***Article(s) en date du 30.8.04***

Archives du vieux blog : Sortilège !


Elle a avoué ! J'en étais sûr, cela n'était pas normal.

Remontons un peu dans le temps pour que vous puissiez comprendre de quoi je parle. Nous sommes le 6 aout 2004 et, sympathiquement convié par une paire d'amies, je me rends au festival de la Love Pablo, style festival de la musique (vous voyez Woodstock ? Bah rien à voir ^^) avec plein de musiques différentes, beaucoup de garçons, tout autant de filles, une étrange alchimie corporelle s'opérant entre des groupes hétéroclites des deux ensembles sus-cités, le tout saupoudré d'alcool et de stupéfiants. Bref : un festival de d'jeun's.

Cintré dans ma veste (on se refait pas) je me rends dans ce festival où -- en vous épargants les détails, après tout j'ai déjà passé deux articles à vous décrire des soirées, faut pas déconner, je suis pas QUE là pour ça non plus -- où, donc, j'ai passé un très bon moment. Entre autres, à ce festival, l'une des deux amies que j'avais été rejoindre n'était pas venue seule. Non, je ne parle pas de son mec (vu que le mec en question, elle n'en avait pas en arrivant, elle le trouvera à la Love Pablo, justement, mais c'est une autre histoire) mais d'une charmante jeune fille qui n'est pas arrivée à pied, mais en flottant à quelques centimètres du sol. Etrange, pensais-je, j'étais pourtant persuadé que j'étais l'un des seuls à avoir appris à voler présents dans ce festival, elle ne doit pas faire exprès.

Nous sympathisons d'un regard. Forcément, vu qu'elle vole. Puis très vite (et c'est pourtant si rare entre les gens) nous décidons de converser, et d'échanger quelques mots. Après quelques minutes de ce jeu, je me rends compte que contre toute attente, mis bout à bout, les mots font des phrases et les phrases bout à bout ont un sens ! Si si !

Très vite, lors de nos déambulations, je m'aperçois qu'en plus de flotiller à quelques centimètres du sol, la belle aux cheveux en cascade sait aussi voler, vraiment voler, tournoyant dans les airs en jouant avec un voile. Je la surprends en pleine conversation avec une fée, et j'en reste coi, pensant être là encore l'un des seuls à les voir durant ce festival ! Tiens, soudain un facteur arrive vers moi en courant et me dépose en coli-express tout un carton plein de sourires. Ca tombe bien, j'en aurai plein pour peindre sur mon visage durant cette soirée, moi qui les avais oublié chez moi !!!!

Malgré mon état altéré par certains psychoactifs dont le mélange a transformé ma luette en coton et mes yeux en sapins de noel, je suis tout de même assez maître de moi pour soutenir, régulièrement, des bribes de conversations avec cette jeune fille. Coincidence ! Non seulement elle est toute sucrée, mais en plus elle a un nom de gâteau. En bon Jungien, je ne crois pas aux coincidences, je suis donc sur qu'elle l'a fait exprès. Miracle ! Elle aime Tori Amos, je pensais que tous les moins de 25 ans ne savaient même pas qui c'était. C'est après l'avoir vu disparaitre quelque temps que les choses les plus bizarres ont commencé, votre honneur, messieurs-dames les jurés.

Ceux qui me connaissent bien (je sais qu'ils sont rare, mais l'avantage c'est que la plupart d'entre eux sont des lecteurs assidus de ce blog donc ils sauront parfaitement de qui et de quoi je parle) savent que je suis quelqu'un de très tactile. Cela met du temps à se mettre en place, mais quand j'ai appris à bien connaitre et à apprécier quelqu'un, la relation-lien de la parole ne me suffit plus et j'ai besoin d'avoir un contact physique avec la personne sous peine d'une énorme sensation de frustration. Je prends la main, je caresse, je chatouille, et pour les personnes que j'apprécie vraiment, vraiment beaucoup, je masse. Ca met en général 2 à 4 mois à se mettre en place dans ma relation avec quelqu'un si je l'apprécie. Cela a mis entre 2 et 4 minutes avec la Princesse Apeurée quand elle est revenue. Aurais-je abusé de Mead ou de Damiana ? Etrange, première fois que cela met si peu de temps, même sous substances licites ou illicites (le précédent record était détenu par Charline avec un temps de passage tactile estimé à un mois, mais là aussi, c'est une autre histoire).

Quand la fatigue nous prends vers six heures du matin, je découvre que la demoiselle a un autre talent caché ! Elle sait se transformer en oreiller, doux, chaud, avec une doublure de tendresse véritable. Elle accepte gentillement que j'en profite un peu, et là, c'est le drame, et le second indice vraiment louche : sur son ventre chaud, entouré de jeunes bourrés ou même encore plus défoncés que je ne l'ai jamais été d'en ma vie, même bout-à-bout, sans couverture, dans le froid, à une heure déraisonnable, je dors un peu, mais mieux que n'importe quelle nuit des mois ayant précédé ce festival. Il se met à pleuvoir des curly et des cacahuetes sur nous, la météo est coquine ce matin. Nous décidons de l'ignorer d'un commun accord tacite et muet, et j'oublie le nuage-apéro pour replonger dans mon nuage rose à pois bleu.

Du coup, au réveil, je me rends compte que le murmure et le bourdonnement que j'entends soudain provient d'une petite puce, à mon oreille, me disant de me méfier. Je dois en avoir le coeur net. L'esprit purgé de toute substance licite ou illicite (enfin, autant qu'un peut l'être dans ce genre de festival ou les Cumulo-Nimbus sont remplacés par des Cannamulo-Nabissus) je retrouve la belle accoudée à une table. Il est 9h du matin ? Je ne sais plus et je m'en moque. Nous conversons. Longuement. De tout, de rien, des choses importantes et des choses totalement sans importance. Les minutes s'alongent et s'étirent, et je prends un plaisir fou à parler de choses totalement futiles, donc absolument indispensables. Cela fait partie de ces instants rare ou j'arrive à me rendre compte que pouf, ça y est, là, je suis en train d'être heureux, pour de vrai, pas juste après coup quand on repense à une chose agréable et qu'on se dit "zut, à ce moment là j'étais heureux et je m'en étais même pas rendu compte !" ou dans ces autre moments ou on se dit "tiens, là je suis heureux" et où il suffit que l'on y pense pour que pouf ça s'arrête brutalement comme un nounours qu'on arrache à un môme. Non, là c'était un vrai moment de bonheur véritable, de ces moments où on le sait et ou ça continue quand même. Moi ? Heureux ? Dans une période de remise en cause ? Avec une presque-inconnue ? Messieurs-dames du jury, notez ce fait comme pièce à conviction numéro trois.

Un peu après midi, je raccompagne la Fée (oui, à ce moment j'avais percé son déguisement à jour ! En fait ce n'est pas une fille mais une Princesse Fée ! C'est pour ça qu'elle peut aussi leur parler et qu'elle vole !) dans son logis, et nous conversons encore longuement dans la voiture. Une bise et elle disparait à l'horizon, et soudain j'entends le son de trente mille cent vingt-sept murs qui s'écroulent, et j'ai l'impression fort désagréable qu'on vient d'arracher d'un coup sec un sparadrap de super-glue enroulé autour de mon âme. Définitivement anormal.

Je ne l'ai pas encore revue, ma princesse, juste en coup de vent un après midi à Metz, une brise de fraicheur sous un soleil de plomb. Nous conversons parfois sur MSN, ce prétendu "outil de communication" qui ne sert en général qu'à la détruire, et c'est beaucoup et c'est bien peu. Mais comme dirait cet auteur méconnu (moi), "La Vie est trop courte pour que l'on se presse". Nous devons nous revoir après la rentrée. Mais c'est là que survient l'indice le plus flagrant (la puce, toujours à mon oreille, me le hurle à s'époumonner, la pauvre, je lui offrirai un tube de ventoline, taille puce) : elle me manque. Elle me manque ! Mis bout à bout, on n'a même pas passé 24h face à face ensemble ! Cela ne fait même pas un mois que l'on se connait. Et elle me manque ! J'ai l'impression qu'elle m'a chipé un bout de moi et que je serai pas complet tant que je l'aurai pas revue pour le récupérer. Si ça ce n'est pas une preuve, alors que Stuart Townsend apparaisse soudain nu devant moi ! Vous voyez, je continue à écrire, donc Stuart n'es pas là, et c'est bien une preuve.

Hier, j'ai confronté la belle à cette preuve irréfutable, et elle a avoué. Son nom de code est fatila, et elle m'a piqué des "veuveuch" pour les enrubaner autour d'une poupée vaudou et ELLE M'A ENSORCELE ! Fichtre, je suis protégé contre la plupart des sortilèges, mais j'ai oublié le vaudou. C'est donc ça qu'elle a du faire quand elle a disparu quelques instants à la Love Pablo. La fourbe. Je lui en veut. Un peu. Mais surtout, surtout, j'ai hâte de la revoir, et pourtant je profite de la douce amertume de son absence. Citons Vian "C'est horrible, dit Colin. Je suis à la fois désespéré et horriblement heureux". Je suis compliqué. Et pourtant, indéniablement, à écrire cet article, je revis un peu le bonheur, et j'ai retrouvé l'un des sourires qu'on m'a livrés, que je me suis empressé de presser à mon visage.

La citation du jour : "Je ne crois pas au coup de foudre instantané. Le coup de foudre, ce n'est intéressant que quand c'est lent et que ça prends son temps, tu ne crois pas ?"
La chanson du jour : Charlotte Sometimes, The Cure "Where all the other people dance Sometimes I'm dreaming Charlotte sometimes"

Même si je suis probablement en train d'asperger mes ailes d'essence en vue de les allumer inconsciemment, la vie est belle !

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