***Article(s) en date du 1.3.05***

Et fier de l'être

Pervers...

Au cours des diverses pérégrinations de mon Vaio, ce petit mot bisyllabique a tendance à toujours me faire soulever un sourcil, captant mon intérêt et mon attention. J'ai pu remarquer ces dernières années (mon référentiel étant certes limité puisqu'il est ici composé de mes seules perceptions directes, mais suffisant pour me forger une impression tangible) une utilisation croissante de ce mot, une augmetation de fréquence souvent accompagnée d'un glissement lexical plus ou moins marqué selon les locuteurs.

Car comme il y a des "modes" de fringues et de musique (souvent liées d'ailleurs) il y a aussi dans notre belle société moderne des modes d'expressions et de substantifs. "Pervers" en est une, ou du moins je le crois. Et n'échappe pas à la règle d'or de la mode : la vulgarisation et la simplification pour devenir accessible à un plus grand nombre. Voire, pour le trait d'humour, à sa perversion, justement, mais dans le sens primaire, tiré de "perversio", renversement, celui de "changer la nature d'une chose en une autre". Je me bat souvent pour que les gens lisent plus, mais je ne peux réprimer ma peur de l'excès inverse. Si les livres deviennent un jour à la mode, je crains que nous ne soyons condamnés à une insipidation (j'invente des mots si je veux, tu es ici chez moi, lecteur pinailleur) du media imprimé sous couverture, et à une "littérature" de mode placée sous le signe de la collection Harlequin.

Mais je m'égare. Pervers, donc, est un mot à la mode. Feuilletez la presse people, telle star est un pervers. Surfez sur quelques blogs et découvrez les aventures de Bimbo la lycéenne qui s'est fait mater par un pervers. Jetez un oeil sur un forum quelconque et délectez vous des flammes infernales déversées par flots de "pervers !" plus ou moins bien orthographiés sur tout intervenant ayant fait preuve d'un moindre intérêt envers la chair ou ses dérivés.

Pervers est donc devenu une insulte, voire un tabou, une étiquette diffamatoire cherchant à bannir toute respectabilité envers la personne se voyant affublée de ce sobriquet. Sans que personne ne réfléchisse vraiment à la portée de ces "injures", ni au sens de ce mot, c'est l'effet de masse, tout ce qui importe, c'est que ce mot est devenu une irrévocable et indéniable sentence, une "peine de merde", une tache indélébile qui demeurera malgré toute tentative de se justifier ou de démontrer l'inverse (j'aurais même tendance à dire SURTOUT si la personne cherche à prouver l'inverse), bref : "on" sait pas trop ce que ça veut dire, mais "on" sait que pervers, comme Skyblog, c'est le maaaaaaaaal(tm). Et que les Gens Bien(tm) ne sont pas des pervers, eux.

Je suis un pervers. Je le crie, le clame, et je l'assume. Vil moi, je vais même plus loin : j'en suis FIER.

Monsieur Larousse, petit de son prénom, nous donne pour pervers la définition pirouettée habituelle : "atteint de perversion". Mais sous perversion, ce brave homme ne nous renvoie pas à pervers, mais explique. Je vous fais grâce du sens propre évoqué plus haut et du sens tertiaire sur l'arltération des sens, par exemple. Je cite : "(Psy) trouble mental poussant le sujet à des actes considérés comme immoraux ou antisociaux ex : perversion sexuelle ou perversion = comportement consistant à rechercher de façon régulière le plaisir sexuel en dehors du rapport avec pénétration vaginale entre deux partenaires de sexe opposé (exhibitionnisme, fetichisme, etc)"

Deux choses sont importantes à noter, selon monsieur Larousse : déjà tout jeu sexuel non strictement basé sur une pénétration vaginale est pervers. Cela inclut sodomie, fellation, cunnilingus (Déesse, je vais faire péter le high score des recherches google avec cet article) qui sont quand même des pratiques devenues courantes, donc stricto sensu à mon avis y'a déjà beaucoup de pervers qui s'ignorent hein... Mais outre l'anecdote, et pour pousser la réflexion un peu plus loin (j'avoue, j'ai volontairement pris la définition du Larousse avec ses histoires vaginales parce que c'était la plus puritaine, les autres se content de la première partie de la phrase), ce qui est important, c'est CONSIDERES COMME IMMORAUX OU ANTISOCIAUX. Considérés comme, étant le mot important. Car, encore une fois les leçons d'Isabelle G-C portent leurs fruits, perversion n'a de sens qu'en CONTEXTE. Quelque chose considéré comme pervers par notre société de consommation judéo-chrétienne sera certaiment considéré différemment par toute autre civilisation. Contexte, donc.

Outre mon "statut" de polyamoureux, qui à lui seul serait capable de déchainer les foudres de "PERVERS !" sur la plupart des forums, cette perversion, cette différence sexuelle et mentale, je la revendique. Car je ne me reconnais pas dans les conventions de cette société sus-nommée sur ce point. Et je la cultive. Car pour moi, ma définition propre, la perversion est avant tout un art. Une esthétisation permanente du sexe. Une sexualité sous-jascente dans mes actes. Sans cesse à innover, à développer, à raffiner. Cette perversion, je la glorifie, et je la considère partie de moi tout autant insécable que ma grandiloquence. Un pervers n'est PAS un "obsédé sexuel", mais si les jeunes générations font de plus en plus souvent l'amalgame. Un pervers, c'est juste quelqu'un dont les moeurs sont différentes. Et parfois, quelques rares fois, quand le poison coule dans les veines, la perversion transcende l'être et le pervers deviens... un artiste.

La citation du jour : "La salle de bains est libre !"
La chanson du jour : Want, The Cure, "Tomorrow must be more drink more dreams more bed more drugs more lust more lies more head more love more fear more fun more pain more flesh more stars more smiles more fame more sex"

Même si les glissements lexicaux ont le dont de m'énerver, la vie est belle !

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