***Article(s) en date du 30.3.06***

Mercurial comme un gosse

Tu souris. Tu souris parce que tu es en vie, envers et contre tout, en vers et contre tous. Tu souris parce que la vie est une chienne, parfois, souvent, mais que vivre c'est la dompter, l'apprivoiser.

Tu souris dans la douleur parce que tu sais que même quand tu es mal tu te relèves, toujours. Que si tu t'arrêtes pour réfléchir au pourquoi du comment tu te relèves, tu resteras le cul par terre et tu n'avanceras plus.

Tu souris, face aux déboires, face aux douleurs, face aux mauvaises nouvelles qui s'accumulent. Tu souris parce que tu es insolent, que montrer ses plaies serait une autre défaite, parce que pour ça, au moins, tu es pudique.

Tu souris insolemment à la vie et à tout le monde, aux huissiers, aux autres, pour partager un peu les quelques grammes de bonheur que tu finis toujours par trouver au fond de toi, aussi infimes soient ils.

Tu souris parce que tu n'as pas le droit de baisser les bras, parce que tes notes de musique bercent tes larmes et tes rires, parce que tes notes à l'encre virtuelle ponctuent toujours ton quotidien par l'évidence, par cette vie si belle, si chienne et si belle, parce que Mam'zelle Hellblazer t'a interdit de finir mes notes par autre chose que ça.

Tu souris dans la glace, et ton sourire est communicatif, le sourire de ton faciès qui t'inonde et se répends en toi pour devenir un sourire du coeur. Tu souris pour ne pas rire, parce qu'il ne faut pas exagérer, non plus.

Tu souris parce que tu l'as revue, virtuellement pour l'instant, mais bientôt en vrai, parce que la blousse lui a glissé les moyens de te contacter et qu'elle l'a fait, tu souris comme un gamin a qui on offre un oeuf Kinder, parce que tout cela ne mène à rien, et parce que tout cela mène à tout. Parce que quand tu t'enflammes comme un gosse pour une jeune fille au sourire enjôleur, tu te dis que rien ne peut te convaincre du contraire de l'évidence qui ponctuera ta note.

Tu souris parce que tu penses à elle, et que tu sais maintenant qu'elle aussi, ne serait-ce qu'un instant, a pensé à toi. Peut être pas forcément de la même manière, ou avec la même force, mais cela, tu t'en fiches. Tu souris parce qu'il y a toujours, toujours une étincelle qui brille au milieu des ténèbres dans lesquelles tu coules. Parce que le point s'est changé en points de suspension.

Tu souris à la santé de l'amour, avec un petit ou un grand A. Tu souris à la santé des autres, et tu leur envoie un peu de ton bonheur. Tu souris à la santé de cette fille, que tu veux revoir, que tu vas revoir, entendre rire, frôler sa peau. Tu souris comme un gosse parce que le bonheur c'est contagieux, et que tu as décider de te contaminer toi même.

Tu souris, parce qu'encore une fois, insolemment, tes pieds sont sur le sol, la tête et le front haut, debout. Tu souris parce que tu vis, que tu aimes, que tu brûles pour elle. Et même si tu te consumes, tu le sais, ce sera les yeux grand ouverts.

Et le sourire aux lèvres.

La citation du jour : "Je veux bien participer à votre fête si c'est possible"
La chanson du jour : Christina, Anaïs, "Ya pas de cabine téléphonique dans ce putain de quartier de merde...! Ah ben super le bar est fermé, j'ai raté mon rendez-vous!"

Même si j'aurais dû finir la note d'hier de la sorte, la vie est belle !

***Article(s) en date du 29.3.06***

Amer comme un picon

Tu te lèves. Tu te lèves et tu te demandes pourquoi. Tu te lèves pour vivre, parce qu'en ce moment tu as peur quand tu te couches. Tu te lèves parce que la fièvre te fait délirer... Tu te lèves parce que chaque nuit, chaque nuit depuis une semaine tu te relève en sursaut entre l'heure du dernier et du premier métro, en sursaut et à bout de souffle, la tête qui tourne, et que tu as l'impression de mourir. L'impression que tu es déjà mort.

Tu te lèves parce que tu as pas le choix, parce qu'il le faut, avancer, avancer encore, et ne regarde pas les lacérations dans tes flancs, et ne pense pas au sang qui coule, ne pense pas à la douleur et dis toi que d'autres souffrent bien plus.

Tu te lèves mais tu hésites. Envie de te terrer, de ne plus bouger, de ne plus voir personne et de transcender la chair comme le petit Bouddha qui a disparu. Tu te lèves, et chaque pas te fait mal. Et tu respires un air vicié en accusant le coup, l'age, la fatigue, et les coups du sort.

Tu te lèves et tu te sens seul, parce que ton lit est vide quand tu l'as quitté. Tu repenses à ces filles qui t'offrent tant de tendresse, mais qui ne peuvent t'offrir ce que tu désires, quelqu'un qui dort encore quand toi tu te lèves. Tu te lèves et tu penses à ton coup de foudre et tu ris, jaune, en pensant combien l'histoire est prompte à se répéter parfois. Tu te lèves et tu penses à elle, tu te dis qu'elle pense peut être à toi, et tu te ravives, car tu n'es même pas convaincu de tes paroles et toute hypocrisie t'étouffe. Tu te dis que peut être c'est lui qui a raison, et que c'est "comme Charlotte".

Tu te lèves et tu avances comme un zombie, tu réponds gentiment à la porte pour recevoir l'huissier qui vient te sommer de payer une nouvelle somme à quatre chiffres, presque cinq. Parce que tu es tellement fauché, tellement claqué, que tu ne te rends même plus compte de la dèche dans laquelle tu te trouve. Parce que tu es tellement con que tu trouves encore la force de sourire à l'huissier. Parce que plaie d'argent n'est pas mortelle, comme on dit. Mais putain c'est plus une plaie, c'est une éviscération.

Tu te lèves, tu lèves ton cul de ta chaise et tu essaie de te noyer. Tu essaies de bosser. Tu essaies de lire. Tu essaies de t'anesthésier sur un jeu en ligne. Mais tu n'arrive à te concentrer sur rien, tu n'arrives plus à faire le vide, tout est noir dans ta tête, le vide qui s'approche et la rancoeur contre soi. T'as mal et tu crèves mais tu te lèves, tu te relèves quand tu tombes, parce que tu es trop fier, trop têtu, trop con pour rester le cul par terre et chialer, parce que tu n'as plus de larmes, et tes yeux brûlent.

Tu te lèves, tu décides de bouger et de passer une autre nuit de tendresse simple avec elle, sans sexe, juste un peu de chairs qui se serrent, parce que tu en crèves, parce qu'elle comprends, et que si un monde vous sépare, au creux des fossés vos mains se touchent. Tu te lèves et tu as mal, et les mots s'écoulent de toi comme un sang fiéleux.

Tu te lèves, baron, mais tu te lèves pour qui, pour quoi ? Tu te lèves par habitude ? Tu te lèves par défi, par rebellion ? Ou es-tu manipulé, comme ces petits cons pantins syndicalistes qui défilent dans la rue sans savoir pourquoi ils le font. Tu te lèves mais qui te manipule ? Tu te lèves mais la fatigue te gagne, et tu es las, las de te relever. Mais tu t'entêtes.

Tu te lèves et tu t'entêtes, oui, parce que la vie est belle, c'est toi qui le sais, c'est toi qui le dit... Tu te lèves et tu hurles que la vie est belle, parce que tu y crois ? Vraiment ? Tu te lèves et tu hurles que la vie est belle, mais pour convaincre qui ? Tes lecteurs ou toi même, petit baron... Tes lecteurs ou toi même ?

La citation du jour : "Condamne M.[le baron de Senquisse] à verser à [ces connards] la somme de 5.749,29 euros outre intérêts au taux légal à compter du 15 février 2005, ainsi qu'une somme de 800 Euros sur le fondement de l'article 700 du N.C.P.C."
La chanson du jour : Dying, Hole, "Remember, you promised me, I'm dying, I'm dying, please I want to, I need to be Under your skin"

Même si... même si... Putain, j'en peux plus...

***Article(s) en date du 26.3.06***

Se brûler les ailes

Je commencerai l'article par une preview de la citation du jour : "Bin en fait elle a quelqu'un"... A lire un sourire aux lèvres. Non, jeune lecteur, jolie lectrice, ne te méprends pas : je ne suis pas amer. Ne sois pas triste pour moi, car la vie est belle.

Que dire, si ce n'est l'évidence. Spirale karmique depuis quelques années, je passe de bras en bras, échanges de tendresse, d'amour même, n'ayons pas peur des mots, mais sans majuscule. Parce que celles et ceux que j'Aime ne peuvent pas me le rendre, seulement un sourire, une nuit, ou un peu d'amour sans majuscule parfois. Et que ma répulsion pour l'hypocrisie m'empêche de prétendre à celles et ceux qui m'Aiment que cette majuscule est partagée lorsque ce n'est pas le cas. Oui, je vis depuis quelques années des amours asynchrones. Cela me brise, et pourtant je vis, je tombe, et je me relève, toujours.

Pourtant j'y ai cru, hier soir, j'y ai vraiment cru. Et c'est ça qui compte, en fait, ces instants, cet Instant. Parce que c'est un piège si doux qu'on s'y jette de son plein gré, même lorsqu'on le voit venir de loin. Non, rien que pour ces soirées, je n'ai ni l'envie, ni le droit de me pleindre, surtout quand je vois la souffrance de certains amis et amies proches qui ont, eux, des problèmes bien plus graves que mes futiles palpitations du coeur. Condoléances à la lectrice qui se reconnaitra.

Pourtant je sens encore le désir et les flammes. Cela doit être mes ailes. Oui je me brûle les ailes, encore, et sciemment. Apparemment, elle veut me revoir... Après tout, je sais très peu de choses d'elles. Peut être son histoire est elle éphémère. Peut être a t'elle la même vision de la non-exclusivité que moi. Peut être, peut être aussi que je ne suis pas si aveugle, que mes yeux n'ont pas été crevés par l'envie d'y voir ce que j'ai vu, ce que j'ai lu, peut être qu'elle aussi, à cet instant, elle pense à moi. Peut être. Qui sais ce que la vie nous réserve. Joies, peines, deux ingrédients nécessaires au cocktail du coeur et du corps. La vie a son mystère, et c'est pour cela qu'elle est si belle. Elle veut me revoir. Et je la reverrai. Oh oui, je la reverrai. Parce que même lorsqu'un point a été tracé sur une page, à la fin d'une phrase, il n'est jamais trop tard pour en rajouter deux autres, juste à côté, comme des corps qui se frôlent, changer la donne et faire d'une fin, un début.

Points de suspension...

La citation du jour : "Bin en fait elle a quelqu'un"...
La chanson du jour : La quête, Jacques Brel, "Parce qu'un malheureux Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé... Brûle encore, même trop, même mal... Pour atteindre, à s'en écarteler, Pour atteindre l'inaccessible étoile."

Même si j'ai envie de hurler, la vie est belle !

***Article(s) en date du 21.3.06***

Rencontre

Ce matin, à deux heures, il était trois heures, en fait. Changement d'heure imprévu (forcément, sans télévision ni radio, je me rends compte de ce genre de détails grâce à mon contact social avec autrui), perte d'une heure, et pour une fois, en contexte, et contrairement aux autres années, cette heure, j'ai vraiment regretté de l'avoir perdue.

Nous avons dignement -et dinguement- fêté l'anniversaire de la blousse dans un petit restaurant breton où le cidre ET les crèpes juteuses ont coulé à flots. J'aurais pu retenir de cette soirée le solo vocal de la blousse sur "les bêtises" de Sabine Paturel, ou les torrides cascades de notes se déversant de l'accordéon de Raymond, un patriarche d'une table voisine avec la fougue d'un adolescent. Oui, j'aurais pu en retenir l'ambiance de folie et de bonne humeur, et les bonnes blagues de Pascal, ainsi que ses conseils pour réussir à faire cours malgré les blocages des anti-CPEistes. J'aurais pu retenir les deux excellentes crepes que j'ai digéré.

Mais en fait, je retiendrai surtout ma voisine-d'en-face.

J'aime ces soirées, et j'aime ces rencontres. J'aime quand je découvre une personnalité vive et naturelle. J'aime l'originalité de sa voix, de sa vie, de ses hobbies. J'aime rencontrer des gens qui ne sont pas la copie carbone d'un autre ou d'une mouvance. J'aime son doux visage qui me souriait, pourtant je ne l'avais pas dessiné sur le sableuh. J'aime ses yeux, et son rire. J'aime sa franchise et son humour délicieux et fin. En bref, j'ai délicieusement craqué face à cette jeune demoiselle.

Il y a quelque chose de magique dans ces instants, ces "premiers soirs" de rencontre, où l'on n'a d'yeux et d'oreilles que pour l'autre. Quand le quotidien, les tracas, le bruit environnant disparaissent pour ne voir, n'entendre que l'autre. La voir sourire et fondre comme neige au soleil. Oui, il y a de la magie dans ces instants, où l'on se sent transporté, comme meilleur, où rien ne compte et où le doute importe peu.

J'aime tomber amoureux. J'aime, car cela m'arrive fréquemment. J'aime, car cela m'arrive rarement. Dans ces instants où l'autre est encore un mystère, et où l'on cherche à se connaitre, à se deviner, et où l'esprit comble de lui même les manques, construit un rêve à partir d'une réalité, se projette en avant et remplis le corps d'endorphine. Voyager léger.

Bien sur, plus souvent qu'à l'inverse, cet amour ne se change pas en Amour. Parce que l'inconnue disparait au loin, parce que la réalité est différente des rêves, ou tout simplement parce que le flash n'est pas partagé. Mais invariablement, porté par le coeur et le feu dans les veines, toutes ces pensées disparaissent de l'esprit au moment de vivre cette rencontre. Tout disparait, lointain, au profit de l'Instant...

Prolonger la soirée dans un café, s'assoir côte à côte, parce qu'en face, c'était trop loin. Nos cuisses qui se frôlent, nos mains qui se touchent, mes yeux dans les siens, son sourire et son rire. Se chatouiller pour se toucher, encore. Mes mains dans ses cheveux parce qu'elle veut que je lui fasse des couettes moi même, comment sais t'elle, comment à t'elle deviné que ses cheveux me grisent ? Plonger du bout des doigts dans la cascade de ses cheveux et m'y perdre, m'y noyer. Avoir envie d'elle, brûler de cette envie, et d'étirer ces minutes, ces heures, sachant que quelle que soit l'heure de fin, ce sera de toutes manières trop tôt, beaucoup trop tôt.

J'aime ces instants où je me fiche de demain. De savoir si je m'enflamme encore pour rien, si ma tendresse sera encore brisée comme une porcelaine de Chine mal recollée qui coupe mes chairs à chaque souffle. Ignorer tout hormis l'instant, et ne voir qu'elle. Se séparer, à contre-coeur, avec un bout du mien en moins, et crever de la revoir moins de deux minutes après la séparation. Rentrer seul et ne penser qu'à elle, besoin d'exorciser ce désir et cette liesse par écrit. Et tant pis si. Parce que je.

J'aime tomber amoureux. Parce que ça fait mal. Parce que ça fait du bien. Parce que je vis... Mon coeur qui saigne et qui hurle et qui jouis et qui en veut encore. J'aime tomber amoureux, car il n'y a rien de plus futile sur cette terre, et en conséquence rien de plus désespérément indispensable.

La citation du jour : "Un diabolo violette."
La chanson du jour : Young guns (Go for it!), Wham, "Wise guys realize there's danger in emotional ties."

Même si j'en crève déjà de trop vouloir la revoir, la vie est belle !

***Article(s) en date du 19.3.06***

Qui aurait dix ou vingt millions d'euros à m'avancer ?

Pourquoi c'est toujours lorsqu'on est absolument fauché que vos rêves de gosses (enfin, d'ado, dans mon cas) viennent vous narguer, à portée de nez, de main, mais pas de bourse ? Cela doit être karmique. Ou alors il y a un type sacrément sadique dans le monde qui s'amuse avec les nerfs des gens et qui influe le destin avec une volonté maligne.

J'étais ado la première fois que je me suis rendu à Venise, et je suis un peu tombé amoureux de cette ville. Un peu beaucoup, même, suffisemment en tout cas pour y retourner chaque année sans faillir du temps où j'en avais les moyens (ou, pour les premières années, du temps où mon gentil pôpa m'offrait des vacances, avant qu'il ne soit obligé de dépenser des fortunes pour m'aider à éponger mes p*t**n de dettes). Avec un costume traditionnel de la commedia dell'arte, derrière mon masque de Casanova, je faisais du mime une rose à la main devant le pont des soupirs. Et je m'étais toujours dis que le jour où je serai multi milliardaire, je m'offrirai l'opportunité de négocier le rachat du palais des doges à la ville de Venise, petite chambre de bonne à la mesure de ma grandiloquence.

Je ne suis toujours pas multi milliardaire, et Venise ne vends toujours pas le palais des doges, mais la ville a annoncé la vente au printemps prochain de plusieurs palais de la capitale de la Vénétie. Prix de départ moyen, 8000 euros le mètre carré pour les plus petits. C'est pas le palais des doges, mais quand même. Personne ne se sent une âme de mécène et veut me préter quelques millions ? *dents*. Bon, un ticket de loto ou d'euromillions, j'accepte aussi hein, et promis, j'invite gratuitement en vacances celui qui m'a fourni un ticket gagnant, huhuhu...

Enfin bon, pas besoin de me bourreler de remords, après tout un rêve de gosse, c'est aussi fait pour être rêvé plus que pour être vécu. Mais bon...

...

Vous êtes encore là ?

...

Quoi ?

...

Ah, le Capes ! Vous voulez des nouvelles ! Bin oui, les écrits sont finis, haut la main pour ma part, sans grande surprise (enfin reste à voir si les correcteurs accordent leurs avis au mien). Vous en doutiez ?

Maud a eu un an cette semaine, et j'ai presque reçu plus de SMS de demoiselles me demandant de lui transmettre leurs voeux, que de SMS m'étant destinés le jour du mien, d'anniversaire. C'est vraiment trop zinjuste.

Nouveau nombril dans le Nombriloscope. Merci Aimssie.

La citation du jour : "Hé, tj'prenlapérhôôô ?"
La chanson du jour : Dreams, Fleetwood Mac, "Now here I go again, I see the crystal visions, I keep my visions to myself. It’s only me Who wants to wrap around your dreams and... Have you any dreams you’d like to sell? "

Même si je ne vais pas déménager au palais des doges dans un futur proche, la vie est belle !

***Article(s) en date du 8.3.06***

Même Jean-Luc Lahaye a interprété une chanson qui s'appelle "Femme"

En ce mercredi 8 mars, j'aurais pu, contexte capesien aidant, vous parler de la dimension herméneutique présente à plus ou moins grande échelle lors de toute lecture d'une oeuvre.

Oui, j'aurais pu, mais en même temps, j'ai peu le temps de blogger en ce moment, alors si c'est pour écrire un article que personne ne lira jusqu'au bout (pas même moi, en fait, si je venais lire mon blog) cela n'est pas la peine. Non, je vais plutôt profiter du contexte de la journée de la femme (encore une belle hypocrisie médiatique d'ailleurs, mais je ne vais pas m'étendre là dessus, trop de gens l'ont déjà fait et certainement mieux que ce que ma patience vous livrerait) pour vous parler de l'un de ces faits d'actualités un peu "anti-féministes" qui sont justement mis en avant dans les media UNIQUEMENT parce que c'est la journée de la femme aujourd'hui, pauvre monde.

Je veux parler de la motion de loi votée au Dakota du Sud qui flanque une belle gifle au visage de la légalisation de l'IVG par la Cour Suprême des Etats Unis en 1973. L'avortement, selon cette loi, c'est le Mal(tm). Là où ils ont été très fourbes, c'est qu'ils ne pénalisent pas la pauvre jeune fille/femme subissant l'avortement (manipulée, bien sûr, il faut lui pardonner, elle ne sais pas ce qu'elle fait), mais inflige 5 années de prison à ce vil fourbe de médecin qui a osé l'avorter, le faquin ! Et ce, même si le foetus en question est la résultante d'un accident ou d'un viol...

Alors pourquoi cette loi ? Déjà, commençons par préciser que cette motion est loin d'être appliquée. Comme toute loi d'Etat (et non fédérale) elle va être contestée par ses opposants, et ne sera mise en vigueur que si la Cour Suprême tranche en sa faveur. La même Cour Suprême qui a, dans le cas Roe vs. Wade, légalisé le dit avortement. Oui mais. Oui mais, la Cour Suprême d'aujourd'hui est sacrément moins libérale (dans le sens propre) que celle de 1973. Donc wait&Serge, comme on dit.

Mais cette discussion aura le mérite de faire discuter beaucoup de français autour de la salle à café en se disant que huhuhu, sont cons ces ricains. Ca aide, et ça se fait mousser. Mais outre cela, on peut voir deux dimentions. La dimention officielle du pourquoi du comment. Ceux qui veulent interdire l'avortement le considèrent comme un meurtre. Relançant l'éternel débat sur le "a partir de quand un être humain est il un être humain ?". Au moment de la conception ? De la naissance ? Quelquepart au milieu ? Ma vision de la vie comme un cycle, et de la pensée, de la volonté comme étant éternelles et polymorphes, font que je n'arrive pas à être choqué par un tel débat. Néanmoins je comprends ceux qui s'en offensent.

Cependant. Eh ouais, car il y a un cependant, il y a souvent un cependant dans ce genre de texte quand c'est moi qui l'écrit. Cependant, il est indéniable que nous ne pouvons, ne devons pas trancher sur ce point, si ce n'est dans le cadre de notre conviction propre. La mesure du Dakota est d'autant plus choquante qu'elle est née d'un débat non pas humain mais religieux, répondant aux attentes d'un dogme catholique extrémiste ancré et souvent déformé dans le sud des USA. Pays pourtant "laïque" qui en a de plus en plus le nom, et de moins en moins les actes. On est encore loin des débordements de l'Iran ou de l'Arabie Saoudite, mais quand même, l'évolution des moeurs, des dogmes, et des lois qui s'en inspirent dans le Land of the Free font peur. Seul point positif : au moins, eux, quand ils ne sont pas d'accord, ils en débattent autour d'une table et avec des experts, ils ne vont pas défiler comme des cons dans la rue comme autant de lycéens et d'étudiants manipulés par des syndicats, et pourtant c'est un sujet autrement plus grave qu'un quelconque CPE...

Encore une fois, le débat se trompe de cible. Oui, il y a une zone de flou dans un avortement. Mais quand même (virgule bordel point d'exclamation) ce genre de décision appartient quand même aux personnes concernées. C'est, après tout, la mère qui va le porter, ce gosse. Et même si c'est, si l'on pousse le raisonnement jusqu'au bout, dommage qu'un père avéré ne puisse pas s'opposer à l'avortement (après tout dans les pays où c'est légal, la décision en incombe à la mère seule, qui peut garder l'enfant même si le père veut avorter, ou qui peut avorter même si le père veut garder l'enfant, encore un bel exemple d'inégalité homme/femme dans l'autre sens, mais qui est tolérable en tant que moindre mal parce que ce n'est pas le ventre du papa qui gonfle, et ce n'est pas son pénis qui va se dilater pour faire naitre l'enfant), il me semble essentiel, et capital, que ce genre de décision soit universellement entre les mains de la principale intéressée. Que nulle famille, nulle religion, nul Etat, nulle loi, nulle autre personne qu'elle ne décide ce qu'elle a a faire de son corps et de sa "fonction reproductrice". Ca tombe tellement sous le sens, que cela fait partie des choses qui m'attristent puisqu'elles ne sont pas universellement admises.

An it harm none, do as ye will.

La conscience, la morale et la conviction de ce choix, qui est toujours un choix difficile, ne doivent pas être volés à l'individu. La loi est là pour accompagner la vie de l'homme. Pas pour l'entraver. Et surtout, SURTOUT pas pour faire respecter un dogme, quel qu'il soit.

La citation du jour : "Si. Parce que tu pourrais en faire des LONGS et SOUVENT"
La chanson du jour : I'm going slightly mad, Queen, "When the outside temperature rises And the meaning is oh so clear... One thousand and one yellow daffodils Begin to dance in front of you - oh dear, Are they trying to tell you something? "

Même si les débats sur l'IVG ne sont pas prêt d'être règlés, la vie est belle !

***Article(s) en date du 5.3.06***

Avancer

Fermer les yeux.

Ouvrir les yeux.

Avancer, toujours avancer, sans douter, sans trop y penser, sans toucher ses blessures, sans vouloir les voir, avancer.

Une vie qui bascule, comme un cheval pour gosse, comme un bateau qui tangue, et les repères, et mes repaires qui coulent comme autant d'hommes à la mer, à ma mer.

Avancer sans plus trop savoir pourquoi, mais avancer sans faire demi tour, aller jusqu'au bout et se noyer au creu de soi, au creu de moi.

Crever de désir pour celles qui m'ignorent, crever d'ignorance pour celles qui me désirent. Avoir envie de sa peau, encore, mais être plus loin sur la liste. Avancer.

Bête de somme, un peu bête, en somme, crouler sous le poids des mots et du travail et du coeur. Mon trait comme un cheval de trait.

Avancer sans y croire, avancer sans douter, avancer sans savoir. Etre parmi les meilleurs, encore. Avoir envie que tout s'arrête. Et continuer. Encore. Bientôt le salut.

Avancer au milieu de la foule des gueux, avancer sans trouver mes pairs, avancer et savoir que la route est longue. Mais que seul le démarrage fait souffrir.

Mes lèvres sur sa peau, et mes mots sur la page, ma langue, mes langues. Le sourire d'une gosse qui efface tous les maux sans effacer les mots. Pour elle. Pour elles. Pour eux.

Avancer.

*****
PS : J'en profite pour vous montrer du doigt (c'est le cas de le dire) la contribution finale de Dahlia au Nombriloscope, et pour rappeler aux gentilles lectrices de l'ombre ou pas (regard vers Pink et MC, au hazard) que leur contribution au nombriloscope, ça ferait toujours plaisir, et qu'est-ce que ça motive pour le Capes ! Vous ne voulez pas être la cause d'une démotivation et de points en moins quand même ? Allez, à vos appareils !

La citation du jour : "Hourraaaaaaaaa"
La chanson du jour : La vie ne m'apprends rien, Daniel Balavoine, "De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? Leurs évangiles ont fait de moi un non-croyant"

Même si je traîne, la vie est belle !