***Article(s) en date du 31.5.05***

Des rencontres au coin d'un bar...

En ce mardi après-midi, j'ai été paresser et lire comme à mon habitude de plus en plus fréquente sur la terrasse ensoleillée du Café des Arts... Dans "mon" coin, à une place stratégique, à l'entrée de la terrasse, pas vraiment dehors, mais pas vraiment dedans... Profitant de l'ombre du dedans et de la chaleur du dehors. A mi chemin entre l'immobilisme aérien interne et les bourrasques de vent externes, cette zone tampon bénéficie d'un léger vent délicat qui rafraichit sans faire voler les feuilles de mes livres ou de mes petits papiers couvers de mon écriture tassée et rétrécie pour ne pas perdre un centimètre d'espace, l'une de mes manière de défendre les arbres.

Je remarque en feuilletant mon Houellebecq (qui finalement, me passionne de plus en plus au fur et à mesure des pages... Houellebecq serait-il un Nothomb à l'envers, ratant ses débuts ? A creuser) un couple de jolies demoiselles à quelques tables de moi (zone terrasse... Elle ne devaient pas connaitre le territoire des places stratégiques). Plutôt jolies, bien habillées, semblant de bonne humeur et le sourire aux lèvres, pas de cigarettes, mais c'était peut être dû à la journée sans tabac.

Soudain, je me suis dit que j'aurais bien aimé engager la conversation avec elles. Il y a un peu plus de cinq ans de ça, j'avais pour habitude assez régulière d'aller "accoster" dans mes café-repaires (le Kid, à l'époque, qui a fermé depuis, et l'Académie, devenu depuis le Carolan's, tellement moins bien que je n'y vais plus que rarement) les gens qui m'intriguaient, que je trouvais jolis ou originaux. Mais là, d'un coup d'un seul, je me suis retrouvé bloqué avec mon café crème à la main... Comment engager la conversation ? Je ne m'en souviens plus. Aller m'assoir à leur table ? Vu le nombre de tables vides (sans oublier la mienne, déjà occupée), ça fait agresseur. Leur offrir un verre discètement par serveur interposé ? Ca fait proxénète. Leur faire des signes ? Ca fait pédant. Leur proposer de m'assoir avec elles ? Ca fait dragueur...

Le monde a t'il dont tellement changé en cinq ou six ans ? Je suis persuadé que toute vague tentative de prise de contact aurait été pressentie comme une agression sur l'espace vital d'intimité de l'autre... Je m'en plains, mais avec le recul, je pense que je trouverais également étrange, de nos jours, qu'on vienne m'accoster alors que je suis seul au bar. Et pourtant c'est arrivé, pas plus tard que la semaine dernière... Une fille plutôt mignonne qui est venue me demander si j'étais l'homme qu'elle avait rencontré sur internet et qu'elle était sencée découvrir en vrai pour la première fois aujourd'hui... J'en ai été plutôt amusé, flatté par son air déçu quand je lui ai répondu que non, et un peu amer aussi que de nos jours Internet soit devenu un tel palliatif à des vraies rencontre en live... Cette fille avait l'air bourrée de complexes, et timide, pourtant elle était jolie. Elle ne se mettait pas en valeur, et trimbalait comme un boulet un immonde sac à dos informe... Désir de s'enlaidir par peur de son pouvoir de séduction ? J'espère qu'elle a trouvé son chevalier servant internaute...

Mais revenons à nos deux filles... Aujourd'hui, un homme seul cherchant à engager la conversation avec deux jolies filles dans un café se retrouve immédiatement catalogué, étiquetté, de dragueur ou de pervers. Et pourtant malgré la pureté des traits de la fille que je buvais du regard, je n'avais aucune intention libertine. J'avais simplement envie de les connaitre. Etrange... Et étrange que je trouve cela étrange, j'y arrivais si bien, il y a quelques années... Ai-je vieilli si vite ? Le monde a t'il tant changé ? (oui je me répète mais prrrllltt :p !)

Et moi également, ai-je changé ? Mes accostades de comptoir étaient à l'époque liées à mes pulsions, à mes envies de découverte, à une voix que je trouvais jolie, à un type qui lisait un bouquin qui m'intéressait, à un couple qui parlait d'un film que je venais de voir... Fallait il vraiment que ce soient deux jolis brins de filles pour que je retrouve une telle pulsion de connaissance ? Aurais-je eu les mêmes envies si elles n'avaient pas été jolies ? Ai-je tant développé mon côté esthète qu'il est devenu maître même de mes désirs de rencontre ? Si c'est le cas, je me trouve tristement quelconque, sur ce point... Difficile à dire... Peut être aussi, et simplement, mon désir constant du beau a t'il été un tremplin pour me faire redécouvrir ses pulsions de rencontre dont j'étais si friand, étant plus jeune... Peut être est-ce un début, que si j'avais accosté ces belles, j'aurais accosté un type avec une montre étrange demain ? Comment le savoir maintenant que l'instant est fini ? Est-ce devenu si difficile de parler à des inconnus ? Je me remémore l'incident de la boulangerie et un sourire me vient aux lèvres... Je n'ai jamais revu la fille à la peau dorée.

Il faut que je m'insurge contre cette tendance au cocooning et à la mort des rencontres. Il faut que je me remette à accoster des gens. Quitte à me faire traiter de pervers une paire de fois, et à me prendre des vents monumentaux par des personnes convaincues du caractère intéressé de ma démarche, au moins je ne me ferai plus traiter de vieux con et d'immobiliste des rencontres par l'un de ces êtres si important dans mon monde : mon propre esprit.

La citation du jour : "Non, c'est juste que j'ai pas dormi du week end"
La chanson du jour : Excuse me Mr, No Doubt, "Excuse me... excuse me Mr. I've been waiting in line And I'd like to buy Some of your time, I've been saving up my life, What's your price ? "

Même si je suis resté seul à ma table, la vie est belle !

Paradoxe comportemental...


Parfois, c'est pas très "pratique" d'être quelqu'un au comportement plutôt optimiste et joyeux...

Je m'explique : souvent dans notre société moderne, on distingue principalement deux types d'énergumènes. D'abord les dépressifs chroniques, ceux qui sont convaincus (ou qui font très bien semblant) que la vie est moche, qui sont au bout du rouleau en permanence, etc... Ensuite, on trouve les gens "normaux" qui n'ont pas vraiment d'avis fixe sur la question, pour qui y'a des hauts et des bas et qui peuvent tout aussi bien être euphoriques ou tristes.

Dans un cercle d'ami lambda, quand un dépressif chronique vous contacte d'un air triste en vous disant qu'il faut absolument qu'on se voie, etc... vous savez de facto que ce dernier va vous raconter sa dernière catastrophe, et que sans vous il risque de faire sa trente-quatrième tentative de suicide ratée. En général si vous avez du temps vous allez vous occuper de lui un minimum (notez bien que je parle d'amis, pas de simples connaissances).

Dans un cercle d'ami lambda, quand un "gens normal" vous contacte d'un air triste en vous disant qu'il faut absolument qu'on se voie, etc... vous savez que probablement il est dans un moment "bas"... En général vous faites plus d'effort que dans le cas sus-cité, pour justement éviter que l'ami en question ne change de catégorie, car il est en effet plus agréable d'avoir des amis "normaux" que des dépressifs chroniques.

Mais insérons dans l'équation un nouveau type d'individus... Les individus fermement convaincus que la vie est belle, et qui oscillent régulièrement entre l'état neutre et l'état enthousiaste (bon, pour les besoins de l'exemple, on permets à ces individus des petites crises de cyclothymie passagère parfois). Ceux qu'on connaît plus aisément avec sur le visage un sourire plutôt que des larmes. Oui je sais, ces individus sont rares, mais ils existent, prenez preuve de mon existence (car j'existe, si si, pas comme Frantico :p).

Dans un cercle d'ami l'ambda, quand un optimiste vous contacte d'un air triste en vous disant qu'il faudrait qu'on se voie... Bin souvent, l'optimiste va se retrouver seul. Parce que le réflèxe cognitif de base c'est soit "oh, bin ça doit pas être si grave" ou "il ira mieux demain". Alors qu'en fait c'est tout le contraire, et que c'est dans ses moments fragiles que l'optimiste en question aimerait être soutenu... Oh well. Je prends sans doute les choses trop à coeur, mais hier, j'avais vraiment besoin de sortir et de parler, dans ces moments où sortir seul n'est pas une option viable. Tough Luck. Et que faire quand on est blessé ? Ne même pas pouvoir être vexé ou rancunier, puisque savoir, au fond, qu'il n'y avait rien que de très compréhensible dans le comportement d'autrui.

Alors on passe sa soirée devant son téléphone en refusant d'appuyer sur "send" à chaque fois qu'on a fini un sms... On est triste sans arriver à en vouloir à qui que ce soit. Et on se dit, comme tout le monde, que ça doit pas être si grave. Que ça ira mieux demain. On essaie de s'endormir. Et on souffre en silence.

Image de Dave McKean

La citation du jour : "Oui c'est vrai que tu prends les choses trop a coeur"
La chanson du jour : Cold, The Cure, "Screaming at the moon, Another past time... Your name Like ice into my heart. Everything as cold as life Can no-one save you? Everything As cold as silence And you will never say a word"

Même si je prends les choses trop à coeur, la vie est belle !

***Article(s) en date du 30.5.05***

Comme un oiseau

Le temps et la chaleur m'amènent souvent à des envolées discursives sur des sujets divers et variés... Je me suis ce matin surpris à avoir une réflexion intense sur la liberté. Pourquoi ? Difficile à dire... Le succès du non, mon enfermement dans ma chambre, avec la chaleur comme geôlier plus efficace qu'un commando de Marines... Mais tel est le thème qui rebondit en moi...

La liberté... Concept qui a, selon Paul Valery, plus de valeur que de sens... Et je suis assez d'accord. Demandez à n'importe qui, n'importe où, même à des défenseurs de la censure, et tous s'accorderont à dire que la liberté, c'est important. Mais sommes nous vraiment libres ? Et d'ailleurs, à quoi se réfère cet état de "liberté" auquel nous aspirons tous sans vraiment savoir pourquoi, ou comment ?

L'une des premières traditions païennes à été la rede : "An it harm none, do what ye will" (ou "Do as thou wilt" selon les versions), c'est à dire, "fais ce qui te plait tant que cela ne nuit à personne". Principe qui a toujours été au coeur de mes motivations, mais est-il vraiment signe ou méthode de liberté ? On en a dérivé le célèbre "la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres"... Ni plus ni moins, nous sommes face à une forme de loi qui n'en est pas une, plus morale qu'institutionnelle, et qui permet de gérer avec un minimum de conflits les relations communautaires. Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine développe et modifie ce qui précède en "La liberté des autres étend la mienne à l'infini", et bien que je trouve cette citation belle, je pense qu'elle est moins apte a véritablement cerner le problème, pour peu que cela en soit un.

Alors libre, pourquoi... Libre pour être sûr de déterminer soi même sa vie, son chemin, ses choix. Libre de décider. Mais c'est sur le comment que le bas blesse... Car en pratique, la loi (nécessaire pour préserver la liberté des faibles) prends souvent trop à coeur son ouvrage. Prenons les drogues par exemple (si cet article avait un siècle, j'aurais fait un article sur la sodomie qui était illégale, le problème est le même, simplement le sujet est plus d'actualité). Imaginons un héroïnomane lambda (j'en profite pour rappeler que l'héroïne, c'est le Mal (tm) ). Il a sa dose, il s'enferme chez lui, se pique. La loi est contre lui. Pourquoi ? Il ne nuit à personne sauf à lui même, ne mets personne en danger. Sa liberté n'entrave en rien celle des autres, mais la loi s'interpose quand même. Est-il vraiment libre ? On peut discourir longtemps sur "il entrave la liberté des gens pour qui il travaille", par exemple, mais c'est un choix, de la même manière que la loi ne lui reprocherait pas de choisir de démisionner du jour au lendemain... On peut discourir sur le fait que la loi travaille pour sa santé, mais comme le dit Kobal2, "à un moment il faut arrêter de protéger les cons", et s'il n'a pas deux de QI il *sait* ;que c'est mauvais pour lui mais il en fait le choix. Est-il libre ?

Mais plus que le carcan de la loi, on pourra aussi noter l'entrave de l'éducation et du contexte social (oui je sais, c'est l'un de mes chevaux de bataille favoris)... Bien que ça fasse mal et que ça dérange de le reconnaitre, nous sommes tous influencés très fortement, de manière inconsciente, par notre éducation et le joug de la morale sociale dans laquelle nous avons été élevés... Il est possible, mais difficile, de s'en affranchir. Souvent, même, s'en affranchir ne consiste qu'à remarquer les réflèxes cognitifs que nous impose cette morale, et arriver suffisemment rapidement a avoir du recul sur l'impulsion pour l'analyser et déterminer quelle sera notre véritable réaction... Mais l'impulsion initiale reste présente, a moins d'avoir véritablement entrepris un travail de déconditionnement... ou de reconditionnement, mais dans ce cas le problème n'est que modifié, pas supprimé.

Etre libre... Notion enrobée d'un flou cotonneux, pourtant rarement une autre notion n'a autant passionné et rassemblé les foules. Suis-je libre ? Entièrement libre ? Dans un sens, je le crois, oui. Mais c'est aussi c'est surtout parce que j'accepte la donne et la règle du "jeu" dans lequel j'évolue... Et quand je met ma liberté propre au dessus des lois, c'est en conscience, par conviction, et en assumant les conséquences qui pourraient en découler. Pour être libre, parfois, il suffit de fermer les yeux et de respirer à pleins poumons.

La citation du jour : "J'avais pas fermé la fenêtre, donc c'est mouillé"
La chanson du jour : Free as a bird, The Beatles, "Can we really live without each other ? Where did we lose the touch That seemed to mean so much ? It always made me feel so ... Free As A Bird, It's the next best thing to be, free as a bird."

Même si ma liberté s'arrête, parfois, la vie est belle !

***Article(s) en date du 29.5.05***

Les français sont des veaux...

Une belle citation de De Gaulle en en-tête pour commenter ce "non" dont tout le monde est au courant depuis plusieurs semaines... J'essaierai d'être bref, parce que c'est un sujet qui a déjà été rabaché à outrance ces derniers temps, donc maintenant que c'est fini, hein, on va pouvoir parler d'amour et de petites fleurs.

Mais quand même. Nous voila dans la position de mouton noir dans laquelle se trouvaient les anglais lors de l'adoption de l'Euro... Je m'attends à voir remonter (ou au moins arrêter de baisser) le cours du dollar dans les jours à venir, ce qui ne m'arrange pas quand je commande des comics aux USA, alors gna.

Ce qui me désole, ce n'est pas particulièrement ce "non", qui s'est exprimé ce soir... Je suis d'ailleurs même plutôt content que -pour une fois- il y ait eu un taux de présence record devant les urnes... Non, ce qui me désole, c'est que le "non" est un non qui a été voté sans connaissance de cause, pour plein de mauvaises raisons, et suite à un tapage médiatique basé (pour la plupart) sur des arguments fallacieux et des déformations de ce qu'il y a dans le texte...

"On" a prétendu que le non français serait l'ouverture à une renégotiation, alors que Bruxelles a annoncé il y a plusieurs mois déjà que avec ou sans non français, le texte resterait tel quel, quitte à en exclure la France comme l'Angleterre a été exclue de l'Euro...

"On" a prétendu qu'une renégotiation amènerait un texte moins libéral, alors qu'il est déjà extrèmement moins libéral que la majorité des politiques des états membres, donc toute renégotiation serait certainement la source d'un traité PLUS libéral que l'actuel...

"On" a prétendu que le traité serait la source de délocalisations en masse et d'une hausse du chômage. Ouvrez les yeux, c'est déjà le cas... Là ou le traité cherchait justement à réglementer ce genre de choses un minimum, le non va accroitre la tendance, et en sauvegardant une poignée d'emplois pour des gros syndicalistes quadragénaires, va coûter la mort des créations de postes de milliers de jeunes chomeurs...

Je passe encore sur les mensonges les plus gros (comme cette quadra de LCO qui m'avait harcelée à la sortie des cours pour me jurer que dans la constitution, ils allaient obliger tous les pays à réinstaurer la peine de mort... Riez pas, je suis sûr que y'en a qui l'ont cru, la grosse...) mais c'est dommage... Ne vous leurrez pas, cette victoire est une victoire des extremes... Car ceux qui en gagneront les fruits sont les syndicalistes d'extreme gauche, et les nationaliste d'extrême droite (les deux seuls "camps" d'ailleurs à être unanimement soudés et solidaires du non) M'enfin, le jour où les français comprendont quelque chose à la politique... Je l'ai déjà dit, et je le répète : les français ne sont ni de droite, ni de gauche :

Ils sont de l'opposition.

La citation du jour : "M'engueule pas moi, ouvre ta fenêtre et insulte la France !"
La chanson du jour : Freedom, Madonna, " 'No' is just a word That people say when they're afraid, And if you say 'no' to me Then I will fight you till I'm free"

Même si je préfère parler d'amour, la vie est belle !

***Article(s) en date du 25.5.05***

Miroir déformant

Les examens terminaux approchant à grand pas, mon esprit se sert de tous les artifices possibles pour s'aérer la tête et éviter le bourrage de crane. Surtout en linguistique. Déjà un bourrage de crâne, c'est fâcheux, mais un bourrage de linguistique c'est comme un bourrage papier sur une photocopieuse vieille de dix ans alors que la personne qui attends derrière toi est un biker black de 2m10 colérique et hyper pressé.

Du coup, je lis vite et beaucoup, et en ratissant large. Je me replonge dans L'énergétique psychique de Jung (oui, même ça c'est plus simple que la linguistique), j'ai relu une quarantaine de vieux X-Men et de Doctor Strange, Sorcerer Supreme, je m'attaque aux particules élémentaires de Houellebeck (et je dois pour l'instant m'avouer décu), et surtout, lundi soir, j'ai lu d'une traite un livre absolument merveilleux que je vous recommande chaudement via ma fiche de lecture : Mémoire de mes putains tristes, de Gabriel García Márquez.

J'écris, également, et j'ai accouché dans la douleur de ma dernière nouvelle. Toute ressemblance avec des faits ou des personnes réelles ne serait absolument pas fortuite du tout, vu que c'est absolument fait exprès. Merci à Sabrina, Karen, Jeremy et Fanny pour m'avoir aidé après la perte des eaux, et avoir mis le doigt sur les quelques maladresses et tournures grammaticales erronnées qui s'y étaient glissé. S'il en reste, c'est entièrement de ma faute et pas de la leur puisque j'ai encore retravaillé la version finale après leur passage au crible, changeant un mot par-ci, rajoutant un paragraphe par-là. Vos commentaires sont les bienvenus, ainsi que vos critiques constructives, par contre je préviens que je ne répondrai à aucune question visant à déterminer le vrai du faux dans mon texte. Je préviens, c'est assez long, mais si le coeur vous en dit vous pouvez lire "Eve" ici

Mes lèvres sur sa peau nue dans la moiteur d'un mercredi de printemps. J'en meurs encore et mes mots saignent, mais rien, rien n'est plus doux que sa peau nue sous mes lèvres.

La citation du jour : "Aie mais tu piques !"
La chanson du jour : The Kiss, The Cure, "Oh kiss me kiss me kiss me, your tongue's like poison"

Même si les partiels approchent, la vie est belle !

***Article(s) en date du 22.5.05***

Immuable langueur

Je suis en train de passer un cap dans ma vie... Du moins je suppose, car sinon comment expliquer mon humeur ? Je ne pense pas (pour une fois) avoir affaire à mes sempiternelles crises de cyclothymisme, car je ne suis pas à proprement parlé déprimé, et je ne me sens pas particulièrement mal...

Non, simplement depuis quelques semaines je me sens las, et vidé de toute énergie et motivation. A quelques semaines des partiels, j'aurais pu choisir une meilleure période me direz-vous, et vous aurez raison. J'aurai très (trop ?) bientôt vingt-six printemps, et donc ne serai plus, en terme légal, un "jeune"...

M'enfin, je ne pense pas vraiment non plus que cela vienne de là, ou alors à un niveau de sub-conscient plus profond que ce que je ne sonde d'habitude.

J'ai lu un autre Amélie Nothomb sous l'incitation de ma blonde, et je dois dire que je ne regrette pas car c'était une très bonne lecture (même si, comme à son habitude, la romancière rate magistralement la fin). La fiche de lecture est disponible d'un simple clic.

Bientôt une mise à jour plus conséquente, dès que j'aurais combattu cet état de lézard dans lequel je me trouve... Je pense que c'est simplement le cocktail de chaleur (je suis décalé... je n'ai froid qu'à partir de -5°C, mais je bout dès que la température franchit la frontière des vingt degrés...) et de cortizone qui m'assomme...

La citation du jour : "J'ai pensé à toi en lisant ce livre"
La chanson du jour : Vingt Ans, Francis Lalanne, "Pourtant y'en a qu'ont l'mal de vivre, 20 ans et comme envie d'crever... Mais c'est peut-etre parce qu'ils sont ivres A force d'avoir trop revé"

Même si elle ne se rends pas compte que c'est trop vrai, la vie est belle !

***Article(s) en date du 18.5.05***

Dix ans en arrière

Oui je sais c'est absolument débile, et ça ressemble aux jeux qu'on faisait "de mon temps" (pouf baron, encore une ride dans la gu...) quand j'étais au collège... Ca a le mérite de m'avoir fait sourire, et les résultats sont assez surprenants et originaux je trouve...

Donc, zou le lien pour le test à la con...

La citation du jour : "la poésie c'est la liberté tout de même"
La chanson du jour : Salome, U2, "Baby please Baby don't say no. Won't you dance for me Under the cherry tree Won't you swing down low..."

Même si j'ai été surpris du résultat, la vie est belle !

***Article(s) en date du 17.5.05***

Le résultat du jeu à la con

Voici la petite nouvelle, exercice de style guidé par vos contributions, en m'excusant du retard et de l'absence de posts de ces derniers temps, j'ai eu une semaine difficile.

(Pour les remarques : on écrit "capharnaüm", et un seul T à "atrabilaire".... Un gros "grou" pour cassoulet, parce que vraiment, y'a plus facile à caser, comme mot. Mention spéciale pour "anopistographie", qui était le seul mot proposé que je ne connaissais pas, et que j'ai eu extrêmement de mal à trouver de surcroit. Félicitations ! ) :

*****
Encore une journée qui serait placée sous le signe de la procrastination. Envie de rien faire, et encore moins de se lever. Le baron de Senquisse se mit à rouler entre ses draps, prolongeant au maximum l'inéluctable échéance où il devrait d'extraire de ce cocon... Pas envie, vraiment pas envie de se lever. Mais sa conscience (si si) eut raison de lui, et il enfila ses chaussons en bougonnant. Il se réveillait rarement d'une telle humeur atrabilaire. Il avait encore mal au dos, ceci expliquant peut être cela... Dans ces moments là, il aurait voulu être une coccinelle ou tout autre coléoptère capable de se fendre l'échine afin de s'envoler loin de cette souffrance. Les rideaux tirés, il faisait presque noir dans la pièce, mais depuis sa plus tendre enfance, son amour des chats et de la nuit l'avait poussé à développer ce côté nyctalope qui est pourtant à la portée de tout être humain se donnant la peine de ne pas avoir peur de l'obscurité ou de la nuit.

Il avait terriblement besoin de tendresse, ou d'un câlin, mais il était encore désespérément seul au mileu du capharnaüm qui lui servait de chambre. Traînant les pieds jusqu'à la cuisine, il se prépara une bonne tasse de café, arme de taille dans sa lutte contre la fatigue. Il utilisait rarement cette technique ancestrale au réveil, afin de garder ses effets positifs en cas de réel besoin. Il avait remarqué son effet décuplé en cas de non-accoutumance du temps où il était payé une fortune pour jouer à l'ordinaticien. Et de toutes façons, il préférait largement un bon lait glacé et quelques céréales. Mais s'il ne voulait pas se recoucher dans l'heure, il lui fallait absolument cette décoction de cafféine.

Comment en était il arrivé là ? On aurait pourtant pu croire que la vie recommençait enfin à lui sourire... Quelque part, un grand assesseur du tribunal du destin avait décidé de lui laisser une échappatoire à toute cette accumulation de souffrances, de ces années qui commençaient et finissaient tout aussi mal, miroir cynique, cruelle épanadiplose du déroulement des ans. Et pourtant sa cyclothymie semblait prendre un malin plaisir à ne pas le lâcher. Peut être était-ce lui qui devrait partir en voyage ? Se libérer, s'envoler tel un électron libre vers... La Thaïlande ? Venise ? Le Canada ? Le baron se sentit sourir sous cette pensée incongrue... le Canada ???? Lui qui était allergique à l'accent québecois, il se demandait bien d'où venait cette suggestion stupide de son subconscient.

Pas envie d'aller assister au cours insipide de cette femme que la vie avait certainement brisé. Peut être ne le remarquait-elle même pas, mais il était trop tard pour désabuser ce qui restait de son esprit d'enfant. La linguistique écrite était capitale à son avenir de professeur ? Foutaises. Il avait mieux à faire de sa journée. Ses idées de voyage avait ouvert son appétit d'évasion. Allait-il passer la journée à lire des comics ? Non... Pas envie non plus de passer la journée à ouvrir des palourdes dans son jeu de rôles en ligne dans le vain espoir d'y trouver une seconde perle noire. Trop désabusé, lui aussi, pour coucher sur le papier le spleen Baudelairien que lui inspirait le calvaire diurne qu'il s'était dessiné. D'une humeur aspirant à un savoir plus spirituel, il ouvrit l'un de ses anciens livres occulte. Celui qu'il avait en main datait du début du siècle, et était encore imprimé en anopistographie, ce qui était déjà devenu rare, même pour l'époque.

Plongé dans sa lecture, il ne vit pas passer les heures... Quand il leva le nez, la Lune était déjà haut dans le ciel... Surpris, il referma le livre et sortit sur le palier... Malgré l'urbanisation grandissante, on pouvait encore considérer que sa maison était au coeur de la nature... Il n'aimait plus les cerises, mais il aimait encore leurs fleurs. Il inspira à plein poumons... la vie est belle. Ne jamais en douter, tel un mantra... Il sentit la passion grandir en lui, l'envie de vivre, encore, jusqu'à l'excès... Finir sa nuit sous le signe de la vie... Sa gaver de cassoulet, sentir le sucre d'un macaron fondre en pétillant sur sa langue, se prendre pour San-Antonio et jouer au Bérurier avec un complice de beuverie, s'offrir un strip en privé au Pink Paradise, se noyer dans la brûme du cannabis ou dans l'éclair de la cocaïne. Il se sentait vibrer, entier, son corps, son sang, jusqu'aux extrémités de son aura elle même... Il savait bien qu'il ne ferait rien de tout cela ce soir... Dans un sens, l'envie elle même était douce et une finalité en soi. Le baron se mit à sourir... Il aimait tant ces instants de renaissance, où le poids d'une journée mal commencée s'envolait en fumée comme un mauvais souvenir... Il était seul, mais quiet. Il s'assit simplement dans l'herbe et, le sourire aux lèvres, regarda simplement les étoiles jusqu'à l'aube...

La citation du jour : "Bonne nuit en passant... pis poste un peu"
La chanson du jour : Question de style, Maxime Le Forestier, "Question de style, Justement. Que se passe-t-il Dans les longs moments Où l'ennui se distille ?"

Même si le cassoulet ne me fait pas tant envie que ça en fait, la vie est belle !

***Article(s) en date du 10.5.05***

A peine pas du foutage de gueule

Oui, bon, je sais, je suis à la bourre, mais gna. En plus dans quatre heures je fais un exposé sur un détracteur de Thatcher, et j'ai encore rien préparé. Je sais que je suis au top quand j'improvise, et que c'est en général encore meilleur que quand je prépare, mais pour ça il me faut au moins un plan et quelques notes de contexte. C'est pas de ma faute, y'avait une partie des chroniques de la Sphère hier. Et je regrette pas, vu que la partie d'hier s'inscrit pour l'instant de loin dans le top 3 des meilleures parties de l'année.

Bref, tout ça pour dire que, bientôt fini les textes (le résultat du jeu à la con, et un autre) mais que je vous tiens quand même au courant, surtout pour vous faire part de la pensée du jour de moi-je qui m'a fait bien rire hier :

"Le comble, c'est que c'est lorsque je suis *rasé* que je me sens *à poil*"

La citation du jour : "Ta super méga princesse est là, tu vois que ça va pas être une semaine si pourrie que ça"
La chanson du jour : Ashes to Ashes, David Bowie, "Time and again I tell myself I'll stay clean tonight But the little green wheels are following me"

Même si je paye trop d'impots en retard, la vie est belle !

***Article(s) en date du 4.5.05***

Fait chaud en ce moment !

Ca fait mal quand une personne chère à votre coeur pleure dans vos bras. On voudrait lui promettre la Terre, ou la Lune. Mais ça ne changerait rien. Juste la serrer fort, l'embrasser dans le cou et lui dire que je ne suis distant que d'un coup de fil.

Pour changer de sujet : merci à tous les nombreux participants, le jeu à la con est terminé. Ou presque. Maintenant c'est à moi de bosser : Je vais écrire une nouvelle courte contenant tous les mots, sans avoir recourt à des galipettes du genre "il ouvrit un dictionnaire et tomba sur anopistographie, un peu avant assesseur". On verra ce que ça va donner, mais c'est un bel exercice de style quand les mots viennent d'horizons différents.

Enfin, pour expliquer le titre :

Avant :




Après :




Ca va sans doute repousser assez vite, mais je fais respirer ma peau, un peu :)

La citation du jour : "La citation du jour, sur le blog de Paul, elle est de toi ?"
La chanson du jour : Baby can I hold you, Tracy Chapman, "Baby if I told you the right words at the right time, you'd be mine"

Même si je ne suis que le serpent dans l'histoire, la vie est belle !

***Article(s) en date du 3.5.05***

Ca ne s'invente pas

Juste un éclat de rire en passant : quelqu'un est arrivé ici en cherchant "putain de gauchiste de merde" sous Google.

J'ai déjà reçu énormément de participations pour le jeu à la con (très agréablement surpris d'en recevoir tant si vite), donc j'attends encore un petit chouia pour pas léser ceux qui viennent pas tous les jours et j'explique.

La citation du jour : "Je l'ai agressée, là ?"
La chanson du jour : Give Peace a Chance, John Lennon, "All we are saying is give peace a chance"

Même si j'aimerais bien aussi un bébé chat comme les Cyrille², la vie est belle !

***Article(s) en date du 2.5.05***

Jeu à la con

Une idée, comme ça, parce que j'ai envie, et que c'est une raison suffisante à ce post. Toi qui entres en ces lieux, fidèle lecteur, jolie lectrice, participe au jeu à la con du jour. Clique sur le lien en bas de post pour mettre un commentaire, et donne moi deux mots de ton choix.

Règles spécifiques :
A) Les mots doivent être admis comme existants dans la langue française et donc pouvoir se trouver dans au moins un dico ("Chewing-gum", oui, "blood", non)
B) Pas le droit de réutiliser un mot déjà proposé précédemment par une autre personne

Voilà, lâchez vous, j'expliquerai dans quelques temps.

La citation du jour : "T'as fini tout ton travail dis ?"
La chanson du jour : Words, Boyzone, "It's only words and words are all I have to take your heart away"

Même si j'ai un peu de retard dans la mise à jour des archives, la vie est belle !

***Article(s) en date du 1.5.05***

En rouge et bleuuuuuuuu.... Justicier qui vient des cieuuuuuux

Les gens de ma génération (le premier à dire "les vieux" prends la porte) se souviennent tous à plus ou moins grande précision des années 80. Ceux qui, comme moi, sont tombés dans la marmite des comics américains quand ils étaient petits (les traductions Lug, à l'époque) se souviennent aussi probablement de cette période assez vide en terme de soutien de la passion sus-nommée. Principalement, en termes de films, la production hollywoodienne était assez pauvre, pour ne pas dire pathétique... Immortalisé par Christopher Reeves, tout le monde se souvient des films de Superman... Ou de Supergirl campée par Helen Slater et sa mini jupette qui a fait fatasmer toute une horde d'adolescents. On se souvient moins des Spiderman et autres Captain America de super petit budget réalisés dans les années 70-80, qui tiennent plus de l'injure au patrimoine de ces personnages que de vrais films. Le vieux spandex en tissu moche, des acteurs aussi doués que celui de la pub pour "Il n'y a que Maille qui m'aille", bref, l'un dans l'autre, si on ne s'en souvient pas, ce n'est au fond pas plus mal.

Mais même ces films, nous les regardions avidement, car a l'époque, le merchandising Marvel ou DC était vraiment rare. Et on se forçait à se persuader que c'étaient des bons films parce qu'on en voulait plus, et que les dénoncer pour les bouses infâmes qu'ils étaient, c'était signer l'arrêt de mort d'une niche à la santé fragile. Et il faudrait attendre. En 1989, Tim Burton avait un peu relancé la machine du film de super héros avec son excellent Batman (tout le monde se souvient de Jack Nicholson en Joker, et de Julien Lepers dans le rôle titre). Mais c'est surtout récemment, avec le succès énorme (et mérité) de X-Men, que le film de super héros est devenu une recette qui marche au box office, et donc comme toute recette qui marche au box office, une recette remise sur le feu très très TRES fréquemment, parfois réalisée de main de maitre (Spiderman, X-Men 2 encore meilleur que le premier opus), ou pas (Hulk, Daredevil...).

Mais en tout cas, grâce à ces films, les fans de comics lésés que nous fûmes peuvent se repaître avec délectation d'un grand nombre d'adaptations qui, même pour les pires, restent tout de même bien meilleures que le Captain America de 1979 (pourtant très bonne année au demeurant). L'un des nombreux films actuellement en préparation, entre Batman Begins et X-Men 3, est le Superman Returns de Bryan Singer.

Superman est ce genre de super héros qui me sort par les trous de nez. Il est "goody two shoes" (tout gentil, trop gentil, tout le temps), et il a tellement de pouvoirs que les scénarios de Superman sont forcément axés autour de ces deux scénarios de base : A) Superman se retrouve face à 3 tonnes de Kryptonite (ce caillou prétendument hyper rare qui semble pourtant être dispo dans tous les Leader Price et toutes les bonnes boutiques de super villains du monde de DC) et donc perds ses pouvoirs face à vilain lambda. Ou B) Superman se retrouve face à vilain lambda bis avec autant ou plus de pouvoirs que lui, et ils se foutent sur la gueule à grand coups de montagnes arrachées et de météorites jusqu'à ce qu'un d'entre eux dise pouce. Bref, rien de bien folichon, mais pourtant, j'avais bien aimé les films avec Christopher Reeves. Principalement, je suppose, dû à la scarcité des films de héros à l'époque, et au niveau globalement meilleur que le reste. Je serais sans doute bien moins bon public si j'étais amené à les revoir maintenant.

Tout ça pour dire que ce nouvel opus du Man of Steel au cinéma est dirigé par Bryan Singer, le monsieur à qui l'on doit les deux MAGNIFIQUES films X-Men et X-Men 2. Ce qui augurait un bon moment dans la salle obscure, malgré mon manque d'affection pour l'oiseau, l'avion, et Superman. Seulement voilà... Je viens de recevoir une photo du costume de Superman dans le film :




... Voilà... Ca se passe de commentaires... Ou pas, en fait, je peux pas me passer de commentaires. Le rouge a été assombri pour satisfaire la mouvance "film de héros = dark". Soit, admettons. Mais le bleu fluo tranche horriblement avec le grenat... Les bottes sont 3 fois trop courtes. Le S sur le torse ressemble à un pin's géant en relief. Et l'acteur... Déesse, l'acteur. Ok, il est beau. Mais merde ! On dirait le Superman dessiné des années 70, et encore ! L'acteur remplit à peine le costume... Et quand on voit les dessins de Superman depuis plus de 10 ans maintenant, c'est un acteur avec la musculature de Bruce Willis ou même de Stallone qu'il aurait fallu pour camper monsieur Kent... Bref, tout ça pour dire, que je trouve le costume absolument raté, et que ça risque de me gâcher le film... Heureusement, bientôt, X-Men 3... :)

La citation du jour : "Mon corps il est débile"
La chanson du jour : Angel of your Heart, Human Nature, "Everytime I see you I'm aching, I'm breaking. If only I could tell you You're more than a friend... If only I could show you I love you forever, We'd never be apart, I could be the angel of your heart"

Même si ce film ne va pas me réconcilier avec the Man of Steel, la vie est belle !