***Article(s) en date du 30.6.05***

Sans grande surprise

Voilà, la formalité est passée, Licence avec mention...

Bon, petite déception personnelle, je ne suis QUE cinquième de la promo, je rate le podium, *sic*... mais bon, je fais mon difficile. Rendez-vous en mars pour le CAPES.

J'en profite pour adresser un premier (parce qu'elle va recevoir une belle lettre de moi, vu qu'elle le mérite ^^) grand remerciement à ma fameuse enseignante de grammaire (Isabelle Gaudy-Campbell, que ton nom soit sanctifié, qu'Helios veille sur ton bonheur et Selene sur tes rêves jusqu'à la septième génération ^^) pour *la* note dont je suis le plus fier (et qui est pourtant loin d'être la meilleure) :

10. En. Grammaire. J'ai eu la moyenne dans cet exercice stylistique complexe et tordu plein de mots compliqués et de procédés invisibles... Je suis extrêmement fier de cette note au vu de mon pathétique niveau de compréhension (et d'intérêt) envers cette matière quand je suis arrivé en Licence. Mais je crois que si cette prof m'avait expliqué la fission nucléaire, j'aurais pu révolutionner l'industrie de l'énergie.

Je suis loin d'être quelqu'un qui fait régulièrement preuve d'humilité, mais si mes autres notes ne doivent être en majeure partie attribuées qu'à mon talent (eh, j'ai prévenu), ce dix en grammaire est uniquement le fruit de son excellent boulot à elle. Si vous avez l'intention de faire de la grammaire anglaise dans votre vie, je vous conseille vivement de venir jusqu'à Metz :)

La citation du jour : "Les députés espagnols devraient adopter définitivement jeudi le polémique projet de loi donnant aux homosexuels le droit de se marier et d'adopter des enfants."
La chanson du jour : Isabelle, Jacques Brel, "Quand Isabelle rit plus rien ne bouge, Quand Isabelle rit au berceau de sa joie... Elle vole les fenêtres de l'heure Qui s'ouvrent sur le paradis Pour se les poser dans le cœur, Belle Isabelle, quand elle rit"

Même si je n'ai pas fait partie des trois meilleurs, la vie est belle !

***Article(s) en date du 29.6.05***

Le B. A. Ba (ron) de l'Amour (partie 3)

Ou : "Amour, Sexe et Amitié, c'est mieux que Amour Gloire et Beauté"

Nous voici donc arrivés à la suite (et fin, vu que c'est la dernière partie) de mon exposé non-exhaustif, mais détaillé, sur la définition de l'Amour, telle que ma vie, mon introspection et mon expérience m'ont aidé à la comprendre et à la mettre en forme. Pour les nouveaux venux ou ceux qui auraient raté le début, je conseille vivement de vous référer à la première partie (définition de l'Amour) et à la seconde partie (du Polyamour) avant de vous attabler pour déguster ce troisième volet. C'est bon ? Tout le monde suit ? Alors on continue.

Comme promis, la dernière partie de cette réflexion s'attachera aux liens tenus entre Amour (avec la majuscule), amitié (qui finalement en mériterais bien une) et Sexe (avec une majuscule aussi pour le différencier de l'organe, et avouons que la pratique le mérite aussi, quand même ^_^).

On entends souvent deux son de cloche diamétralement opposés lorsqu'on demande à quelqu'un la question traditionnelle qui fait la joie des lycéens : "tu crois que l'amitié ça peut vraiment exister entre un homme et une femme ?". Quand on y réfléchis, d'ailleurs, cette question est d'autant plus stupide qu'elle ne prends pas en compte la préférence sexuelle des deux protagonistes. Car, dans le fond, elle aurait autant de pertinence entre deux amis bi ou homo de même sexe, et beaucoup moins de pertinence entre une lesbienne féministe convaincue et un coiffeur visagiste (oui je sais je joue avec les stéréotypes mais j't'emm... c'est pour faire sourire ^^). Mais soit, passons outre les imperfections techniques de l'interrogation ci-dessus pour nous attacher au fond. Quoi, vous voulez ma réponse à moi tout de suite ? Si vous voulez, mais ça va pas vous avancer à grand chose : ma réponse est "oui, mais non". Vous faites moins les malins, du coup, alors on se tait et on me laisse finir :)

Qu'est-ce que l'amitié ? La vraie, je veux dire, pas cette étiquette d' "ami" qu'on colle souvent trop vite à quelqu'un qu'on a croisé et vaguement apprécié (il serait intéressant de faire un post pour analyser la différence entre connaissance, "pote" et ami, mais je m'égare). Le vrai ami, en général, c'est la personne avec qui tu vas passer du temps, souvent agréable, avec qui tu vas avoir de longues et intenses discussions pour débattre de tout et de rien, une personne en qui tu feras plus confiance qu'aux autres, avec qui tu pourras partager un peu tes malheurs, et beaucoup tes bonheurs, et qui pourras compter sur toi quand il (ou elle) sera à son tour accablé par la tristesse. C'est résumé, mais en gros, c'est ce qu'on attends d'une relation mutuelle d'amitié.

Et notre fameux Amour alors, avec la majuscule, quand il est partagé, à quoi le reconnait on ? C'est une personne avec qui tu vas passer du temps, souvent agréable, avec qui tu vas avoir de longues et intenses discussions pour débattre de tout et de rien, une personne en qui tu feras plus confiance qu'aux autres, avec qui tu pourras partager un peu tes malheurs, et beaucoup tes bonheurs, et qui pourras compter sur toi quand il (ou elle) sera à son tour accablé par la tristesse. Sauf qu'en plus, en général, vous faites des galipettes ensemble, et éventuellement réfléchissez à une vie a deux (ou plus) avec ou sans enfants.

La différence entre l'Amour et l'amitié, vu comme cela, ne se résume qu'à deux points : le Sexe, et la filiation. Le Sexe est une pratique ma foi fort agréable, motivée par l'existence d'un désir d'autrui. On peut aussi tomber dans le bassement mécanique et parler de phéromones (hein Véro ^^) et d'attraction génétique. Toute personne un tant soi peu honnête reconnaitra que le Sexe n'est en aucun cas la résultante unique d'un sentiment d'amour. Tout le monde a déjà bavé sur son Johnny Depp ou sa Marie Gillain. Ou croisé cet(te) inconnu(e) dans la rue qui ne vous offre pas de fleurs mais à qui, passez moi l'expression, vous boufferiez le cul sans la moindre hésitation. Dans sa forme primaire, le Sexe est la résultante de cette pulsion que nous appellerons Désir, et que nous pourrons cerner à l'occasion dans un autre article, tiens, note pour plus tard. On note aussi que quand l'Amour vient à naître envers une personne que l'on ne désire pas, la force du cerveau et de l'Amour finiront en général dans un temps plus ou moins long a générer du Désir envers l'être aimé. Si si. Même si c'est une benêt fini avec le physique de Jacques Villeret. De la même manière, la répétition d'un Désir partagé (et donc de séances de pratiques tantriques) peut lui aussi être un tremplin à la création d'un Amour. Mais à part ces liens aidant à passer de l'un à l'autre, les papouilles et les galipettes sont bien une preuve non pas d'Amour mais de Désir.

Passons maintenant à l'autre différence remarquée entre Amour et amitié, la filiation. Ce point est certes plus complexe. Outre la crise actuelle de la paternité (qui montre somme toute que la plupart des parents potentiels ont sufisemment de jugeotte pour craindre de l'état de l'avenir de leurs gosses... Et qui explique aussi pourquoi tant de parents récents -ceux qui restent- sont de fieffés irresponsables...), le désir de se reproduire est là aussi, à la base, un reste de notre instinct, merci Darwin. Pourtant, souvent c'est également le désir de créer la vie, de donner la vie à un petit être qui vient de soi. Et comment ne pas comprendre face, par exemple, aux gazouillis et aux rires de ma nièce la petite Maud... Ce qui motive la parenté, c'est souvent la stabilité de ressources (plus que la stabilité d'un couple) assurant un avenir pérenne à l'enfant. C'est aussi, là encore, une preuve de confiance totale entre deux êtres. Mais est-ce une preuve d'Amour ? Je vais en choquer certains, mais je ne pense pas, non. On a déjà vu et connu des exemples d'enfants épanouis créés par insémination, ou comme "service" entre amis (souvent homosexuels). Combien de fois a t'on vu l'échec d'un couple ayant cherché à faire renaître un amour (sans majuscule, du coup) mourant via la naissance d'une progéniture ? Non, je suis fermement convaincu que la parenté est avant tout une preuve de confiance, et qu'elle s'épanouit particulièrement bien dans le cas d'un couple vivant un Amour partagé puisque, nous l'avons vu dans la première partie (je vous avais dit de relire !), la confiance est un élément essentiel et primordial de tout Amour.

Nous sommes donc devant un fait frappant : les seules différences observables entre un Amour et une amitié sont au final la résultante de la présence du Désir et de la Confiance... Hors la Confiance est aussi l'une des pierres angulaires de toute amitié. Le Désir, donc, serait la seule différenciation entre Amour et amitié. Et là encore, nous pouvons aller plus loin, car souvent, très souvent, le désir finit par naître entre deux amis proche... Simplement ce désir se trouve la plupart du temps refoulé, pour l'une ou l'autre des raisons classiques :

A) Rejet psychologique, syndrôme classique du "c'est un ami c'est pas possible"
B) Enfermement sous le joug inconscient de la morale judéo-chrétienne, syndrôme classique du "je suis avec Bob et je l'aime, je ne peux aimer qu'une personne (*sic*, encore une qui n'a pas lu la deuxième partie) donc je dois me tromper"
C) Honte, syndrôme classique du "je dois être un sale pervers pour penser cela"

On pourrait continuer longuement sur les diverses variations et déclinaisons qui font que dans 80% des cas, toute évocation d'évolution d'une relation amicale reste l'un des plus gros tabous de notre société "moderne".

Allons encore plus loin dans le raisonnement. Au risque d'en choquer plus d'un, j'expose ma théorie : l'Amour et l'amitié sont exactement le même sentiment. Simplement, tout comme nous l'avons vu précédemment, l'Amour est comme une rivière dont le débit fluctue. L'amitié, c'est simplement un sentiment d'Amour qui est de base moins "fort" que l'Amour réalisé. Mais fluctuant lui aussi, il est absolument naturel et pas du tout honteux qu'il puisse "gonfler" et faire naître le fameux Amour avec un A. Comme il est absolument naturel et tout autant probable qu'il reste là où il en est... Si la non-exclusivité était plus courante, et si le sexe était un peu dédramatisé, les relations entre les gens seraient beaucoup plus saines, et vivraient dénuées d'hypocrisie ou de cette gêne déplacée qui vient parfois fausser les élans du coeur.

Depuis mon adolescence, j'ai eu beaucoup plus de partenaires physiques rangés dans la catégorie "amitié" que dans la catégorie "Amour"... Cela doit venir de mon côté un peu prosélyte, si je ne cherche pas à convaincre à tout pris, ce genre de discussion est quelque chose qui me tient à coeur et que je partage souvent avec les gens qui me sont proches... Comme (égocentrisme oblige) j'ai tendance à m'entourer surtout de gens qui ont une vision de la vie assez proche de la mienne, cette réflexion fait souvent écho dans l'esprit de mon allocuteur, et souvent les tabous se brisent. Ce n'est ni impossible, ni contre nature, bien au contraire. C'est une philosophie et un mode de vie certes pas adapté pour tout le monde, mais donnez vous le temps et l'objectivité nécessaire pour y réfléchir sérieusement.

Nous sommes maintenant arrivés au bout de l'exposé en trois volumes sur ma définition de l'Amour... J'espère que vous l'avez trouvée enrichissante, qu'elle vous aidera à mieux me cerner ou me comprendre et, qui sais, peut être y aurez vous trouvé quelques clefs vous aidant aussi à mieux vous connaitres et à évoluer. Apprenez à dire "je t'Aime", le vrai, pas le refrain bidon qui est dans trop de chansons et de poèmes, et qui se dit sans réfléchir ou sans le penser. Apprenez à le dire et à le comprendre, sans rien attendre. Apprenez à reconnaître l'Amour, même dans vos amitiés, et n'hésitez plus à leur dire "je t'Aime" lorsque c'est vrai, et même si vous n'avez aucun Désir envers eux. Apprenez à croquer la vie comme une pomme, elle est trop courte pour qu'on perde du temps, pour qu'on se laisse bouffer par des réflexes conditionnés et une morale déplacée. Vivez, respirez, aimez. La vie est belle. Et elle aussi, je l'Aime !

La citation du jour : "Hein? J'sens rien j ai le nez bouché... et parle plus fort les sons sont comme étouffés ici..."
La chanson du jour : Friend is a four letter word, Cake, "When I go fishing for the words I am wishing you would say to me, I'm really only praying That the words you'll soon be saying Might betray the way you feel about me. But to me, coming from you, Friend is a four letter word. "

Même si elle est entravée par le conditionnement sociologique, la vie est belle !

***Article(s) en date du 22.6.05***

Briser les interdits !

Une fois par an, le plan loose : aujourd'hui, ce n'était même pas mon non-anniversaire ! :)

Merci à tous ceux et toutes celles qui se sont manifestés, qui par sms, qui par téléphone, qui de vive voix, pour me souhaiter mes vingt ans (plus six). Merci à ceux qui m'ont couvert de cadeaux, de livres, et surtout du plus beau cadeau qu'on puisse me faire : la présence des gens qui me sont chers. Vous savez combien je suis élitiste. Des gens qui me sont chers, il y en a statistiquement beaucoup moins que les autres. Et c'est pour cela que leur présence m'est si sympathique et agréable...

Merci aussi à Fabienne qui m'a offert un très très joli rêve sur son blog du bout de sa plume aérienne. Je suis flatté et touché...

Je suis en vacances, et un sourire sur les lèvres malgré la chaleur qui m'assomme... Une fois n'est pas coutume, brisons encore les interdits... Vous savez que je ne voulais pas mettre de photo de moi "en entier" sur ces pages, et vous savez peut être (pour les lecteurs les plus anciens) que j'avais déjà outrepassé cette règle pour poster un double portrait de La Touffe et moi le jour de la Saint Patrick. Je brise à nouveau l'interdit en postant une photo très émouvante qui m'a été offerte par ma Lolita cet après midi, la photo a plus d'un an (18 juin 2004) et elle porte avec elle tant de bons souvenirs... Lolita et moi, et les Milk Shake au chocolat...



Merci encore à tous ceux qui ont pensé à moi. Je pense aussi à vous. Très fort !

La citation du jour : "Tu as bien fait d'être amie avec Paul, car ce garçon a un effet positif sur toi"
La chanson du jour : Friends will be Friends, Queen, "When you're through with life and all hope is lost, Hold out your hand cos friends will be friends right till the end"

Même si... même si quoi déjà ? La vie est belle !

***Article(s) en date du 21.6.05***

The clock is a-tickin'

Légalement parlant, dans douze heures je ne serai plus un jeune.

La loi, je l'emm... La jeunesse, c'est dans la tête... J'ai mis longtemps à le comprendre, et mes amis proches se souviennent de mon coup de blues des 25 ans l'an dernier, mais j'ai fait du chemin depuis. Je suis fier, et j'assume ma maturité et la culture immense (eh, j'ai prévenu : fier) que m'ont apporté les ans. Mais je ne me sens pas vieux, ni déplacé au sein de gens plus vieux (les dinos de Talange) ou plus jeunes (mes "petites lycéennes illettrées", pour citer Thibaud) que moi. Byan Adams a décidé d'avoir 18 ans chaque année jusqu'à sa mort. Je vais faire de même, mais en un peu plus vieux... 20 ans, c'est joli, et c'est frais. C'est l'écho d'une jolie chanson de Lalanne. C'est aussi, un peu, la date à laquelle j'ai commencé à vivre vraiment. C'est donc officiel. Je fête demain mes vingt-six ans, mais je fête surtout mes vingt ans, qui s'ancrent en moi et deviennent mon âge jusqu'au jour, s'il existe, ou je me sentirai vieux et usé.

Vous êtes donc tous et toutes bienvenus demain mercredi 22 juin au Café des Arts (place St Jacques à Metz) entre 13h et 17h30 si vous voulez boire un petit coup en ma compagnie. Une année de plus, le sourire au lèvres, et la vie plein le coeur.

Quatre nouvelles fiches en ligne. Deux fiches de lecture, sur Magyk d'Angie Sage (cadeau d'anniversaire, d'ailleurs, de Titi via ma ouicheliste ^_^) et les fameuses mais décevantes Particules Elémentaires de Houellebecq. Deux fiches musicales sur les deux derniers CDs que je me suis (ré-)offert, les version collector (pour remplacer les version normales :p) de Faith et Pornography, de The Cure. A consulter pour les curieux.

La citation du jour : "J'ai beaucoup aimé ta citation du jour, je peux m'imaginer la scène et votre discussion"
La chanson du jour : Eighteen 'Till I Die, Bryan Adams, "Never say 'no', try anything twice, till the angels come and ask me to fly. Gonna be eighteen till I die... [...]It´s not how you look, it´s what you feel inside."

Même si elle sera toujours trop courte, la vie est belle !

***Article(s) en date du 19.6.05***

Etude de texte : Au placard, Sartre

Il y a plusieurs mois, je vous avais fait découvrir ou re-découvrir pour certains un des grands penseurs de la philosophie française, en la personne de Pierre Bachelet. Force est de constater que depuis, outre mes régulières fiches de lecture, je ne vous ai pas aidé à y voir plus clair dans les autres monuments de la chanson engagée. Voici donc une nouvelle étude de texte détaillée. Aujourd'hui c'est tout un courant philosophique intense que je vais essayer de vous présenter. Cette personnalité qui a pris la France par surprise principalement depuis le début des années 50. Je ne parle pas de ce coco de Sartre, mais bien évidemment de l'inénarrable Annie Cordy.

Née Léonie Cooreman, tout le monde ou presque a déjà entendu ou fredonné les chansons populaires que sont "La bonne du curé" ou "Tata Yoyo". Mais Annie Cordy, ce n'est pas simplement une énergie fulgurante et un humour décapant. Il serait aisé de soliloquer sur le léger "Chaud Cacao", mais nous sommes ici pour mettre en avant des réflexions plus profondes et élevées, et je sais que si je commentais de manière désinvolte "Chaud Cacao, chaud chaud chaud chocolat" toi, brilllant lecteur, sensuelle lectrice, tu ne me le pardonnerais pas. J'ai donc choisi de vous présenter une facette méconnue d'Annie Cordy. Annie Cordy penseuse. Annie Cordy philosophe. Nous allons étudier ensemble l'une de ses chansons les plus engagées, les plus sérieuses, et les plus profondes. Je ne surprendrai personne en avaouant que cette chanson est ma favorite de l'artiste. Nous attaquons aujourd'hui un sujet grave. Les fans d'Annie l'auront compris, je veux bien évidemment parler de son opus, "Cot Cot Coin Coin".


Un jour que c'était le matin,

Nous l'avions déjà vu avec Bachelet, il est toujours important dans une chanson a vocation sérieuse de placer le décor, d'offrir à son public analyste un référent commun afin de délimiter avec précision les bornes limitatives de la pensée discursive. Ici, nous comprenons aisément que la scène se passe en matinée, et que le jour précis, ou la saison, sont secondaires : nous sommes en face d'une tranche de vie inaltérable et universelle.

Maman poule sur son tas de foin
Apprenait à ses petits poussins
À faire des cris de poule près du bassin.

La valeur de l'éducation. Voici un élément important de la pensée Cordyenne. Toujours d'actualité, sous des apparences légères, ça dénonce grave. Ca balance sec, madame. On parle des problèmes de société et du désavoeu des parents dans leur rôle éducatif... Ici, la morale est claire : même les poules s'occupent de la bonne éducation de leurs enfants. Le message d'Annie ? "Prenez en de la graine". Ce qui, pour une poule, est doublement bien pensé.

Un petit canard noir et blanc
Qui avait perdu ses parents,

La dimension tragique de la chanson apparait ici avec l'introduction de l'un des protagonistes principaux de l'allégorie. Un canard orphelin, aux couleurs différentes des poules traditionnelles wallonnes. On comprends bien ici le parallèle qui peut être tiré avec tous les gens, jeunes ou vieux, qui sont perçus comme différents par la société ou l'être humain lambda, quelle que soit son origine.

Voyant tous les poussins imiter leur maman
Essayait de faire cot cot tout en pleurant.

La détresse et la solitude du canard le pousse à sans cesse faire des efforts d'intégration... Il voit bien qu'il est différent des autres, en extérieur, mais cherche à montrer que lui aussi a un coeur, et qu'il est prêt à faire des efforts pour s'intégrer, même au prix d'une perte d'identité (il est en effet important de noter pour les lecteurs non-biologistes qu'un canard est physiologiquement incapable de faire "cot cot" de manière naturelle et sans intervention extérieure).

(Refrain)
Cot cot cot cot cot cot cot cot Faisait la maman poule.
Cotcot cotcot cotcot cotcot Faisaient les poussins poules.
Coin coin coin coin coin coin coin coin Faisait le petit canard.
Quand on est fière d'être une poule
On fait cot cot et pas coin coin !

Retour à la dénonciation. Le canard est rejeté de la nacelle familiale incarnée par la poule et les poussins. Mme Cordy met en avant l'un des maux les plus effarants de notre société, la fierté déplacée, qui aveugle le coeur des hommes et fait naître l'intolérence... Nous ne parlons pas ici d'élitisme (qui est comme vous le savez une valeur à laquelle je tiens) mais bien du rejet aveugle d'autrui simplement pour son apparence ou sa coutume (représentée ici par le coin coin). Le couple poule/poussins est une allégorie visant à dénoncer le racisme racial et religieux.

Le petit canard seul dans son coin
Pleurait devant tous les poussins
Qui se moquaient de lui en lui jetant du grain.
Hou huu hou ! Ce poussin est vilain !

Nous avons ici une étude émotionnelle et détaillée des troubles affectifs du canard. Rejeté par son apparence, par sa différence, il ne sait pas encore comment se défendre face à l'agressivité de la société de consommation moderne représentée avec brio par les poussins. En demi-teintes, nous voyons aussi une critique à peine voilée de l'artiste envers le gaspi des sociétés modernes, n'hésitant pas à jeter du grain à la tête du canard alors qu'il y a encore des gens qui meurent de faim dans le monde.

Je suis tout noir et je ne vous ressemble pas.
Je voudrais bien chanter comme vous les gars
Mais je suis coin-coincé et je ne comprends pas
Pourquoi copains, j'y arrive pas ?
(Au refrain)

Réaction classique de l'être humain face au rejet de ses pairs : aveugle à l'étroitesse d'esprit d'autrui, il n'hésite pas une seule seconde à rejeter la faute sur son propre comportement ou sa nature. Il se trouve "coincé", et souffre de la détresse profonde de l'être qui a perdu tous ses repères.

Soudain un grand malheur arriva :
Un poussin dans le bassin tomba.
Au secours ! Au secours ! Mon fils va se noyer
Faite quelque chose ou je je vais me plumer???

Nouvelle critique voilée de la société moderne et du désavoeu des parents de leur rôle éducatif. L'un de ses enfants est en danger, mais maman poule est totalement décontenancée par la situation... elle cherche le salut dans la société qui l'entoure et qui l'a formatée, sans voir que très probablement il était tout à fait dans ses cordes de sauver son gosse. Mais là encore, inconsciemment, elle s'en fiche, et ne lèvera pas le petit doigt. A croire qu'elle préfèrerait qu'il crève. Tchulée.

Le petit canard sans hésiter (coin coin)
Plongea dans l'eau froide et glacée.
Il sauva le poussin et depuis ce jour-là
Toute la basse-cour en fête l'adopta.
(Tous avec moi)

Ici le canard démontre que l'être humain vertueux, face à l'adversité, n'hésite pas une seconde à mettre la main à la pâte et d'une manière très altruiste, s'élance au secours du sale mioche qui n'avait pourtant pas hésité à lui jeter du grain à la gueule il y a quelques strophes. Le canard est quelqu'un de fondamentalement bon. Je vous l'accorde, dans un sens, ici, il est aussi un peu fondamentalement con. Mais c'est souvent le cas dans les allégories alors n'y prêtons pas plus longuement attention. Remarquons cependant que cet acte altruiste a été le vecteur qui a permis à l'ensemble de la basse-cour d'intégrer le petit canard. Véritable message d'espoir, il aura fallu un danger de mort pour que la société ouvre les yeux pour accueillir et apprécier le petit canard.

Cot cot cot cot cot cot cot cot Faisait la maman poule.
Cotcot cotcot cotcot cotcot Viva le héros de la poule !
Coin coin coin coin coin coin coin coin Faisait le petit canard.
Et dans la ferme, on entendait
Chanter les poules et les poussins.
Cotcot cotcot cot cot cot cot cotcot (note : ce qui précède est cancanné sur l'air de la marseillaise)

Conclusion en apothéose... La ferme (et donc la société) est enfin unie sans racisme ni préjudice. A travers cette allégorie osée et qui dénonce, Mme Cordy nous encourage à accepter autrui et à abandonner toute forme de racisme ou de rejet de l'autre pour des considérations futiles. Nous apprécierons tout carticulièrement le tout dernier clin d'oeil. En cancannant la marseillaise, Annie Cordy nous démontre que dans un sens, elle aussi, belge d'origine, est peut être pour certains un petit canard au sein du public français qui l'a pourtant adoptée, et elle nous encourage a faire de même avec tous ceux que nous rencontrerons. C'est une adresse au public, manière de les remercier de leur amour et de leur fidélité.

Et en vous remerciant de la votre, je vous dis à bientôt.

La citation du jour : "hey, c'était pas plutôt 'je peux dégrafer' '-oui oui' ?"
La chanson du jour : I saw her standing there, The Beatles, "Well, she was just 17, You know what I mean, And the way she looked was way beyond compare. So how could I dance with another (ooh) And I saw her standin' there. Well she looked at me, and I, I could see That before too long I'd fall in love with her. "

Même si je ne pars pas en vacances, la vie est belle !

***Article(s) en date du 18.6.05***

Eat that, commie b*tch !

Bon, promis je reviens ce week end avec un article plus conséquent mais au vu des news de ce matin je ne pouvais pas me passer de commentaire, d'où le titre. L'un de mes credo est que tu récoltes toujours ce que tu sèmes. L'amour que tu donnes reviens vers toi. La haine que tu donnes reviendra te claquer à la gueule. Force est de constater que c'est valable aussi pour la connerie, la preuve :

A) Les gueux extrème-gauchistes militent à mort pour le Non à la Constitution qu'ils trouvent trop libérale, et qui "menace leurs emplois" surtout dans l'agriculture et la main d'oeuvre "pas cher" (je mets pas cher entre guillemets parce qu'ils sont déjà payés comme des princes en France par rapport aux autres pays plus réalistes du reste du monde), sans voir que la Constitution allait au contraire dans leur sens.
B) Leurs arguments sont rabachés et, couplés à un désavoeu du gouvernement Raffarin, le Non gagne.
C) Motivés par le Non français, les Pays Bas votent non aussi
D) L'Europe est affaible par le double non, et Tony Blair récemment réélu, héritier spirituel de la fermeté Thatcherienne, annule son référendum et vient arme au poing pour la discussion budgétaire européenne des années à venir.
E) Blair refuse tout rabais de son rabais (hu hu hu) et veto toute proposition qui ne reformule pas le budget principalement agricole de l'Europe (en arguant, et il a tout à fait raison, que de telles subventions sont illogiques et peu rentables), ralliant à ses côtés les Pays Bas, La Suède, l'Espagne, etc...
F) Le Royaume Uni prends la semaine prochaine présidence de l'Europe

Conclusion : Il y a fort à parier que la PAC ne survive pas à la présidence anglaise, ce qui, selon moi, est une bonne chose pour l'économie européenne (et peut être *le* truc qui pourrait sauver ce qui reste de l'Europe) mais du coup, on peut débattre du fait que l'une des conséquences directes du Non des gueux sans notions d'économie sera la mort de la PAC et des subventions permettant à des milliers d'agrculteurs français de survivre... Donc en votant non, ils causent de manièrent indirecte la perte d'emploi de milliers de leurs fidèles (qui ont d'ailleurs probablement voté Non aussi, donc dans un sens ils se sont virés eux même). Ils vont très probablement blamer le gouvernement, mais là en l'occurence ce sera très clairement de leur faute. Ils faudraient qu'ils comprennent que le principe de l'Europe c'est pas la France qui fait ce qu'elle veut... En tout cas le retour de connerie me fait mourir de rire, c'est pas drôle pour les agriculteurs français, mais dans un sens très cynique, c'est bien fait pour eux, ils avaient qu'à s'acheter un cerveau pour le référendum.

Eat that, b*tch ! :D

Sinon totalement rien à voir, j'ai reçu des louanges de mon examinatrice à l'oral de littérature... Je savais avant de m'y rendre que j'aurais probablement une bonne note, mais là je pense qu'en fait j'aurai probablement une *excellente* note ^^...

Toujours rien à voir, le rendez vous entre mes mains est sa peau était ma foi fort agréable, et les heures passées ensemble se sont envolées sans qu'on les voit passer... La chaleur de juin et quatre yeux qui se ferment pour profiter du plaisir tactile commun. Je ne suis pas son "lui" et elle n'est pas mon "elle", mais pour citer Depeche Mode, "In a world full of nothing, though it's not love it means something"... J'aime ces instants partagés.

La citation du jour : "Tu peux dégrafer, vas-y"
La chanson du jour : La poupée qui fait non, Michel Polnareff, "Elle est tellement jolie Que j'en rêve la nuit, mais c'est une poupée qui fait non, non, non, non"

Même s'il s'est trompé de date au tribunal, la vie est belle !

***Article(s) en date du 16.6.05***

Blizzard, vous avez dit Blizzard ?

Chutes de neige importantes à prévoir en plein milieu du mois de juin.

Si si, je vous l'affirme, il n'y a aucune autre explication. J'ai reçu une bonne note à mon dossier de linguistique orale... Je voulais sauver les meubles et assurer un 6 pour n'avoir pas trop de points de retard, et là j'ai plus du double, non seulement j'ai la moyenne mais j'ai un petit pécule de points d'avance pour le terrible module Linguistique orale/Linguistique écrite/Grammaire (affectueusement surnommé par votre serviteur le module "que du bonheur")

Mais ce n'est pas tout. Mercredi était une journée noire où je devais composer dans les 3 seules matières que je pourrais objectivement considérer comme un point faible. Il ne faut qu'un quart de seconde à X-Or pour revêtir son armure de combat et composer dans ses partiels, mais revoyons cette scène, au ralenti :

*Composition de Linguistique écrite : Depuis le début des cours, je sais que tous les points d'avance que j'ai amassé me serviront à compenser la tôle que je prévoyais en linguistique. Avec mes points d'avance, je pouvais me permettre d'avoir 3/20. Mais là, face au sujet, surprise : j'ai *compris* le sujet ! Les paroles de la prof de Linguistique écrite se résumant dans mon oreille interne à un boui-boui incompréhensible et inintéressant, je m'attendais à être pétrifié d'incrédulité devant le sujet. Et en fait non. Principalement grâce à notre autre enseignante de grammaire (Isabelle Gaudy-Campbell, que ton nom soit loué dans les annales de la linguistique !) qui a non seulement réussi à me motiver mais en plus à me faire sans fautre comprendre tout ce charabia linguiste lorsqu'elle en était la source. Donc surpris, je comprends le sujet et m'y adonne, et deux copies plus tard, j'étais satisfait de mon "oeuvre"... Je m'attends pas à un 17, loin s'en faut, mais si je peut sécuriser un 7 ou un 8? c'est nettement mieux que le 3 sur lequel je comptait.

*Composition de Grammaire : Revenons sur Isabelle. Il y avait toujours une dichotomie entre ses cours (où je comprenais absolument tout ce qu'elle disait, et où je participait tant bien que mal) et mon retour à la maison où loin de son "aura" (ça doit être un avantage de la classe de prestige "Parangon de l'enseignement" en système d20 ^^) la grammaire redevenait cet édifiant mystère troublant et incompréhensible. Eh bien rebelote en voyant le sujet : non seulement je pense avoir compris ce qu'on attendait de moi, mais je suis réellement satisfait de ce que j'ai produit. Mieux encore ! Après consultation post-épreuvienne avec l'une des meilleures élèves du cours de grammaire, il s'avère qu'on a grosso merdo analysé la même chose... Hosanna, normalement je n'aurais pas 3 non plus. Je ne m'attends pas à avoir la moyenne, mais cette éventualité est maintenant dans le domaine du possible. Et si c'est le cas, champagne !

*Composition de Civilisation US, spécialité folklore noir-américain. Le mouton noir des révisions. Le sujet ne me motive pas, j'ai raté la moitié des cours pour des raisons de santé, et tous les acteurs historiques se mélangent dans la tête. Etant une quiche en linguistique, j'avais décidé de faire l'impasse sur mes révisions de Civi US, comptant sur la Littérature pour compenser ma note puisque les deux épreuves sont couplées et que je maitrise sur le bout des doigts les 3 pièces étudiées que je devrai présenter demain à l'oral. Je ne connaissais que 3 choses dans le cours. A) Les caractéristiques grammaticales du Black English. B) Les histoires Folkloriques de Brer Rabbit. C) La naissance du blues. Croyez le ou non, les 3 questions du partiels portaient sur ? Black English, Brer Rabbit, Naissance du blues. J'ai bouclé le partiel en une heure au lieu des deux prévues à cet effet. En me disant que peut être que Helios et Selene ont enfin décidé de me sourire vraiment en 2005.

En bref, je suis étonnemment heureux de ma session d'écrits. Plus que 3 oraux à passer, mais franchement, ce ne sont que des formalités puisque je maitrise les 3 sujets sur le bout des doigts et que l'oral est l'une de mes spécialités...

Demain, rendez vous est pris entre mes doigts et une peau très addictive.

Mercredi prochain, après mon dernier oral, je passerai très probablement l'après midi au café des Arts pour fêter mon anniversaire en tête à tête avec moi même. Ceux ou celles qui veulent passer faire un petit coucou ou un petit bisou sont les bienvenus.

La citation du jour : "Tu as trouvé de l'huile ?"
La chanson du jour : J'aurai ta peau, Maxime Le Forestier, "Etoile polaire Je m'perds, Mets toi toute nue Peau de zébu [...] Y a plus d'saison qui tienne, Si j'dois faire tous les points d'eau, J'aurai ta peau contre la mienne, J'aurai ta peau !"

Même si je tousse toujours à m'en arracher les poumons, la vie est belle !

***Article(s) en date du 8.6.05***

Prise d'esthète

Il y a une petite semaine, chez les dinosaures, nous avons eu une discussion assez emprunte de testostérone au sujet du sens des mots, et principalement du sens de deux ou trois mots comme égoïste, égocentrique et esthète. Comme souvent, je ne me souviens plus du point de départ exact de la discussion, mais je me souviens parfaitement de son développement et de sa conclusion... Principalement, qu'elle a dérivé à partir d'esthète, étiquette dont je me targue --c'était la première dérive-- et que l'un des dinos a constesté comme non-applicable a ma petite et non-humble personne.

La non-humilité sus-citée est dans ce genre de cas source d'agacement de ma part. Non pas de colère, mais véritablement d'ennui et d'un sentiment de supériorité insufflé par mon égocentrisme dont, qui l'eut cru, je me passerais volontier dans mes relations amicales. Je n'aime pas être contredit quand je suis certain de la justesse de mes propos, car je prends cela comme une preuve du manque de remise en question d'autrui face à la possibilité d'évoluer en terme culturel. Il faudrait juste que je travaille, justement au nom de cette remise en question, à être moins souvent certain de la justesse de mes propose car, crois le ou non, cher lecteur, jolie lectrice, il m'arrive aussi de me tromper... Si si... Et le pire c'est que je peux le "voir venir", car c'est irrémédiablement dans ces cas où je ne suis *pas* "certain" de la justesse de mes propose, mais où j'agis et me comporte néanmoins comme tel... Hum... A travailler, donc, mais au moins je le sais, et je sais aussi que cette fois était de ces fois où j'ai cette sacrosainte certitude.

En général je n'aime pas les étiquettes. En effet, souvent la coutume de ces pseudo-archétypes qui sont un bien piètre hommage à la pensée de Jung tend à vouloir afficher une et une seule de ces étiquettes pour résumer la quintessence d'une personne à un mot, ce que je trouve particulièrement stupide. On peut épiloguer des heures sur la nature humaine et sur sa beauté ou sa hideur, il est néanmoins incontestable que la nature de l'individu est complexe, et que seuls les individus sérieusement déficients mentalement pourraient être résumés à un seul et unique mot (aparté : c'est pour cela que, très fourbement, je commence très souvent toute séance de tarologie avec un consultant en lui demandant de se résumer en un mot... Tâche pour le moins ardue, elle révèle de par ce fait une clef important de l'échelle des valeurs du consultant et de sa perception de soi, qui sera utile pour lui et pour moi en tant qu'outil projectif lors de la lecture.... mais je m'égare, fin de l'aparté).

Mais les étiquettes peuvent avoir leur utilité, en tant que clef vers l'individu, comme outil de communication et pour insuffler un degré de compréhension plus profond dans le discours. Tant qu'on ne cherche pas à les brider dans une improbable et irréaliste unicité. Nous portons tous des masques qui, mais ce n'est pas le débat, peuvent (ou pas) être considérés comme des parties de nous. Outre cela, et si l'on occulte les malheureusement de plus en plus fréquents troubles de la psyché, la personne la mieux à même de connaître quelqu'un est soi-même. Etant féru d'introspection régulière et en profondeur, je pense être à même d'affirmer sans mentir ou rougir que je me connais. Je sais qui je suis, ce que je suis, comment je suis. Je connais ma nature, et je connais mes masques. L'avantage de mon bagage culturel et linguistique est que je suis, face à ces comportements psychiques abstraits, capable d'extraire du patrimoine de la langue que j'emploie les lexèmes se rapprochant le plus de ces comportements pour les décrire... Cette collection d'étiquettes, prise dans son intégralité, est encore en-deça de la réalité pour me décrire, mais elle constitue des clefs, comme précisé plus haut. Ces "étiquettes", les gens qui me connaissent vraiment me les distribuent souvent, parfois je les accepte avec grâce, même lorsqu'elles sont négatives (égocentrique), parfois je corrige ce qui est une erreur de perception de leur part, même lorsqu'elle est positive (généreux), parfois je les revendique directement lorsqu'elles sont méconnues (élitiste).

Mais toutes ces étiquettes, lorsque j' "accepte" de les porter, c'est pour une raison simple : j'en connais la définition précise, profonde, et complète, et si elle est incapable de me définir à elle seule, je corresponds en revanche à tout ce qu'elle décrit. Donc, ces étiquettes, positives ou négatives, deviennent non pas une part de moi mais des clefs à donner à ceux qui voudraient faire l'effort de me connaître ou de me comprendre. D'où mon caractère assez irascible lorsqu'on en vient à contredire l'une des étiquettes qui, selon moi, est l'une de celles qui me définit le mieux et qui, dans un cetain sens, régit réellement ma vie et mon comportement, une étiquette correspondant à mon "moi" et non à un masque. Surtout lorsque la réfutation en question est basée sur une compréhension erronée du lexème en question....

La discussion portait sur le terme "esthète", et après un face à face entre deux têtes de cochon dont je fais partie, un dictionnaire poussiéreux et encore plus vieux que les dinosaures de Talange a été exhumé pour résoudre l'accrochage... Loin de donner raison à l'autre, la définition donnée était pourtant plus que bancale, et en plusieurs points incorrectes, soulevant une "erreur" dans mes explications... Après m'être auto-agacé face à cette définition, la page fut tournée pour la soirée... Mais pas pour le lendemain où l'une de mes premières actions a été de sortir la définition exacte du terme dans le Larousse et surtout, référence, dans le dictionnaire de l'Académie Française. Bien évidemment, ces deux définitions me donnaient raison à 100%, je l'ai dit, ce terme est un terme qui me tient à coeur.

Le but de ce post ma fois bien long n'est pas de remplir un message avec un sujet facile, ni de vitupérer les dictionnaires anciens ou non-"classiques" (j'entends pas classiques le Larousse et le Robert) et le manque de déontologie de leurs auteurs. Point non plus d'être un quelconque déballage de hampe et de prendre 6 ou 7 paragraphes pour me contenter d'un "HA ! J'avais raison, gna gna gna", mais véritablement de rappeler ici l'importance de la langue, dans un monde où le nivellement par le bas est devenu une règle plutôt qu'une plaie, où le langage SMS sétan 2 plu an plu vit san kon en puiss r1, et ou les glissements lexicaux sont devenus monnaie courante. Certes, le propre d'un langage est avant tout de communiquer et d'arriver à faire entendre à autrui les concepts cognitifs qui sont les notres... Mais justement. Plus une langue s'appauvrit, plus il est difficile de se comprendre dans un monde ou le même mot aura une définition différente pour chacun... Encourageons donc plus encore la lecture, la remise en question permanente (oui, même moi) et surtout la consultation de sources pérennes lors de l'apparition d'un moindre doute... J'ai longtemps regardé l'Académie Française avec un air de dédain, et si à l'heure actuelle je n'approuve pas toutes leurs démarches et/ou décisions (celui qui a suggéré nénufar, je le tiens pour l'un des responsables de l'avènement du SMS >_<), je reconnais néanmoins maintenant l'importance de leur "mission" et la qualité de leur travail pour préserver un sens derrière ces lettres obscures que la masse voudrait diluer... Pour citer Maurice Druon, "L’Académie ne refuse jamais la modernité. Elle ne refuse que ce qui peut menacer la pérennité de la langue"

Un jour, peut être, je serais académicien. En revanche, et dans l'attente, je fus, suis, et reste pour l'instant un esthète, fier de l'être et de le revendiquer dans la plus profonde exactitude du terme, et même dans son usage péjoratif. Et pour ceux qui ne connaitraient pas la définition exacte du terme... Consultez le site de l'Académie en lien un peu plus haut, et commencez lors à prendre de bonnes habitudes :)...

La citation du jour : "C'est qui Serge ?"
La chanson du jour : Where the wild roses grow, Nick Cave & Kylie Minogue, "On the last day I took her where the wild roses grow And she lay on the bank, the wind light as a thief As I kissed her goodbye, I said "all beauty must die" And lent down and planted a rose between her teeth"

Même si je ne suis pas qu'une étiquette, la vie est belle !

***Article(s) en date du 7.6.05***

"Au bout du téléphone, ...

... il y a votre voix" *MA* voix.

Je fais mentir Françoise Hardy et Michel Berger...

Deux semaines absolument horribles... C'est marrant comme la synchronicité Jungienne fonctionne aussi quand ça va pas... Petit à petit, ma vie s'écroule autour de moi... Et petit clou sur le cercueil, depuis que la Maison-Dieu s'écroule, a peu près en même temps, un numéro reste sans réponse...

Invariablement, le téléphone sonne. Invariablement, j'entends cinq sonneries. Invariablement, ça décroche. Invariablement, c'est le répondeur, et sur le répondeur, ma propre voix, parce que ça nous faisait rire. Et là ce miroir est cruel et je ne ris plus, et je raccroche sans laisser de message, j'aurais l'impression de me laisser un message à moi même, et de toutes façons je n'ai jamais aimé les répondeurs.

Deux semaines à se poser des questions, à imaginer le pire. Et puis un message, enfin ce matin, discret, via ce MSN que j'abhorre, pendant que j'étais sorti. Message plein d'étoiles... Mais qui ne remplace pas le toucher, la voix. Alors je décroche mon téléphone, et je compose le numéro. Et j'entends, invariablement, ma voix qui me réponds... Et j'attends seul dans un café...

Et ma vie qui continue de s'écrouler, et personne à qui vraiment le dire.

La citation du jour : "Je suis désolée [...] Les deux dernières semaines ont été assez dures mais ne crois pas pour autant que j'ai arrêté de penser à toi..."
La chanson du jour : Je me sens si seul, Marc Lavoine, "Je me sens si seul, tu me manques tant, et j'écoute le souffle du vent, tu me manques tant..."

Même si une pierre qui s'écrase, ça fait mal, la vie est belle !

***Article(s) en date du 6.6.05***

Rêve

Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ce reve...

Une semaine qu'il me trotte dans la tête, que je n'arrive pas à l'oublier, ni à décider comment le prendre... C'était lundi dernier, ou peut être mardi...

Dans mon rêve, ma vie est la mienne, semblable à ma vie quand je ne dort pas, sauf quelques petits détails, comme un côté inventeur ou un peu plus technologique...

Dans mon rêve, le monde est le même, mais un peu plus évolué. Toutes les voitures sont propulsées à l'énergie atomique... Elles sont plus rapides, plus sûres, et elles volent, pas haut, mais elles volent.

Dans mon rêve, un ami et moi créons un prototype de voiture dans lequel nous mettons plein de gadgets inutiles à la James Bond. Le premier qu'on y avait installé était un bouton "Ultra Eject" qui faisait exploser vers l'extérieur toutes les parties de la voiture, laissant le conducteur assis comme un con par terre au milieu d'un tas de métal.

Dans mon rêve, mon ami et moi passons notre temps à rajouter des trucs de plus en plus inutiles. Jusqu'au jour où on rajoute un super réacteur qui permets à la voiture de quitter l'athmosphère terrestre et d'aller dans l'espace.

Dans mon rêve, je ne préviens pas mon ami quand je vais tester le prototype, et je m'élève dans l'espace avec la satisfaction d'avoir encore réussi un nouveau gadget... Je vois la Terre, bleue, loin, par la fenêtre.... Et soudain le ciel bleu deviens noir, et je suis dans le vide...

Dans mon rêve, je n'ai même pas d'hésitation car je sais pourquoi je me suis envolé. Il m'a fallu moins d'une minute pour quitter la Terre et atteindre l'espace. Satisfait, j'appuie délibérément et sans rechigner sur le bouton "Ultra Eject"...

Dans mon rêve, la voiture obéit à l'ordre et s'éparpille dans l'espace... Je n'entends même pas le bruit de l'explosion, ce qui est normal, dans l'espace, contrairement à dans Star Wars. Ma vue se brouille et devient lumieuse, je n'ai pas mal... Je sens mes poumons qui se vident, ou plutôt qui *sont* vides, tellement tout va vite...

Dans mon rêve, j'essaie d'inspirer par réflexe, mais mon esprit sais bien que c'est pas possible puisqu'il n'y a pas d'air dans l'espace... Je vole et je ne vois plus que la lumière... Tout va très vite, et pourtant j'ai l'impression que tout va lentement. Mon corps qui n'a même pas froid, mais qui s'engourdit, petit à petit... Et vite, très vite, ma conscience qui s'échappe comme quand on tombe dans les pommes, mais avec la profonde certitude que cette fois, c'est la bonne... Et je sais que mon corps doit faire une grimace horrible, et je sais aussi que pourtant, mon esprit, lui, sourit.

Mon rêve m'a fait me réveiller en sursaut, en aspirant frénétiquement l'air qui, bien évidemment, était partout dans la pièce, dans mon lit, dans ma chambre, dans mes poumons... Gravé en moi, cette impression de félicité, de joie, de paix, au moment ou j'avais la certitude que tout était fini....

Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ce rêve, mais cette félicité je l'ai toujours en moi et elle me hante et me terrifie... Cela va faire dix ans bientôt que je n'avais pas eu de telles pensées, et j'en ai un peu peur. Je me dis que je suis grand, maintenant. Je repense à l'ankh autour de mon cou, à ce qu'elle représente, et pourquoi je la porte. Et je ne sais pas comment prendre mon rêve. Mais, c'est indéniable, il y a quelque chose qui s'est cassé, et j'aimerais savoir quoi.

J'ai un peu peur que ce soit moi.

La citation du jour : "C'est une évolution logique de la rhinite"
La chanson du jour : Que la vie est triste, Francis Lalanne, "Alors pour pas être malheureux Comme un con tu fermes les yeux Et puis le soir seul dans ton lit Tu cauchemardes à la folie... Tu revois tous ces coeurs blessés, Tu panses tes rêves gercés. Que la vie est triste mon amour, mon amour..."

Même si la vie est triste, la vie est belle !

***Article(s) en date du 1.6.05***

Vacances... Ou pas

Voici venu le mois de juin... Avec lui, officiellement, les vacances... J'ai eu mon dernier cours hier, mais ça fait déjà plus d'une semaine que les enseignants aussi sentent le parfum des vacances, et ont multiplié les activités parascolaires (Merci M'sieur Loubert d'avoir distribué du chocolat en cours, M'am' Arquié de nous avoir passé un film, M'am' Boireau de nous avoir laché deux semaines de suite avec une heure d'avance...). Dans quelques semaines, partiels, et je pourrai (normalement, sauf catastrophe) mettre un point final à cette page de ma vie... Je pense qu'il y aura des gens de la promotion que je reverrai (en tout cas il y a certainement des gens que j'aurais plaisir à revoir), et une grande majorité va sombrer dans l'oubli.

J'ai remis les archives à jour et j'ai rattrappé le retard que j'avais accumulé le mois dernier. J'ai tendance à beaucoup poster en ce moment, et donc les articles défilent vite... Pour ceux qui prennent le train en route ou qui viennent plus épisodiquement, si vous ne lisez pas tout, jetez en priorité un coup d'oeil aux dernière fiches de lecture, au résultat du jeu à la con, et à "Eve", ma dernière nouvelle. Je vous rappelle également l'existence du Nombriloscope, cela fait plus d'un mois que je n'ai pas reçu de nouveau nombrils...

Enfin, dans la série "je n'ai aucune dignité personnelle depuis que je suis fauché", je vous rappelle que mon anniversaire est dans trois semaines jour pour jour et que, au cas où, j'ai toujours ma wishlist Amazon disponible d'un simple clic, et qui contient tous ces livres indispensables à lire que je n'ai pas les moyens de m'offrir ^^...

Bon, maintenant, il ne me reste plus qu'à me plonger dans la linguistique d'Adamczewski jusqu'à m'y noyer... Serrez les pouces pour moi !

La citation du jour : "Hmmmm j'ai pas tout compris, mais ce que j'ai compris m'a fait rire... Par contre, Desproges etait pas si vulgaire"
La chanson du jour : Seven Seas of Rhye, Queen, "At the seven seas of Rhye, Sister I live and lie for you, Mister do and I'll die. You are mine I possess you... Belong to you forever"

Même si les nombrils tardent à se dévoiler, la vie est belle !