***Article(s) en date du 17.10.04***

Partir...

Avez vous déjà fait ce rêve ? Avez vous déjà eu cette pulsion, subite et pernicieuse, de vous lever juste un peu différemment, de tout plaquer, votre vie, votre famille, vos relations, et partir ?

Partir, mais partir vraiment, pas sortir faire du shopping, ni partir en vacances, mais Partir avec un grand P, l'aller simple pour n'importe ou, mais ailleurs ? Tout plaquer, et plaquer par là même votre ancien "moi"... Devenir quelqu'un d'autre, ou redevenir celui que vous êtes vraiment, mais que l'habitude, ou votre défense naturelle, vous ont amené à cacher sous des multitudes de masques et d'armures ? Sortir de votre peau quotidienne comme on sort d'un costume élimé, comme on retire des frusques sales en rentrant de boite de nuit ? Partir, avec ce petit frisson d'inconnu, ce petit je-ne-sais-quoi, juste ce qu'il faut d'incertitude pour électriser l'adrénaline en vous et vous sentir vivre comme jamais ?

J'ai encore fait ce rêve... J'y pense en ce moment, et je ne sais pourquoi... Je ne sais si c'est par lâcheté (fuir les problèmes de fric de ma boite qui a coulé --je les trouve ou les 10 000 Euros ? Si vous gagnez au loto faites moi signe--, fuir les amis parmi qui je me sens un peu trop bien, un peu trop confortable --bah je sais pas ce qu'on va faire, on verra bien sur place--, fuir celles que je fuis pour ne pas trop m'attacher --ou celles qui me fuient ou m'ignorent, voilà que je fuis Fabert--) ou si j'ai vraiment envie d'un Ailleurs. Je pense à Mayotte et à Magalie qui est partie, elle, qui a changé sa vie, changé son quotidien. J'imagine les plages et l'eau claire, cela fait si longtemps, trop longtemps, que je n'ai pas plongé dans un océan pour dire à l'eau combien je l'aime. Je pense aussi à London, à Brighton, ou la grisaille remplace souvent le soleil, mais dont l'âme presque tangible fait vibrer la mienne... Partir et changer de vie et de langue, me noyer dans les pounds et les bus rouges, hurler "JE T'AIME" à l'Angleterre en français avec un accent anglais, the Thames n'est pas l'Océan Indien, mais Déesse, ce n'est plus la Moselle...

Et pourtant j'aime ma vie, j'aime ma ville verte mais... parfois, en secret, j'ai envie de partir. Au soleil ou sous la pluie londonienne... Et dans des moments comme ceux ci, ces moments ou je peux me dire sans rougir que je n'ai plus rien à perdre, car pour une fois c'est vrai, dans ces moments là je me dis, pourquoi pas ailleurs ? J'entends déjà vos regards cyniques (oui, j'entends des regards, je suis très doué), vous pensez que non seulement j'ai un emploi du temps qui ressemble plus à un stage du BAFA qu'à des cours, mais en plus a peine rentré, je reve de vacances. Mais justement non, je ne rêve pas de vancances. Je rêve de partir, tirer un trait, tourner la page...

... Et je sais que je n'en ferai rien. Trop conservateur, trop lâche, trop fier, take your pick. Parce que quand on fuit ses problèmes, ils finissent toujours par vous retrouver. Parce que je me suis lancé dans ce nouvel objectif, passer mon CAPES, et que je n'aime pas faire marche arrière. Alors je reste ici. Et je me lève le matin, je remets mon vieux déguisement de "moi" usé aux manches, je me dirige d'un pas las vers la voiture qui me mènera vers mes cours, pendant que le chat me nargue, se tends et se prélasse sur mon oreiller en ronronnant.

Mais parfois, la nuit, au lieu de rêver de fées et de mes petites princesses, je rêve de soleil ou de pea soup, et je m'envole...

La citation du jour : "Mais l'important, c'est qu'il soit heureux non ? C'est pas ça qui compte, vraiment ?"
La chanson du jour : London Rain, Heather Nova, "I'll close my eyes and sleep, sleep To the sound of London Rain"

Même si j'ai envie de partir et de rester, la vie est belle !

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