***Article(s) en date du 5.4.05***

Marius et pis Fanny

Bien, vous l'aurez tous compris dès la lecture du quatrième paragraphe je l'espère, l'article précédent était mon piti poisson d'avril. Qui a eu du succès d'ailleurs, que les gens tombent dedans ou non, c'est un article qui a été globalement apprécié. On appréciera aussi le poisson d'avril du vatican, avoir un pape qui meurt comme ça pouf le premier avril c'était tout de même pas sérieux, hein, alors on va attendre le deux avant qu'il ne meure officiellement. C'est beau les media... J'attends avec impatience son successeur moi...

Tremplinons tout de même sur le sujet pour redevenir sérieux quelques temps sur le même thème. Vous l'avez compris au vitriol de la fin de mon poisson, je n'étais pas l'un des plus grands fans du pape. Mais c'est pas vraiment de sa faute hein (quoique rien qu'avec le coup du préservatif il mérite quand même un peu que ce soit de sa faute, boudiou, et c'est pas parce qu'il est mort que je vais me retenir), c'est surtout pour ce qu'il représente. Je ne parlerai pas de haine pour définir le lien ténu qui me lie aux religions, (toutes hein, je fais pas dans le détail) mais plutôt de lassitude extrème, voire de mépris pour certaines.

Quand j'étais minot, en bon rejeton de l'est de la France, j'ai été soumis au merchandising catho de base qu'on appelle cathéchisme. J'ai la chance d'avoir eu des parents intelligents qui ne m'ont pas baptisé d'office (au grand dam de ma mère-grand) et ont préféré me laisser le choix. Naïvement chrétien étant gosse, malgré mon imagination débordante je me suis vite rendu compte quand dans cette Bible qu'on voulait nous vendre pour argent comptant, y'avait quand même sacrément trop de trucs qui collaient pas (pour citer Bill Hicks : "Dinosaurs") alors je me suis dit qu'un Dieu mesquin qui disait même pas toute la vérité vraie, moi je n'en voulait pas. Très tôt, j'ai été voir mes parents pour leur demander de me retirer du cours de catéchisme, et ils l'ont fait sans me poser d'autre question. Au grand dam, là encore, de ma grand-mère. Je suis très tôt devenu athée, fermement convaincu de la non-existence de tout Dieu, barbu ou non. Anticlérical par principe, sans trop savoir pourquoi.

Puis bien plus tard, après ma crise d'adolescence (enfin, après le plus gros morceau de ma crise d'adolescence, disons), j'ai commencé à vraiment réfléchir aux choses. Je me suis dit qu'être athée, dans un sens, c'était tout aussi stupide que d'être catholique. C'était, là encore, une croyance aveugle en la science. Parce qu'on a beau dire, hein, la science, c'est comme la religion, si ça marche aussi bien c'est qu'on considère comme vrais et acquis certains axiomes dont on admet l'indémontrabilité, comme par exemple, "toute expérience réalisée dans exactement les mêmes conditions aura toujours le même résultat"... Il est impossible de le prouver, mais par "bon sens", on admet que c'est vrai. Et la science est bourrée de ce genre d'admissions sans lesquels elle ne tient plus debout, admissions somme toute pas plus ni moins fumistes que "l'univers a été créé par un Dieu qui depuis reste invisible pour nous tester". C'est moins "crédible", mais je vous rappelle que notre définition de "crédible" est dû uniquement à notre éducation et à notre endoctrinement inconscient des valeurs et vérités de notre société moderne. Y'a mille ans, "crédible" avait pas le même sens qu'aujourd'hui.

Face à l'impossibilité de démontrer, tant l'existance de Dieu, que sa non-existence, en bon intellectuel j'ai cessé d'être athée et je suis devenu agnostique. Mais toujours anticlérical :)... Quoique cette fois l'anticléricalisme n'était plus un réflexe mais une position socio-politique pondérée et réfléchie. Les églises (des religions diverses) ont fait de grandes choses dans l'histoire de l'humanité, mais aussi des choses horribles, et surtout depuis quelques années (avec une mention honorable pour l'inquisition, c'est surtout au vingtième siècle que l'église a commencé à sacrément déconner). C'est un peu comme les syndicats... Je trouve admirable ces syndicats qui ont sorti les ouvriers de la merde dans laquelle ils étaient il y a un siècle. Ces syndicats étaient nécessaires et bénéfiques. Les syndicats d'aujourd'hui, pour la plupart, ne font que brasser une image médiatique, et se battre pour les privilèges de certains privilégiés qui jouent aux brimés. Pour moi, les vingt et unième siècle se porterait mieux sans églises et sans syndicats.

Puis j'ai continué mon petit bonhomme de chemin de vie. Et si par refus de prosélytisme (mais aussi, cocassement car ce n'est pas mon habitude, par pudeur) je ne m'étendrai pas là dessus dans cette article, j'ai vécu des choses qui m'ont amené à encore remettre ma position en question. Et d'une certaine manière, j'ai retrouvé la Foi (oui, c'est comme à Amour, je mets une majuscule). Qui n'a absolument rien à voir avec la foi chrétienne. Les curieux n'ont qu'à éplucher mon questionnaire dans la partie "égocentrique histrionique" du site. Mais tout en me construisant, je me suis convaincu d'une chose. La Foi, de par sa nature, est différente du Savoir. On peut être face à des preuves, mais jamais suffisemment agencées pour faire une démonstration irréfutable. Et c'est aussi à ça que ça "sert", la Foi. C'est un équilibre intérieur, et une source perpétuelle d'instrospection et de remise en question, de soi et du monde. Et c'est ça qui est important. Introspection. La Foi, c'est avant tout quelque chose d'extrêmement *personnel*. Ca se construit. Et étant donné que toute Foi, par nature, se base sur des faits indémontrables, toute personne qui prétends détenir la seule et unique vérité et vouloir en convaincre les autres n'est plus régi par la foi. Mais par le dogme. Par le prosélytisme. On cesse d'être dans le domaine de la Foi, pour entrer dans celui de la religion.

Je ne dis pas, les religions ont leur utilité. Déjà parce que, en bon élitiste malthusien, je considère que certains esprits sont faibles par nature ou par éducation, et ont besoin des autres pour les guider. Malheureusement les "guides" n'ont que trop peu souvent en tête le véritable désir d'élever leurs "brebis" spirituellement (Une "religion" n'est somme toute qu'une secte qui a eu du succès. La langue française est d'ailleurs une des rares qui effectue une différence sémantique entre les deux termes). Utiles aussi parce que beaucoup de religions ont pour message de base "Paix et amour" (je paraphrase) et c'est le genre de message qui ne fera jamais de mal à être répété et martelé, bien au contraire. Mais trop souvent, dans toutes les religions, le dogme prime sur la foi, leur vérité devient l'unique vérité, et l'introspection est déconseillée au profit de l'apprentissage d'un ou plusieurs "textes sacrés"... Comble de l'ironie, une amie m'a dit ce matin alors que nous discussions du sujet que "dans le coran, ils disent tout comme tu dit, qu'il faut avoir la vraie foi et pas apprendre par coeur". Litanie, bien sûr, a apprendre par coeur, ainsi que les passages qui suivent et qui décrivent à quoi ressemble quelqu'un qui a cette fameuse vrai foi :)....

Le dogme, qu'il soit scientifique ou religieux, me révulse, car c'est une sclérose cérébrale, une paralysie de toute réflexion au profit de l'apprentissage des conclusions indémontrables d'un autre. Cultivez votre Foi, ou votre absence de Foi, mais que ce ou ces choix soi(en)t les votres, et des choix réfléchis, et non une obéissance aveugle à une religion, ou à son rejet tout aussi aveugle. Vous avez un cerveau, et un coeur. Servez-vous en !

La citation du jour : "Oui mais toi tu es un libéral"
La chanson du jour : I have forgiven Jesus, Morrissey, "And why did you give me so much love in a loveless world?"

Même si je m'attends à ce que certains lecteurs se révoltent à la lecture de cet article, la vie est belle !

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