***Article(s) en date du 11.11.08***

B comme... Bisexualité

Comme beaucoup, j'ai mis un temps certain à me rendre compte de ma bisexualité, et - conséquence probable de la mauvaise image sociale de l'homosexualité durant mon adolescence - encore plus de temps à l'assumer. C'était bien avant qu'être homo ou gay devienne carrément une *mode* auprès des adolescents (et adolescentes) des années 2000. Il y a quelques années, il y avait presque plus de lycéens hétéros qui prétendaient être bi ou gay que de lycéens homos prétendant être hétéro...

Donc, mes premières "interrogations" sont arrivées lorsqu'une fille qui me plaisait, adolescent, m'a préféré un autre garçon... qui m'a tout autant plu qu'elle... Choc assez violent, à 17 ans. Grosse remise en question, douleur, déni, etc.

Il aura fallu quelques années de gestation (et d'oubli, dans d'autres bras féminins au creux desquels je n'avais aucun doute de mon attraction pour ces demoiselles) et la découverte de l'homosexualité de l'un de mes meilleurs amis de l'époque (qui deviendrait mon meilleur ami tout court et un confident efficace) pour en parler sans tabou, et me rendre compte que, après une longue introspection, oui, j'étais bisexuel.

Comme beaucoup de bi, mon attraction n'est pas la même pour les deux sexes (je dirais 70-75% pour ces demoiselles, et 20-25% pour ces messieurs), et surtout je ne cherche pas du tout la même chose avec une fille et avec un homme (le choix de ces substantifs est délibéré et est une part d'explication). Ma bisexualité est principalement intellectuelle et émotive. Je suis amoureux du corps féminin (ce qui m'a poussé vers la photographie de nu, ceux qui suivent Tears depuis longtemps le savent), et d'un point de vue purement physique chez ces messieurs, un beau visage m'attirera bien plus qu'un joli corps (quoique, des épaules bien bâties sans être trop musclées...). Mais c'est surtout "en dedans" que je viens vers les hommes. Parce que la proportion de mecs bien par rapport aux boulets est si faible que lorsque j'en croise un, je suis forcément touché.

C'est de là, d'ailleurs, que tout est parti. De ma séparation de la passion, du sexe, et de l'amour. Je suis un "intello des sentiments", parfois. Quand je tombe amoureux, vraiment amoureux, c'est d'un esprit, pas d'un corps. Dans ma vie, trois fois déjà le corps livré avec cet esprit était un corps d'homme. Deux fois sur ces trois, un bout de chemin a été marché ensemble. Face à ce genre de situations, beaucoup de gens, j'en suis convaincu, l'ignorent, mettent ça sur le compte d'une forte amitié, ou refusent de l'assumer, le nient, et le refoulent. J'ai choisi de l'assumer, et en rien je ne regrette ce choix.

Oui, je préfère les filles. Mais non, je refuse d'enfermer mon esprit et mes sentiments dans un carcan "classique" dans lequel je ne pourrais pas être vraiment moi. Une bisexualité réfléchie, plus intellectuelle que viscérale en somme, mais pleinement assumée.

P.S. : La radio est de nouveau régulièrement mise à jour au fil des articles

La citation du jour : "Maintenant, tu fais ce que tu veux"
La chanson du jour : Double Je, Christophe Willem, "C'est comme ça, qu'est-ce que j'y peux"

Même si je ne photographie que des demoiselles lorsque je fais de l'art, la vie est belle !

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