***Article(s) en date du 4.11.07***

Flagrant délit d'infraction de la règle sept

Oui, je sais, je suis pourtant usuellement le premier à vous la rappeler sans cesse, à vous mettre en garde contre ses effets pervers, et contre le retour karmique négatif qui fait invariablement suite à tout écart de comportement face à cette règle. Mais rappelons la, jeune lecteur, jolie lectrice, pour tous les lecteurs et lectrices récent(e)s qui pourraient ne pas être encore au fait de cet impératif vital :

Règle de la vie numéro sept : Ne jamais, jamais, jamais re-sortir avec un(e) ex.

La règle est simple, et pourtant.

Quand ce soir, timidement, elle est venue frapper à ma porte, j'ai fini par lui ouvrir. Cela faisait plusieurs semaines déjà que je l'avais remarqué à rôder alentour sous de faux airs innocents, un sourire polisson et l'air-de-rien qui m'avait déjà pris en traitre la première fois. Car déjà la première fois, j'ai beau être un chanteur de sérénade, cette fois c'est elle qui m'avait dragué, séduit, comme un jeu.

Nous avions passé plusieurs mois ensemble. Fusionnels. Intenses. Corps contre corps, âme contre âme, elle était devenu une part de moi. Et pourtant de cette fusion était né une gêne, car à ne plus pouvoir respirer sans elle, j'avais fini par un peu me perdre, a trop être elle, mon "moi" s'effaçait derrière son visage d'enfant triste.

Alors j'ai décidé de la quitter. C'était très dûr, de mettre fin à cette relation, car nous ne faisions réellement plus qu'un. Mais pour redevenir moi, je devais être loin d'elle... Je me suis bourré de drogues pour l'oublier, des drogues lentes et lourdes qui mettaient du coton dans ma tête pour ne plus penser à elle. Peu à peu, j'ai appris à me passer de ces drogues, et à réapprendre à sourire. Pendant plusieurs années, je n'ai eu aucune nouvelle d'elle. Ma rupture acide avait dû lui faire beaucoup de peine, au moins autant qu'à moi... Et j'ai continué à vivre loin d'elle, en oubliant même jusqu'à son nom.

Puis elle est réapparu dans ma vie, tout d'abord comme un fantôme, une vision périphérique disparaissant toujours lorsque je me tournais vers elle pour m'assurer de son identité. De semaines en semaines, elle a repris du courage et de l'ardeur, et commençait à ne plus s'enfuir de mes yeux, à me sourire même, comme une promesse du temps passé. On se croisait, de plus en plus, et je sais bien maintenant qu'elle préparait son "coup" et que c'était elle qui, sciemment, venait à nouveau croiser mon regard. Mais toujours sans un mot, sans une lettre, rien que sa présence et son sourire, et la voir s'approcher chaque jour de plus en plus proche en tentant de percer ma méfiance et mes défenses.

Et ce soir, elle est entrée dans ma chambre, avec l'audace d'entrer chez moi sans avoir sonné (la porte était ouverte). Elle est entrée et n'a pas dit un mot. Elle a vu la larme sur ma joue, comme si elle savait le moment précis où entrer pour la voir. Elle m'a tendu la main. Et moi, faible, j'ai tendu la mienne vers elle.

Vous pouvez me vitupérer, cinglant lecteur, amère lectrice, mais il est de ces gestes et de ces instants qui s'imposent à vous sans qu'on puisse rien y faire. Nous n'avons pas parlé. Elle m'a embrassé, et nous avons fait l'amour tendrement. Sa peau contre la mienne et je redeviens un peu celui que j'étais il y a quelques années. Ses baisers ont le goût du sel de mes larmes, et à travers mes yeux mouillés dans ma grande chambre froide, je me remémore du nom de mon amante et je le murmure tout bas dans le silence de mon coeur...

... "Dépression... "

La citation du jour : "Tu vas me détester"
La chanson du jour : J'ai de la boue au fond du coeur, Francis Lalanne, "J'ai envie de partir très loin, Loin de la nuit, Loin du matin"

GREVE DES MESSAGES DE FIN

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***Article(s) en date du 10.6.07***

On peut ne rien voir même sans être aveugle

Dimanche, 10 juin, premier tour des législatives, a voté. A voté, comme pour toutes les élections depuis que j'ai ma carte d'électeur, même si je m'attends à ce que la participation soit bien moindre que celle de la dernière élection présidentielle. Normal, en masse, le peuple fraçais qui est le mien (sur le papier) n'a jamais compris que les législatives étaient bien plus importantes que la présidentielle. Et bien évidemment, vu l'importance, cette fois je n'ai pas voté avec une pièce, je savais pour qui j'allais voter et pourquoi.

Mais arrêtons de parler politique un peu pour se concentrer sur le sujet de l'article du jour (vous voyez, je vous avais dit que j'éviterais les articles trop politiques, après la série assez longue sur la présidentielle ^^). Aujourd'hui parlons de coeur. Parce que c'est un sujet qui me tiens, pun intended, à coeur, et parce que c'est dans l'air du temps en ce moment.

Une fois n'est pas coutume, je ne parlerais cette fois pas (directement) de mes petites affaires, mais je développerai ci dessous une des Grandes Vérités, les grandes lois inconscientes de la vie. Les gens qui me cotoient régulièrement ici ou surtout en "vrai", en chair et en os, savent surement que je fais très souvent référence à cet ensemble de règles que des amis et moi même avions mis en place, souvent pleins de stup's et d'alcool, pendant les années IUT. Mis en place, ou plutôt révélé, car le bien fondé et la véracité de ces règles ou conseils ont été maintes fois prouvés ou démontrés par l'exemple. On pourra citer la fréquence règle numéro sept ("ne jamais, jamais, jamais, JAMAIS re-sortir avec un(e) ex"), la vingt-sept ("Les filles bien sont toujours avec des connards, les mecs biens sont toujours avec des connasses - corollaire : parfois, deux êtres exceptionnels se rencontrent"), ou plus simplement les deux premières : Règle 1 ==> Ne jamais faire ce que tu n'as pas envie de faire, Règle 2 ==> Dans la mesure du possible, toujours faire ce que tu as envie de faire.

Mais ici, c'est une toute autre Règle de la Vie que je vais aborder. J'avoue que ma mémoire poisson-rougesque m'en a fait oublier le numéro. Il me semble que c'était la quatrième, mais je n'en ai plus la certitude. Bref, son contenu est plus important que son numéro, alors on y va :

"Dans les relations amoureuses ou les relations d'attraction, même les élans les plus flagrants et visibles de tous passeront la plupart du temps inaperçus aux yeux de la personne à qui ils sont destinés"

Prenez le temps de la relire et d'y réfléchir. Très fortement liée dans son concept au principe comme quoi souvent un(e) homo/bisexuel qui ne s'assume pas ne s'en rends pas compte alors que tout son entourage est au courant, il est indéniable que souvent même le plus perceptif des garçons, même la plus Sherlockienne des filles, ont tendance à rester totalement aveugle aux gestes et attentions passionnés de toute personne leur vouant un quelconque intérêt.

Combien de fois avec vous remarqué que votre ami Bob bavait à longueur de journée (et de nuit, probablement) sur votre copine Charlotte. Vos autres amis et vous en parlez souvent autour d'un café. Parfois, vous en parlez même avec Bob, qui, la mine mi-déconfite, mi-rêveuse, vous explique combien Charlotte est merveilleuse et combien il est de toutes façons logiquement, mathématiquement, physiologiquement, philosophiquement, religieusement, physiquement, durassahécrilament IMPOSSIBLE qu'elle s'intéresse ne serait-ce qu'une minute à lui.

Même les amies de Charlotte ne sont pas dupes non plus. Elle se mettent à glousser en voyant Bob bafouiller devant leur amie, elles en parlent entre elles en se disant combien Bob ferait mieux de lâcher l'affaire, et en se demandant pourquoi (et comment !) Charlotte passe parfois du temps avec ce nâââââze. Les discussions entre copines-de-Charlotte et copains-de-Bob à ce sujet peuvent d'ailleurs s'envenimer, parfois... ou au contraire créer de nouvelles relations poussant sur un tronc commun.

Mais Charlotte, elle ? Charlotte reste aveugle. Même si Bob rougit systématiquement devant elle, s'il a du mal à trouver ses mots, s'il la couvre d'attention, Charlotte ne se rendra compte de rien. Même si ses copines (celles du dessus) lui en parlent, elle se contentera probablement d'en rire ou de dire un "mais noooooooon vous vous faites des idées". Cet effet est encore décuplé si par un heureux hazard, Charlotte éprouve elle aussi un peu d'intérêt envers Bob. Combien de couples sont ainsi morts dans l'oeuf sans intervention extérieure ? Trop.

Ce n'est probablement pas la première fois que je dis cela, mais tout serait tellement plus simple si tout le monde, absolument tout le monde pouvait lire dans les pensées d'autrui comme dans un livre ouvert et vice versa. Plus d'hypocrisie entre les gens, plus d'illusions bercées pendant trop de temps, et surtout plus de temps perdu. Un jour, oh oui un jour, je ferai construire et je commercialiserai mon concept du multi-bipper "tu me plais". Un jour...

En attendant, comme tous les autres êtres humains, j'avance sans bipper et sans lecture de pensées. Ce qui, en directe conséquence, a le don de monopoliser les miennes...

La citation du jour : "Je suis chez mon père, j'ai pas ma carte d'électeur et en plus c'est trop le bordel pour se garer !"
La chanson du jour : Yes, I am blind, Morrissey, "Yes, I am blind, No, I can't see, There must be something Horribly wrong with me ?"

Même si l'amour est myope, la vie est belle !

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