***Article(s) en date du 3.7.06***

The Capes Chronicles : Toulouse, jour 3

The blood is the life !

Première épreuve ce matin, « ELE », une espèce de patchwork de connaissances requises et mises en œuvre. Analyse de 3 occurrences grammaticales, synthèses de 3 documents (dont un littéraire, un essai de civilisation et une image), entretien avec le jury sur cette synthèse, et retranscription en langue maternelle d’un document sonore de deux minutes trente.

Après un petit déjeuner pas vraiment copieux mais suffisant, acheminement par une jolie appariteur à travers le labyrinthe du lycée hôtelier toulousain vers la salle de préparation. On me donne le sujet. Thème ? La boxe… Moi qui ait été fan de boxe et qui connais tous les boxeurs par cœur, ça tombe bien… ou pas ! Mais confiant et sans un gramme de stress, je pallie cette connaissance lacunaire du milieu de la boxe par une plongée en profondeur dans les documents pour en tirer l’essentiel et l’agencer au mieux.

Après avoir méthodiquement et proprement déchiré mes feuilles de papier brouillon en quatre pour en faire des fiches de fortune (mais légales), et après y avoir apposé mon joli plan en trois parties et mon analyse des faits de langue, on me convie vers le fameux jury quarante-deux. Deux personnes, la quarante/cinquantaine tous les deux. L’homme a des faux airs de Lionel Jospin, en plus charismatique quand même. La femme a un accent très prononcé lorsqu’elle parle français. La salle n’est pas climatisée, je suis au bord de la fonte : tant pis pour la bienséance, je « tombe la veste ».

Avec le regard le plus objectif qu’un étudiant peut porter sur sa propre performance, je pense avoir été très bon ce matin. J’ai utilisé un anglais américain fluide et continu, avec un vocabulaire soutenu et précis. J’ai effectué des références culturelles variées, de Bram Stoker à Jung en passant par (si si) l’incroyable Hulk. Claire Bardelmann, si vous lisez ceci, désolé pour la référence à la pop culture, mais je n’ai pas pu passer à côté, le clin d’œil du cliché d’Ali était trop flagrant.

En grammaire, où mon but était de « sauver les meubles » grâce à la formation efficace d’Isabelle G-C, je pense que ce dernier a été atteint. Oh je n’aurai pas la prétention de penser avoir été exhaustif, mais je suis convaincu d’avoir donné le minimum syndical, et que ce minimum, s’il n’était guère étoffé, avait le mérite de ne pas dire de trop grosses sottises. La restitution, un exercice où je suis particulièrement doué, n’a posé absolument aucun problème, l’enregistrement sonore (sur un baladeur MP3, on n’arrête pas le progrès) était d’une excellente qualité, et si l’accent était le « RP » British et non mon « GenAm » américain, il était tout ce qu’il y a de plus classique et compréhensible (thème : la diminution du nombre des SDF au Royaume Uni).

Néanmoins, petite ombre au tableau : je ne suis absolument pas satisfait de l’entretien post-synthèse avec le jury. J’ai trouvé leurs questions vicieuses (peut être avait-je fait preuve de trop d’assurance et/ou de justesse dans ma synthèse ?), et traitant de points n’ayant absolument aucun rapport avec ma problématique. Déception personnelle en voyant un petit air déçu dans leurs yeux à eux durant ces questions, comme s’ils avaient été déçus de ne pas réussir à me faire dire ce qu’ils voulaient que je dise. J’ai néanmoins profité de l’entretien pour développer au travers de ces questions certains aspects mineurs du dossier que j’avais dû laisser de côté faute de temps de passage.

Estimations optimistes, 11/15 pour la synthèse, 8/15 pour la grammaire, 9/10 pour la restitution, 18/20 pour la qualité de l’anglais, nous donnent un total de 46/60, soit grosso modo 15/20. Estimations pessimistes, 7/15 pour la synthèse, 5/15 pour la grammaire, 6/10 pour la restitution, 12/20 pour la qualité de l’anglais nous donnent un total de 30/60, soit la moyenne. En toute objectivité, je m’attends à un 13 pour cette épreuve. L’important, comme pour tout concours, n’étant pas d’atteindre un certain seuil, mais d’être meilleur que les autres. Et demain, double talon d’Achille, épreuve didactique dans laquelle je suis assez faible, à un horaire matinal nécessitant mon réveil à 5h20 du matin pour être à l’heure, sachant que je ne suis pas du matin. Je compte sur mon charisme et mon bagout pour compenser les quelques lacunes que je pourrais avoir, notamment au niveau des IO, mais si le réveil est difficile je ne serai pas à 200%. C’est donc demain matin, je pense, que se jouera ma place au classement du Capes. Mon ambition au début du cycle était de terminer dans le premier décile, mais je sature tellement sur cette formation que même être le 1022 admis sur 1022 me satisferais finalement, pour avoir l’assurance d’avoir enfin mis tout cela derrière moi et d’avoir mon premier poste.

Sinon, dans le monde, être homosexuel est toujours illégal et passible d’emprisonnement au Maroc, et Lionel Jospin n’exclut pas de devenir lui aussi candidat à la candidature… Où va le monde, ma bonne dame, où va le monde…

La citation du jour : « Et là j’ai ma tong qui s’est coincée dans la porte du métro ! »
La chanson du jour : Kehul, Bénabar, « Papa Raël ! Descends du ciel ! Avec tes joujoux par milliers, n’oublie pas ses p’tits souliers ! L’an dernier tu t’es trompé il a pas reçu la bonne poupée, il a fallu qu’il couche avec un Pokémon en p’luche ! »

Même si la didactique demain ne va pas être coton, la vie est belle !

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