***Article(s) en date du 1.11.04***

Quelques petites touches de tendresse

On commence par un merci : 425 visites différentes le premier mois de mon nouveau blog, cela veut dire que presque tous mes anciens lecteurs m'ont suivi. Maintenant faut faire mieux ce mois ci :)

Vous avez de la chance (relativement parlant, mais ça flatte mon ego) de pouvoir me lire ce soir. En effet je viens à nouveau de tomber sous le joug d'une crise de procrastination intense, un tapis de mohair m'a poussé dans la main, bref, ce jour était sous le signe du rien foutage.

Ce qui est dommage, parce que j'avais un travail de civi vachte important à préparer machin tout ça, mais aujourd'hui je suis dans la peau d'un cancre, que voulez vous. Finalement aujourd'hui je ressemble à l'étudiant que j'étais il y a 8 ans. Pour un peu, j'irais m'assoir au fond demain. Mais non, le passé est le passé, je suis un petit étudiant modèle maintenant, au premier rang, qui participe et tout. Sauf là, aujourd'hui, pas envie.

Alors au lieu de bosser ma civi, j'ai fini Windows on the World, le dernier roman de Beigbeder, et le seul que j'avais pas encore lu. Très différent des autres, c'est un peu un roman giffle. Parce que c'est pas vraiment un roman coup de poing, mais c'est vrai qu'il flanque une grosse claque au lecteur par instants. Alors c'est un roman giffle.

Et à part cela j'ai échangé quelques mots avec ma complice, celle qui fut l'excuse qui donna de la validité à ma procrastination de cette fin d'après midi avec un jeu inutile, un jeu indispensable. Celle qui m'a ému en me racontant sa part du jeu... Parce que à l'entendre, ou plutôt à la lire (MSN devrait avoir son propre vocabulaire, à la MSNer, hèmèsèniser...) je me suis encore senti un peu moins seul dans ma tête, donc encore plus seul dedans. Mes phrases n'ont plus de sens ? Mais mes pauvres, c'est vous qui ne comprenez pas ce qui est pourtant simple !

Dans notre discussion, j'ai pu poser les bases d'une réflexion somme toute négligeable dans le poids de la pensée philosophique moderne, mais néanmoins intéressante lorsqu'on choisit le point de vue d'un observateur proche de notre relation de communication. Après tout, la philosophie n'est elle pas qu'un exercice visant à apposer son point de vue tout autour d'un sujet donné ? Bref, le sujet était "pourquoi je te parle, et pouquoi tu me réponds ?"

Coupure d'MSN après le problème posé, comme pour laisser le temps de la réflexion. Je me suis d'abord engagé vers la piste la plus logique, celle du masochisme émotionnel. Le principe de la flamme et du papillon. Ou la fascination du morbide et son esthétisation, les gens qui sont vraiment capable de me faire souffrir sont rares (l'un des avantages non moindres de l'egocentrisme) alors quand ça arrive j'en profite, puisqu'en général même cela décuple ma prose et mon inspiration, me rends plus productif. J'ai ensuite creusé le côté défi de la chose, mon subconscient, peut être, cherchait à multiplier l'occurence du "je lui parle" pour en comprendre la source (relation cause/effet, étudier l'effet pour déterminer la cause). Peut être aussi pour chercher à comprendre la dychotomie entre l'abstrait et le concret, l'abstrait ici représenté par nos souvenirs en commun et nos discussions profondes mais dénuées de contact à travers les lignes de la Toile, et le concret par la personne différente qu'elle est maintenant lorsqu'elle est face à moi en vrai (à tel point que j'en viens à m'en demander si ce n'est pas mon regard ou moi qui ne suis pas le même, ou si elle ne me confonds pas avec un autre quand je suis derrière mon écran).

Je me creuse la tête terriblement quand je n'ai pas envie de bosser et que réfléchir devient un prétexte à esquiver habilement tout travail de fond.

Puis MSN entre nous à nouveau, et cette fameuse phrase qui m'a fait fondre, et remettre en cause tout mon travail de réflexion. Tout est simple en fait, pas besoin de faire de chichis. Elle me plait. J'ai envie d'elle. Dans le sens physique, c'est vrai, il serait hypocrite -voire goujat- de le nier, et l'un des rares "vrais" souvenir que j'ai d'elle c'est la douceur de sa peau et la chaleur de son ventre. Mais aussi et surtout dans le sens mental. J'ai envie de faire l'amour à ce qu'elle est. Si j'étais un amoureux classique j'aurais alors ma réponse, je la désirerais comme "mienne", comme "ma chose", et la réponse à "pourquoi je te parle" serait simplement parce qu'elle serait devenue comme une drogue. Mais non, je ne suis pas un amoureux classique, et d'ailleurs ce n'est pas de l'amour ça. C'est une fausse image de la rationalisation de la passion que nous vends notre société à la morale judéo-chrétienne un peu faussée parfois.

En fait la réponse est beaucoup plus simple que ça : je lui parle parce que j'en ai envie. Parce qu'elle me plait même si moi je lui plait pas. Qu'elle m'apporte un peu de sourires. Un peu de larmes parfois. Un peu de tendresse, par souvenir ou par procuration. Parce qu'elle est libre, "aussi libre que moi" dirait Calo. Parce qu'elle est vraie. Parce qu'elle comprends. Parce que ça fait du mal, putain que ca fait mal de pas la serrer contre moi ce soir. Parce que ça fait du bien d'être en vie.

Parce qu'au milieu de gens qui ont oublié le sens du mot, ou qui ne font que l'apercevoir de loin, j'ai trouvé quelqu'un d'autre qui sait, qui sait vraiment ce que c'est que la Tendresse. Et ca fait du bien de pas être seul, tout en étant seul dans mon lit ce soir. J'ai froid et je me blottis dans ma procrastination et dans mes couvertures. Demain est un autre jour. Et si elle est en ligne je lui parlerai. Pourquoi ?

Parce que.

La citation du jour : "Nous voulons être aimés parce que nous sommes blessés. Nous voulons avoir un sens" --Frederic Beigbeder
La chanson du jour : The logical song, Supertramp, "Please tell me who I am"

Même si je culpabilise presque de ne pas culpabiliser de ne pas avoir fait ma civi, la vie est belle !

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Liens vers ce message:

Créer un lien

<< Accueil