***Article(s) en date du 8.3.06***

Même Jean-Luc Lahaye a interprété une chanson qui s'appelle "Femme"

En ce mercredi 8 mars, j'aurais pu, contexte capesien aidant, vous parler de la dimension herméneutique présente à plus ou moins grande échelle lors de toute lecture d'une oeuvre.

Oui, j'aurais pu, mais en même temps, j'ai peu le temps de blogger en ce moment, alors si c'est pour écrire un article que personne ne lira jusqu'au bout (pas même moi, en fait, si je venais lire mon blog) cela n'est pas la peine. Non, je vais plutôt profiter du contexte de la journée de la femme (encore une belle hypocrisie médiatique d'ailleurs, mais je ne vais pas m'étendre là dessus, trop de gens l'ont déjà fait et certainement mieux que ce que ma patience vous livrerait) pour vous parler de l'un de ces faits d'actualités un peu "anti-féministes" qui sont justement mis en avant dans les media UNIQUEMENT parce que c'est la journée de la femme aujourd'hui, pauvre monde.

Je veux parler de la motion de loi votée au Dakota du Sud qui flanque une belle gifle au visage de la légalisation de l'IVG par la Cour Suprême des Etats Unis en 1973. L'avortement, selon cette loi, c'est le Mal(tm). Là où ils ont été très fourbes, c'est qu'ils ne pénalisent pas la pauvre jeune fille/femme subissant l'avortement (manipulée, bien sûr, il faut lui pardonner, elle ne sais pas ce qu'elle fait), mais inflige 5 années de prison à ce vil fourbe de médecin qui a osé l'avorter, le faquin ! Et ce, même si le foetus en question est la résultante d'un accident ou d'un viol...

Alors pourquoi cette loi ? Déjà, commençons par préciser que cette motion est loin d'être appliquée. Comme toute loi d'Etat (et non fédérale) elle va être contestée par ses opposants, et ne sera mise en vigueur que si la Cour Suprême tranche en sa faveur. La même Cour Suprême qui a, dans le cas Roe vs. Wade, légalisé le dit avortement. Oui mais. Oui mais, la Cour Suprême d'aujourd'hui est sacrément moins libérale (dans le sens propre) que celle de 1973. Donc wait&Serge, comme on dit.

Mais cette discussion aura le mérite de faire discuter beaucoup de français autour de la salle à café en se disant que huhuhu, sont cons ces ricains. Ca aide, et ça se fait mousser. Mais outre cela, on peut voir deux dimentions. La dimention officielle du pourquoi du comment. Ceux qui veulent interdire l'avortement le considèrent comme un meurtre. Relançant l'éternel débat sur le "a partir de quand un être humain est il un être humain ?". Au moment de la conception ? De la naissance ? Quelquepart au milieu ? Ma vision de la vie comme un cycle, et de la pensée, de la volonté comme étant éternelles et polymorphes, font que je n'arrive pas à être choqué par un tel débat. Néanmoins je comprends ceux qui s'en offensent.

Cependant. Eh ouais, car il y a un cependant, il y a souvent un cependant dans ce genre de texte quand c'est moi qui l'écrit. Cependant, il est indéniable que nous ne pouvons, ne devons pas trancher sur ce point, si ce n'est dans le cadre de notre conviction propre. La mesure du Dakota est d'autant plus choquante qu'elle est née d'un débat non pas humain mais religieux, répondant aux attentes d'un dogme catholique extrémiste ancré et souvent déformé dans le sud des USA. Pays pourtant "laïque" qui en a de plus en plus le nom, et de moins en moins les actes. On est encore loin des débordements de l'Iran ou de l'Arabie Saoudite, mais quand même, l'évolution des moeurs, des dogmes, et des lois qui s'en inspirent dans le Land of the Free font peur. Seul point positif : au moins, eux, quand ils ne sont pas d'accord, ils en débattent autour d'une table et avec des experts, ils ne vont pas défiler comme des cons dans la rue comme autant de lycéens et d'étudiants manipulés par des syndicats, et pourtant c'est un sujet autrement plus grave qu'un quelconque CPE...

Encore une fois, le débat se trompe de cible. Oui, il y a une zone de flou dans un avortement. Mais quand même (virgule bordel point d'exclamation) ce genre de décision appartient quand même aux personnes concernées. C'est, après tout, la mère qui va le porter, ce gosse. Et même si c'est, si l'on pousse le raisonnement jusqu'au bout, dommage qu'un père avéré ne puisse pas s'opposer à l'avortement (après tout dans les pays où c'est légal, la décision en incombe à la mère seule, qui peut garder l'enfant même si le père veut avorter, ou qui peut avorter même si le père veut garder l'enfant, encore un bel exemple d'inégalité homme/femme dans l'autre sens, mais qui est tolérable en tant que moindre mal parce que ce n'est pas le ventre du papa qui gonfle, et ce n'est pas son pénis qui va se dilater pour faire naitre l'enfant), il me semble essentiel, et capital, que ce genre de décision soit universellement entre les mains de la principale intéressée. Que nulle famille, nulle religion, nul Etat, nulle loi, nulle autre personne qu'elle ne décide ce qu'elle a a faire de son corps et de sa "fonction reproductrice". Ca tombe tellement sous le sens, que cela fait partie des choses qui m'attristent puisqu'elles ne sont pas universellement admises.

An it harm none, do as ye will.

La conscience, la morale et la conviction de ce choix, qui est toujours un choix difficile, ne doivent pas être volés à l'individu. La loi est là pour accompagner la vie de l'homme. Pas pour l'entraver. Et surtout, SURTOUT pas pour faire respecter un dogme, quel qu'il soit.

La citation du jour : "Si. Parce que tu pourrais en faire des LONGS et SOUVENT"
La chanson du jour : I'm going slightly mad, Queen, "When the outside temperature rises And the meaning is oh so clear... One thousand and one yellow daffodils Begin to dance in front of you - oh dear, Are they trying to tell you something? "

Même si les débats sur l'IVG ne sont pas prêt d'être règlés, la vie est belle !

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