d'un agenda... Ne seraient-ce que ces blogs, ces milliers de blogs parsemés à travers la blogosphère (et le mien, aussi, certainement), tant de mots et d'auteurs, d'oeuvres ou de témoignages au contenu d'intérêt fluctuant, mais qui restent des mots... Noyés dans les flots du raz de marée sur lequels ils ne surfent plus, ils coulent... Alors peut être que les mots restent encore... Mais parfois, c'est pour demeurer oubliés, dans le vide sémantique qui les entoure... Combien de Baudelaires du vingt-et-unième siècle absorbés et fondus dans la masse anonyme... oh, très peu, certainement, parmis la foule de pseudo-poètes à deux euros... Mais un seul de perdu et c'est déjà un drame pour la culture et l'esthétisme...

Nivellement par le bas, je te hais.

La citation du jour : "Le cryptage, ça vieillit toujours, un peu"
La chanson du jour : Chou à la crème, String Color, <désolé j'ai pas les paroles mais de toutes façons c'était pas très culturel>

Même si les mots ne restent plus, la vie est belle !

***Article(s) en date du 15.3.05***

Le temps qui me rattrappe

La vie est taquin parfois.

Pour les lecteurs et lectrices usuelles de ce blog, vous vous souvenez sûrement de mon article dépressif de nouvel an, où je constatais non sans cynisme ma perte progressive, visible mais inévitable d'un grand nombre de mes relations.

Et si malgré tous vos gentils mots, pour l'instant 2005 est toute aussi pourrie que 2004, en tout cas sur ce point, la vie a brusquement décidé, comme ça, pouf, d'un coup d'un seul, de faire machine arrière la semaine dernière.


J'ai croisé ou repris contact avec plus d'une dizaine de personnes que j'avais perdu de vue ou de vie depuis parfois près de dix ans. Pascal, sans ses rollers, mais avec quelques grammes d'alcool dans le sang, dans la soirée au Latino bar. Charline, croisée de loin dans la rue, qu'une poussée de déprime m'a convié à recontacter par mail, et qui m'a contre toute attente répondu. La Touffe, qui lève son nez de ses études et des miennes et qui va m'accompagner pour la beuverie programmée pour la Saint Patrick (accrochez vous, au fait, plusieurs années que je me suis pas véritablement imbibé d'alcool, mais là, cyclothymisme aidant, je vais jouer à l'éponge. Enfin pour l'instant c'est prévu comme ça). Ludivine croisée dans la rue. Stephanie contactée par téléphone suite à mon doigt qui glisse et se trompe de numéro dans l'agenda, mais pas envie de raccrocher et content de l'entendre. La friandise croisé au Virgin et qui m'a recontacté via MSN. La belle Johanna qui me smeusse pour qu'on se voie. Et plein d'autres. Tant d'autres...

Bon, allez, ce soir je décide d'être optimiste et de croire que c'est la tendance 2004 qui commence à s'inverser. Hein, on va dire ça.

Je me suis fait transpercer ce matin par un peu trop de clairvoyance d'une amie, même si ses assertions restaient vagues et un peu erronnées. C'est à la fois décevant, amusant, gratifiant et terrifiant. Je n'arrive pas à me décider. Mais dans deux jours, j'anesthésie mon cerveau. Je présente mon poulain à cette fille qui me plait (et je suis très fier de moi, j'ai très bien agencé la rencontre, et je suis sûr qu'ils vont mutuellement se plaire) et non seulement je ne suis pas amer, mais en plus je suis excité comme une puce à cette perspective. J'ai l'impression d'être revenu à l'IUT du temps de Stef et Steph. Hu hu hu. En plus à cette soirée vu la liste des présents je sais qu'il y aura au moins une autre des filles qui me plaisent, et puis il y aura Pascal qui a le même humour con que moi, et puis il y aura La Touffe avec qui on va certainement encore discuter jusqu'au bout de la nuit sur des sujets pouvant aller de Sartre à Cobra en passant par Cioran et les Musclés (j'adore ce type).

Et puis au pire même si tout le reste tombe à l'eau, un soir de Saint Patrick, gageons qu'il n'y aura pas pénurie d'alcool. Il en faut peu pour retomber en adolescence, parfois. Bon, plusieurs articles de suite sur "www.mavie.com" le prochain article traitera d'un sujet de fond... Les lettres, la suite du B.A. BA de l'amour, ou les phéromones, on verra.

Ah, et la serveuse toute mignonne du McDo s'appelle Delphine ^^

La citation du jour : "jtador tt tt pl1"
La chanson du jour : Laisse toi aimer, Francis Lalanne, "Et même si cet amour n'est qu'une amitié oh laisse moi te le donner, laisse toi aimer"

Même si l'alcool c'est le Mal, la vie est belle !

***Article(s) en date du 14.3.05***

Après Queen et Brel

Avant tout chose, je vous conseille d'aller jeter un oeil ici, c'est absolument hilarant, et y'a même pas besoin de jouer à World of Warcraft pour comprendre ^^....

Je suis revenu de la Fnac today (pas rancunier, hein, après le coup des places pour U2) avec dans les mains le dernier album de l'un de mes artistes favoris. John Lennon. Celui-là même qui a été arraché au monde il y a 25 ans par un détraqué.

C'est inoui cette propension qu'ont les maisons de disques et les ayant droits à sortir au compte goutte et avec régularité des albums miracles retrouvés dans un coin de table il y a dix minutes. C'est quand même dingue, des artistes de cette carrure, ils pourraient se permettre d'avoir une femme de ménage pour ranger leurs affaires...

Enfin bref, mercantilisme mis à part, ce nouvel album posthume est un véritable bijou (bien meilleur que le pseudo-Queen masterisé par le groupe sur des bandes de Freddy avant sa mort...), tout en acoustique, un son très chaleureux et vivant, on regrette l'absence de Mother mais on y écoute avec plaisir God, Watching the wheels, Real Love et bien sûr Imagine ("on", ici, c'est moi hein... )

Et surtout, l'album y est dédié par Yoko à tous les guitaristes en herbe, et toutes les chansons de l'album sont fournies avec paroles *ET* accords guitare. Et ça, à part Matmatah et Le Forestier, je l'ai pas vu souvent. Ce qui est dommage...

L'un dans l'autre, je suis quand même content que ce soit un nouveau Lennon posthume, plutôt qu'un nouveau Bachelet posthume, par exemple...

La citation du jour : "Elizabeth t'avait déjà prévu dans la liste des participants, en fait"
La chanson du jour : Watching the Wheels, John Lennon, "People say I'm lazy, dreaming my life away... Well they give me all kinds of advice designed to enlighten me When I tell them that I'm doing fine watching shadows on the wall"

Même si je ne sais plus où donner de la tête, la vie est belle !

***Article(s) en date du 8.3.05***

Message (im)personnel - Parce que la vie est trop courte pour se permettre de perdre son temps

Au bout du téléphone, il y a votre voix
Et il y a des mots que je ne dirai pas
Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
Qui sont dans trop de films, de chansons et de livres
Je voudrais vous les dire
Et je voudrais les vivre
Je ne le ferai pas,
Je veux, je ne peux pas
Je suis seule à crever, et je sais où vous êtes
J'arrive, attendez-moi, nous allons nous connaître
Préparez votre temps, pour vous j'ai tout le mien
Je voudrais arriver, je reste, je me déteste
Je n'arriverai pas,
Je veux, je ne peux pas
Je devrais vous parler,
Je devrais arriver
Ou je devrais dormir
J'ai peur que tu sois sourd
J'ai peur que tu sois lâche
J'ai peur d'être indiscrète
Je ne peux pas vous dire que je t'aime... peut-être

Mais si tu crois un jour que tu m'aimes
Ne crois pas que tes souvenirs me gênent
Et cours, cours jusqu'à perdre haleine
Viens me retrouver
Si tu crois un jour que tu m'aimes
Et si ce jour-là tu as de la peine
A trouver où tous ces chemins te mènent
Viens me retrouver
Si le dégoût de la vie vient en toi
Si la paresse de la vie
S'installe en toi
Pense à moi
Pense à moi

Mais si tu crois un jour que tu m'aimes
Ne le considère pas comme un problème
Et cours, cours jusqu'à perdre haleine
Viens me retrouver
Si tu crois un jour que tu m'aimes
N'attends pas un jour, pas une semaine
Car tu ne sais pas où la vie t'emmène
Viens me retrouver
Si le dégoût de la vie vient en toi
Si la paresse de la vie
S'installe en toi
Pense à moi
Pense à moi.

Mais si tu...

(Paroles: Françoise Hardy. Musique: Michel Berger)

Tirer au clair

Bon.

On commence par un merci à Sombrelune pour son dernier commentaire tout gentil. Mais du coup j'avoue qu'il m'a fait soulever un sourcil... Parce qu'on dirait une corde tendue à un moi qui s'enlise dans un bac de sable mouvants... Alors en prenant du recul je me dis "mais... C'est pas possible... Réagir comme ça pour un seul message alors que..." et là je relis mes archives, et je me rends compte que la plupart de mes dernières interventions ont été des plus dépressives en effet. Pour sûr, si je ne me connaissais pas et si je tombais sur mon blog, c'est à peine si je ne penserais pas être face au blog d'un dépressif. Ou pire : a celui d'une ado goth. ;o)

Donc tout ça pour dire que je m'excuse de ce fortuit concours de circonstance. Baudelaire disait souvent que seul dans la souffrance, l'artiste est grandiose. C'est sûrement pour ça que j'ai tendance à plus aisément écrire quand j'ai un coup de blues que l'inverse. Mais je vous rassure : ça va. Si si, ça va. J'ai beau m'en prendre plein la gueule avec régularité en ce moment, et être réellement proche du "fond" (cf article précédent), je n'en demeure pas moins en revanche un incurable optimiste. Je suis sérieux quand je parle du coup de talon quand on touche le fond. Et j'y crois.

Bénabar le résume dans son premier album : "Même si la vie c'est moche comme une rentrée des classes, une saison de la chasse, Même si la vie c'est moche comme une génuflexion, une extrême onction, La vie, c'est joli aussi, comme un 14 juillet et des vacances au ski, la vie, c'est joli aussi, comme un p'tit animal et un bateau à voile, la vie, c'est joli aussi comme une fille toute nue dans un lit ! "

Merci de vous inquiéter. Je me devais de vous rassurer. Tout ne va pas bien, il serait naif et halluciné de ma part de le prétendre. Mais même trainé dans la boue avec un coeur qui saigne, je me relève.

Toujours.

Et je souris, en plus. Eat that, depression !

La citation du jour : "je suis pas petiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiteuh !"
La chanson du jour : Juste une mise au point, Jakie Quartz, "Pour toutes les victimes du romantisme, comme moi, Juste un p'tit clin d'œil, une mise au point"

Même si je pensais à tord qu'elle ne répondrait pas à mon mail, la vie est belle !

***Article(s) en date du 4.3.05***

Titre Supprimé par votre gentil Baron

"Jamais deux sans trois"

C'était le titre que j'avais prévu pour cet article. J'aurais commencé gentiment en vous parlant de la tournée Pop Mart de U2, avec une performance nulle à chier d'un petit groupe pas trop connu à l'époque en première partie -Placebo-... De mon souvenir du citron géant et des capotes U2.

J'aurais enchainé sur la tournée Elevation Tour... Intimiste tout en restant immense, la salle qui ondule aux premiers cris désincarnés mais aériens de Elevation, justement.... Des flammes autour de la scène alors que les lumières s'éteignent....

Et je vous aurais conté avec joie combien j'étais heureux que U2 ait rajouté une date à Paris, et satisfait, malgré un lever aux aurores et des heures dans le froid, d'avoir eu ma place. Seulement voilà, malgré le sus-alludé réveil aux aurores, malgré mon arrivée à 7h45 devant la FNAC, mon attente frigorifiée jusqu'à 10h30 (heure à laquelle je suis arrivé dans l'ambiance tiédasse de l'embrasure de la porte) puis mon avance milimetrée de 11h30 à 12h30 enfin entièrement dans le chaud... malgré tout cela, je n'ai pas eu de place... Seule une vingtaine de personnes ont eu droit aux mirobolants tickets (enfin, 20 clients, plus 6 places pour chacun des employés de la FNAC qui se sont servis en premier... donc 40 personnes en tout, en fait) et moi j'étais grosso merdo trentième. Donc tout ça pour rien... Encore un beau plan lose, finalement, 2005 s'annonce tout aussi joyeuse que 2004...

Alors changeons un peu de sujet et parlons un peu de moi (comme si vous aviez pas l'habitude)... De plan lose en plan lose, je m'use... Je me suis encore senti vieux hier soir, malgré une soirée très sympa au Latino Bar.... Parce que je me suis amusé, mais différemment d'avant, et j'ai eu le recul pour m'en rendre compte...

Et enchainer le noir à broyer. Croiser hier 12 personnes (j'ai compté) que je n'avais pas vu depuis des années, et revoir devant moi des bouts de mon passé, si loin, si proche. Croiser les deux derniers dans le fameux Latino Bar, dont ce pote avec qui je passais de nombreuses soirées quand j'étais à l'IUT... Il a pas changé. Et mes changements n'en sont que plus grands par comparaison... Me noyer dans les "cours" de Linguistique d'une sadique frustrée qui me font regretter amèrement de ne pas avoir Isabelle G-C aussi en Linguistique écrite. Me ridiculiser en public pour n'avoir pas remarqué la présence d'une amie derrière moi. Faire de mon mieux pour caser une fille qui me plait avec l'un de mes amis. Aborder la plus belle fille de la promo et ses deux compagnons et répondre à ses questions en disant EXACTEMENT les choses que je SAIS qui lui donneront une mauvaise opinion de moi, on sais jamais, au cas ou je pourrais lui plaire. Boire une Tequila de trop. N'avoir plus un sou en poche. Mettre un masque sur le masque, encore. Et en avoir marre. Et rater U2.

Quand t'es au fond, donne un coup de talon. J'aimerais que le fond se dépèche...

La citation du jour : "Je suis désolé, mais on vient de nous prévenir que pour U2 c'est complet"
La chanson du jour : One more try, George Michael "I'm looking out for angels Just trying to find some peace "

Même si j'ai pas reçu de nombril en février, la vie est belle !

***Article(s) en date du 1.3.05***

Et fier de l'être

Pervers...

Au cours des diverses pérégrinations de mon Vaio, ce petit mot bisyllabique a tendance à toujours me faire soulever un sourcil, captant mon intérêt et mon attention. J'ai pu remarquer ces dernières années (mon référentiel étant certes limité puisqu'il est ici composé de mes seules perceptions directes, mais suffisant pour me forger une impression tangible) une utilisation croissante de ce mot, une augmetation de fréquence souvent accompagnée d'un glissement lexical plus ou moins marqué selon les locuteurs.

Car comme il y a des "modes" de fringues et de musique (souvent liées d'ailleurs) il y a aussi dans notre belle société moderne des modes d'expressions et de substantifs. "Pervers" en est une, ou du moins je le crois. Et n'échappe pas à la règle d'or de la mode : la vulgarisation et la simplification pour devenir accessible à un plus grand nombre. Voire, pour le trait d'humour, à sa perversion, justement, mais dans le sens primaire, tiré de "perversio", renversement, celui de "changer la nature d'une chose en une autre". Je me bat souvent pour que les gens lisent plus, mais je ne peux réprimer ma peur de l'excès inverse. Si les livres deviennent un jour à la mode, je crains que nous ne soyons condamnés à une insipidation (j'invente des mots si je veux, tu es ici chez moi, lecteur pinailleur) du media imprimé sous couverture, et à une "littérature" de mode placée sous le signe de la collection Harlequin.

Mais je m'égare. Pervers, donc, est un mot à la mode. Feuilletez la presse people, telle star est un pervers. Surfez sur quelques blogs et découvrez les aventures de Bimbo la lycéenne qui s'est fait mater par un pervers. Jetez un oeil sur un forum quelconque et délectez vous des flammes infernales déversées par flots de "pervers !" plus ou moins bien orthographiés sur tout intervenant ayant fait preuve d'un moindre intérêt envers la chair ou ses dérivés.

Pervers est donc devenu une insulte, voire un tabou, une étiquette diffamatoire cherchant à bannir toute respectabilité envers la personne se voyant affublée de ce sobriquet. Sans que personne ne réfléchisse vraiment à la portée de ces "injures", ni au sens de ce mot, c'est l'effet de masse, tout ce qui importe, c'est que ce mot est devenu une irrévocable et indéniable sentence, une "peine de merde", une tache indélébile qui demeurera malgré toute tentative de se justifier ou de démontrer l'inverse (j'aurais même tendance à dire SURTOUT si la personne cherche à prouver l'inverse), bref : "on" sait pas trop ce que ça veut dire, mais "on" sait que pervers, comme Skyblog, c'est le maaaaaaaaal(tm). Et que les Gens Bien(tm) ne sont pas des pervers, eux.

Je suis un pervers. Je le crie, le clame, et je l'assume. Vil moi, je vais même plus loin : j'en suis FIER.

Monsieur Larousse, petit de son prénom, nous donne pour pervers la définition pirouettée habituelle : "atteint de perversion". Mais sous perversion, ce brave homme ne nous renvoie pas à pervers, mais explique. Je vous fais grâce du sens propre évoqué plus haut et du sens tertiaire sur l'arltération des sens, par exemple. Je cite : "(Psy) trouble mental poussant le sujet à des actes considérés comme immoraux ou antisociaux ex : perversion sexuelle ou perversion = comportement consistant à rechercher de façon régulière le plaisir sexuel en dehors du rapport avec pénétration vaginale entre deux partenaires de sexe opposé (exhibitionnisme, fetichisme, etc)"

Deux choses sont importantes à noter, selon monsieur Larousse : déjà tout jeu sexuel non strictement basé sur une pénétration vaginale est pervers. Cela inclut sodomie, fellation, cunnilingus (Déesse, je vais faire péter le high score des recherches google avec cet article) qui sont quand même des pratiques devenues courantes, donc stricto sensu à mon avis y'a déjà beaucoup de pervers qui s'ignorent hein... Mais outre l'anecdote, et pour pousser la réflexion un peu plus loin (j'avoue, j'ai volontairement pris la définition du Larousse avec ses histoires vaginales parce que c'était la plus puritaine, les autres se content de la première partie de la phrase), ce qui est important, c'est CONSIDERES COMME IMMORAUX OU ANTISOCIAUX. Considérés comme, étant le mot important. Car, encore une fois les leçons d'Isabelle G-C portent leurs fruits, perversion n'a de sens qu'en CONTEXTE. Quelque chose considéré comme pervers par notre société de consommation judéo-chrétienne sera certaiment considéré différemment par toute autre civilisation. Contexte, donc.

Outre mon "statut" de polyamoureux, qui à lui seul serait capable de déchainer les foudres de "PERVERS !" sur la plupart des forums, cette perversion, cette différence sexuelle et mentale, je la revendique. Car je ne me reconnais pas dans les conventions de cette société sus-nommée sur ce point. Et je la cultive. Car pour moi, ma définition propre, la perversion est avant tout un art. Une esthétisation permanente du sexe. Une sexualité sous-jascente dans mes actes. Sans cesse à innover, à développer, à raffiner. Cette perversion, je la glorifie, et je la considère partie de moi tout autant insécable que ma grandiloquence. Un pervers n'est PAS un "obsédé sexuel", mais si les jeunes générations font de plus en plus souvent l'amalgame. Un pervers, c'est juste quelqu'un dont les moeurs sont différentes. Et parfois, quelques rares fois, quand le poison coule dans les veines, la perversion transcende l'être et le pervers deviens... un artiste.

La citation du jour : "La salle de bains est libre !"
La chanson du jour : Want, The Cure, "Tomorrow must be more drink more dreams more bed more drugs more lust more lies more head more love more fear more fun more pain more flesh more stars more smiles more fame more sex"

Même si les glissements lexicaux ont le dont de m'énerver, la vie est belle !