***Article(s) en date du 29.9.05***

Bon anniversaire, petit vingtenaire

Le vingt-neuf septembre restera dans les annales. Outre celui de ma soeur, je fête également aujourd'hui le premier anniversaire de mon déménagement, le jour où j'ai quitté Skyblog (le Mal -tm-, pour ceux qui suivent) pour venir m'installer en ces lieux.

Oui, il y a un an jour pour jour, je quittais l'interface bancale, les articles fantômes, et la communauté majoritairement gueusienne pour pour présenter Tears of the Night, mon petit bébé fait à la main et auto-hébergé. En un an, j'ai quasiment quadruplé mon lectorat mensuel, et je vous remercie d'être sans cesse de plus en plus nombreux à suivre mes élucubrations grandiloquentes au fil des jours.

Pour fêter mon anniversaire bloggien, je vais étrenner une nouvelle page dans les archives, une sorte de Best-Of des articles les plus sympa à mes yeux, afin que les nouveaux lecteurs éventuels ne se sentent pas obligés de lire l'intégralité des archives en arrivant ici, parce qu'il est indéniable que ça commence à faire long :)...

En attendant le best of, vous pouvez vous faire les dents sur la dernière fiche de lecture, Anansi Boys, de Neil Gaiman, où l'auteur tisse avec brio une histoire moderne et contemporaine autour du mythe de l'araignée Anansi, un personnage incontournable (avec Brer Rabbit) du folklore africain et afro-américain. Encore un livre 5 étoiles sous la plume de Neil, et je vous le recommande chaudement.

Merci d'être là, donc, et à bientôt pour une nouvelle année de larmes nocturnes...

La citation du jour : "On est quel jour demain ?"
La chanson du jour : Birthday, the Beatles, "We're gonna have a good time, I'm glad it's your birthday, Happy birthday to you. Yes we're going to a party party"

Même si un an de blog, ça ne me rajeunit pas, la vie est belle !

***Article(s) en date du 28.9.05***

Double Entendre

C'est donc aux alentours de minuit que la dame Fabienne Franseuil et moi nous retrouvâmes en tête à tête dans sa tanière en ce samedi soir. J'enchaine les baillements incontrôlables, et donc incontrôlés, tant je suis éreinté et fourbu de la journée riche en rebondissements et en émotions que je viens de vivre. D'un commun accord, nous redisposons les matelas en position stratégique et nous tamisons, puis éteignons les lumières. Allez savoir pourquoi, mais il fait chaud, très chaud à Paris ce soir du 24 septembre... On s'effeuille un peu plus que la veille tout en restant décents.

Dans la pénombre, les sujets affleurent à nouveau... Peut être un peu plus intimes, peut être un peu moins sur la défensive que la veille... Le vernis craque un peu, et la fatigue et le bien être font baisser peu à peu les défenses émotives du baron de Senquisse... Je m'ouvre un peu plus qu'à mon habitude, et dame Franseuil fait de même, assise non loin de moi. Les sujets s'enchaînent à nouveau, mais sur un rythme moins soutenu, plus suave et tranquille. Le temps n'est plus un ennemi et la pénombre me grise un peu.

Soudain une idée germe en choeur en elle et en moi. Elle ose proposer tout haut ce que je pense tout bas : puisque nous sommes tous les deux des lettrés, des écrivains invétérés, et que je suis moi même en train de finir mon premier roman, elle suggère une écriture en commun, me proposant de se glisser entre les couvertures de mon livre. J'accepte avec joie, et nous continuons à discuter de choses et d'autres en réfléchissant à un thème d'écriture pour ce chapitre particulier. Fabienne Franseuil étant gauchère, sa main gauche et ma main droite travaillent de concert pour coucher sur le papier quelque bribe scénaristique.

Après quelques hésitations sur le fond et la forme, le petit texte prends forme et ma main gauche, à l'italienne, brosse le portrait d'une chevelure longue et sauvage, afin de poser les bases du récit. Dame Franseuil semble apprécier cette idée classique mais présentée avec originalité, et se rapproche du thème retenu pour nos élans lettrés. La fatigue tendant son voile de brûme sur notre style habituel, nous nous relisons l'un l'autre au fur et à mesure de l'écriture, révisant en pratique les subtilités du travail de la langue française. C'est avec harmonie que l'on se complète et se corrige au fur et à mesure que les mots commencent à noircir la page. Fabienne joue avec la langue en alternant verve sauvage et abandon, je parsème le récit avec de coquins jeux de mots et de langue, pleins de double entendre.

Le jeu se pimente un peu et l'on se frotte plus vigoureusement à l'harmonisation de nos écritures différentes. C'est avec une surprenante énergie que nous continuons l'ouvrage, vu l'heure tardive et la fatigue sus-citée et pourtant comme effacée par la vigueur à laquelle nous nous adonnons à cet exercice de style. Les figures de style, justement, sur lesquelles insiste continuellement mon professeur de littérature, sont insérées à ce moment dans le plan un peu chaotique du texte afin de lui donner quelque profondeur supplémentaire. C'est à pleines dents que je croque dans le vif du sujet, surprennant un peu Fabienne qui cherche à eviter un texte trop lourd de sens et qui décide de contrebalancer mes crocs littéraires par quelques envolées éthérées de sa plume pudique et Sans Prétention. Je caresse du bout des doigts le texte qu'elle couche sur le papier, étant plus que jamais émerveillés par la grâce littéraire de la dame-oiselle.

Par un amour commun des jeux de mots et de sons (nous sommes tous deux fans de Peyrusse), ce sont surtout des alitérations qui ponctueront ce texte à quatre mains. Nous en rajoutons ça et là dans le texte, dans tous les sens. L'un de mes doigts commence à s'engourdir et par précaution, Fabienne sort comme par magie un pansement Hansaplast de sa pharmacie afin de prévenir toute blessure. Tout rengaillardi, j'insère alors ma verve littéraire incisive entre les lignes plus douces de mon hôte, pour augmenter le contraste et les sensations du lecteur. Nous avons au final écrit ensemble pendant plusieurs heures puis, mutuellement satisfaits du travail accompli, après avoir bu des litres d'eau et retiré le pansement, nous nous assoupissons tranquillement l'un contre l'autre sans même se rendre compte que nous avions franchi là une frontière.

Au petit matin, Fabienne Franseuil était dans mes bras lorsque je me suis éveillé. Elle m'avait avoué la veille m'avoir regardé dormir, je lui rends la pareille un petit instant, puis je la réveille doucement. Jeune lecteur, jolie lectrice, malgré les papillons diurnes de ma vie dissolue, cela faisait près de deux ans que je ne m'étais pas éveillé avec quelqu'un dans les bras, et cela m'a fait un bien fou. La dame Franseuil étant réveillée, et l'heure de mon départ étant programmée pour ce jour, nous décidons après cette nuit de repos d'effectuer une relecture orale du texte écrit en commun la veille au soir. C'est un texte tendre, fort, osé et intimiste... La fatigue ayant baissé nos défenses mutuelles, il y a dans ce texte des morceaux d'elle et de moi un peu trop intimes pour que je puisse vous le recopier ici. Mais le résultat est vraiment plaisant à relire, et je ne me lasse pas d'y repenser depuis mon retour.

Alors quel sera le futur de ce texte ? Oeuvre d'art éphémère, ou prémisces d'une collaboration plus soutenue... Une nouvelle à quatre mains ? Un roman ? Une tétralogie ? Difficile à dire si peu de temps après la rédaction. Mais quel que soit l'avenir de ce texte, il sera impossible pour elle comme pour moi de le continuer en solitaire. Ce genre d'histoire à quatre mains ne prends sa profondeur que dans un travail en commun des deux auteurs, et je suppose que nous aurons le temps d'y revenir plus avant avec Fabienne. En tout cas c'est un excellent souvenir, et une fort belle prestation littéraire...

Après quelques heures passés ensemble à ne faire rien d'autre que profiter l'un de l'autre avant l'heure du retour, nous nous sommes mis en route vers la gare de l'Est où m'attendait mon train retour. Après avoir composté mon ticket, je suis rentré à Metz en oubliant derrière moi ma belle canne d'ébène, et un petit bout de mon coeur, oh, pas bien gros, vous savez, ces bouts de coeur un peu fragiles que l'on éparpille toujours un peu derrière soi lorsqu'on se frotte d'un peu trop près à une personne agréable... J'ai dû serrer Fabienne Franseuil un peu trop fort avant de la quitter sur le quai de la gare. Je compte bien qu'elle me rende ma canne lors de notre prochaine rencontre. Le petit bout de coeur, elle peut le garder, si parfois c'est une tare d'avoir un coeur un peu trop gros, parfois, juste parfois, quand certains morceaux s'écaillent, c'est aussi un petit bonheur. Et en rentrant chez moi, je découvre une nouvelle Vérité :

La distance physique n'a absolument aucun lien avec la distance des mots, et du coeur...

La citation du jour : "On veut la suite, monsieur"
La chanson du jour : Les deux mains prises, Maxime Le Forestier, "Mo valise dans une main, L'autre autour de ta taille, De mes doigts sur tes reins, Je t'écrirais en braille Bye bye..."

Même si on ne peut pas écrire tout un roman en un seul week-end, la vie est belle !

***Article(s) en date du 27.9.05***

Le tour de Paris en 80 boutiques

Après avoir longuement conversé accoudés à un bar, la dame Franseuil me mène dans sa tanière, un joli petit appartement avec une chambre immense. La décoration, cocassement, me fait penser à un habile mélange entre un fouilli qui aurait pu plaire à mon ex et un fouilli qui aurait pu plaire à ma soeur. Fabienne me demande comment elle doit le prendre. Je rétorque qu'elle ne doit pas le prendre, du tout :)... En tout cas c'est une décoration positivement féminine, et fémininement agréable. Couleur et sérénité.

Fabienne me fait découvrir une sauce bizarre au basilic pour mettre sur les pâtes. Et c'est très bon, en fait. Malgré cela, mon estomac est toujours en grève partielle (cf l'article Odysseus) et donc je ne me ressert pas. La jolie dame et le baron converseront jusqu'à point d'heure, de sujets divers et variés, et définitivement écclectiques (des légendes hindoues jusqu'aux épilations ratées "sa-mère-la-pute" sur mes tétons). Vers une ou deux heures du matin, extinction des feux, mais pas des voix. Nos matelas habilement disposés afin de rapprocher nos visages, nous conversons encore à voix basse jusqu'au bout de la nuit... Impossible de mettre un chiffre précis sur l'heure à laquelle nous avons fini par progressivement sombrer dans le sommeil, mais il devait AU MOINS être quatre ou cinq heures du matin...

Du coup, le réveil fut plus que rude pour les deux pipelettes que nous fûmes, et tel The Mask dans le comic book de Dark Horse (ou le film éponyme avec Jim Carrey), nous écarquillons les yeux de manière démesurée en plein petit dèj en s'aperçevant qu'il est 11h40... Et que nous avons rendez-vous avec les gens de MuM à midi... Fabienne a triché : elle s'était déjà préparé pour aller à la boulangerie pendant que je m'extirpais de mon sommeil du juste en écoutant une nouvelle chanson de Mickey 3D absolument géniale que j'écoute en boucle depuis (l'intro est fortement inspirée de la musique d'American Beauty). La solution "je saute pas lavé dans mes fringues" étant absolument impensable pour un petit précieux pédant comme moi, j'envoie un smeuss à la miss Eve pour nous accorder un délai d'une demi heure et je file me noyer sous la douche. Heureusement, Fabienne habite à dix minutes à peine du lieu de rendez vous...

Nous arrivons donc pile à l'heure convenue suite au délai. Galad ne fait toujours pas la bise parce qu'elle n'aime pas ça. J'hésite à faire la bise au Marsu, pour compenser, huhuhu... Nous allons manger dans un resto japonais, Fabienne et moi marchant dans les pas de nos deux guides improvisés. On mange bien, très bien même, et presque pour la moitié du prix du resto japonais messin (Comme quoi, ceux qui disent que Paris c'est cher)... Pendant le repas, les sujets sont tout aussi ecclectiques que ceux de la veille au soir, mais, présence de nos deux geeks préférés aidant, sont tout de même plus axés sur les manga, la fantasy, et les gadgets (technologiques, comme la PSP de Marsu, ou plus charnels, comme le gode rose à paillette que j'avais offert à Milie et qui s'est retrouvé allez savoir comment dans la conversation).

Sous le regard médusé et appréciatif de Fabienne et de votre serviteur, Marsu et Galad nous guident ensuite avec brio dans un circuit parfaitement optimisé et maîtrisé (et quasi exhaustif !) des boutiques de jeu de rôles, de comics, de goodies et de manga des cinquième et sixème arrondissements. Aucun tournant, aucune ruelle n'est prise au hazard. Le circuit est règlé comme une horloge (je parlerais bien du contraste avec la sortie homérique de la gare de l'Est mais la jolie Fabienne va me faire les gros yeux :p). Après avoir dépensé un tout petit peu d'argent (Comme quoi, ceux qui disent que Paris c'est pas cher), nous arrivons chez Gibert, probablement la plus grande librairie de Paris, sur cinq ou six étages immenses. Il y a un énorme rayon anglophone, et je tombe notemment sur le dernier Gaiman, Anansi Boys, que je suis actuellement en train de lire puisque je me suis rué dessus... Coup de chance, nous étions le 24 et le livre était sencé sortir le 26, ils n'ont pas dû faire attention à la date de commercialisation européenne... Galad m'offre également deux livres de Alessandro Baricco puisque j'aime les belles lettres. J'ai lu le premier, Soie, avant de commencer Anansi Boys, ça se lit très vite et c'est en effet très joli. Vraiment, vraiment très joli.

Après m'avoir fait baver devant une boutique de théatre qui pourrait devenir ma garde-robe, et une boutique spécialisée en fées, nous nous séparons en deux groupes de deux. Fabienne donne une carte de visite au petit couple en barrant au stylo sa fonction pour la remplacer par un mot, simple : fille. Elle marque donc encore un autre point dans le baronomètre. Marsu et Galad nous parlent d'un T-Shirt absolument génial, puis on se quitte, et Fabienne et moi retournons vers Castle Franseuil afin de fêter les trente ans de Thiom. Soirée vraiment bien avec un quatrième larron, parfait inconnu, et occasion d'illustrer et de vérifier encore la grande Règle des Vérités de la Vie énoncée la veille au soir. J'ai l'occasion de placer une bonne demi douzaine de fois ma petite blagounette répétitives en imitant Joe Dassin à chaque fois que Fabienne ou Thiom parlait de thé indien. Oui, c'est nul, mais que voulez vous, j'ai été traumatisé par Marie Laurencin dans ma petite enfance. Je me saoule la djeule au jus d'orange (encore ! Eh oui, désolée Emilie... ), et un peu avant minuit l'inconnu s'éclipse, suivi peu après par Thiom qui file se coucher, nous laissant dame Franseuil et moi pour continuer la soirée en tête à tête.

Suite et fin dans le prochain article.

La citation du jour : "Et on va aller à la Fnac des Halles avec son T-Shirt !"
La chanson du jour : Réveille toi, Mickey 3D, "Quand mes yeux se ferment, vu que j'suis pas la fée clochette Il m'arrive de faire des cauchemars"

Même si je n'avais pas assez de sous à dépenser samedi, la vie est belle !

Three Pillars of the Medieval Society

Bonus : la bourgeoisie
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Après la petite boutade mécanique du vendredi matin, je me trouve enfin dans la gare de Metz muni de mon billet et de mon bagage (inoui tout ce qu'on peut mettre dans une malette à laptop lorsqu'on ne met pas de laptop dedans). Dans le train, j'alterne les périodes d'assoupissement avec celles de lecture intensive afin de finir le livre de base de Mage : the Awakening (qui, rappelons-le, est Bien -tm-). Mes oreilles ayant une fâcheuse tendance à capter des signaux ne leur étant absolument pas destinés, je capte les longues, très longues conversations téléphoniques de mon voisin de derrière... La cinquantaine, blaser, cravate, malette à laptop (avec un laptop dedans, lui), le monsieur était en train de faire le job que j'avais quitté il y a plus de deux ans. Vous savez, celui où j'étais payé à prix d'or à me miner le moral ? Bref, c'était assez cocasse de se replonger quelque temps en arrière et de l'entendre pester sur les développeurs faignants, et à clairement dresser un ordre de priorité pour vendre une usine à gaz à peu près présentable... Puis le monsieur dans le micro annonce Paris Est...

Noblesse
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Comme à mon habitude lorsque je me déplace en grandes pompes (et je ne parle pas de mon 43 fillette), plusieurs têtes se retournent sur mon jabot et ma canne. L'air pédant et assuré, j'ignore d'un regard régalien la masse grouillante qui me scrute, cherchant du regard la dame Franseuil qui sera mon hôte ce week end. J'ai dans mon esprit une image bien précise de son visage, imaginé au fil de ses articles Sans Prétention... Et je sais très bien que son image réelle sera une agréable surprise, agréablement différente de mes idées préfabriquées. Et pourtant je sais que je la reconnaitrai sans faillir, et d'un regard. Les lettres ne mentent pas. Et en effet, je vois ce petit bout de femme attendre à l'autre bout du quai, et je sais que c'est elle. La réalité est telle que je me l'avais imaginée : incroyablement différente de l'image que mon esprit avait peint. Je souris... Et je me remets à elle afin qu'elle me guide dans "son" Paris. Paris a ceci de joli qu'il est si vaste que chacun peut véritablement y vivre dans une ville différente... Et qu'il est facile de s'y perdre rapidement, même étant autochtone, la jolie Fabienne se trompant bien 4 fois dans la route à suivre pour me mener là où elle en avait l'intention...

Clergé
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Ce sont deux temples hindou que la dame-oiselle a décidé de me faire visiter pour mon arrivée à Paris. A ces mots, à ses mots, mon esprit s'imagine en plein Paris un petit bout de l'Inde, un temple immense aux murs recouverts d'or et à l'opulence grandiloquante. "Voilà, c'est ici le premier" me dit Fabienne en me montrant un mur grisouille et sale avec un vieux poster fade sur la poste. Surprise, je l'admets. Nous nous déchaussons, et elle me guide dans un escalier en colimaçon assez raide. La salle est vaste et calme, et mes narines sont plongées dans une autre atmosphère, mélange d'encens et de feuilles inconnues... Le caractère iconoclaste apparait immédiatement dans la prépondérence des statues trônant dans la pièce. Mon guide m'explique la signification de chacune d'entre elles, avec les étoiles oculaires d'une passionnée. Je fais connaissance avec la représentation locale de la Lune. Cocassement, c'est un homme.

Le second temple, dédié à Ganesh, est encore plus "self-made-temple" que le précédent. Apparemment, c'est une ancienne cuisine qui a été redécorée et aménagée tant bien que mal... Il y a des statues dans tous les coins, et chaque centimètre d'espace utile est aménagé d'une manière ou d'une autre. Encore cette odeur lancinante mais agréable... Nous décidons d'assister à la putja (Fabienne si j'écorche l'orthographe tu me corriges hein ?), office religieux et communautaire... La cuisine étriquée se bonde de monde, et les brahmin se mettent à psalmodier. Fabienne m'apprends que pendant la putja, il est dit que les dieux hindous prennent place au coeur des statues... Comme dans de nombreux rituels païens, répond-je, un sourire aux lèvres. Et soudain la cuisine n'est plus une cuisine. Nous sommes bien loin du call & response du gospel, ou de la mise en scène judéo chrétienne... Pourtant il se dégage de cette petite pièce une véritable sensation de communion et de sérénité. Un point pour la cuisine. L'office terminé, les brahmin passent dans les rangs et nous marquent le front d'une ligne de cendres. Un autre nous tends un plateau avec trois colorants... Un gris cendre, un rouge sang, et un jaune cheddar fondu (désolé, c'est la première image qui m'est venue à l'esprit ^^)... Je prends le jaune car le rouge est trop agressif et le gris, j'en ai déjà sur moi... On me verse du lait dans la paume de la main gauche. Fabienne le boit, alors je fais de même. Elle en a plein le nez. Rires... Nous quittons le temple, en espérant pour ma part que Ganesh (je ne l'avais plus fréquenté depuis que j'avais quitté mon magasin, dans lequel je lui avait réservé une petite place pour une statue dorée) enlèvera un peu de mes épaules le poids qui les accablent en ce moment. Et indubitablement, je me sens *bien*. Je repense à un ami qui m'avait justement envoyé une photo de lui en Ganesh :



Si vous le reconnaissez, vous pouvez tenter votre chance en commentaire :)

Tiers-Etat
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Sorti de là, nous décidons d'un commun accord de ne pas rentrer de suite, finalement. Nous nous jettons lascivement à la terrasse d'un café et, en se saoulant la djeule au jus d'orange et au Perrier citron, nous conversons alors que les secondes, les minutes, puis les heures s'écoulent sans faire attention à nous. J'apprends à la dame Franseuil à manger entièrement le citron du Perrier. Rires. Nous parlons, encore, de ses ex et des miens. De son passé et du mien. Evitant soigneusement d'avoir à parler d'avenir, tant le présent est agréable, non, il ne faut pas le dépasser. Sexe, joies, peines, rires, foi, rancoeur, exaltations, tout y passe, ou presque. Le temps s'allonge sans que ni elle ni moi n'aie à s'en plaindre... Comme plusieurs fois durant ce week end, nous essayons de joindre Thibaud, sans succès. Puis au détour d'un chemin mental, je découvre une nouvelle Règle des Vérités de la Vie (tm)... Plus on a vécu, plus les rencontres avec une nouvelle personne intéressante le sont aussi, échange soutenu, continu, profond, d'anecdotes thématiques, l'un rebondissant sur l'autre dans une danse presque sensuelle, organique, et surtout naturelle... Plus de coupure, de recentrage de sujet, chaque anecdote renchérit la précédente de l'autre avec une nouvelle donnée sur laquelle l'autre pourra à son tour rebondir... Cadavre exquis au bord d'une table, au bord d'une vie... Et sourires au programme avant de se mettre en route vers chez elle...

La citation du jour : "Je suppose que je ne me trompe pas ?"
La chanson du jour : La trapouille des éléphants, les Wriggles, "Il faut souffler par le nez, Et puis prendre des kilos, Avoir de grandes n'oreilles, Comme ça on est plus beau."

Même si je n'avais pas le code des couleurs, la vie est belle !

***Article(s) en date du 26.9.05***

Odysseus : début du périple homérien

Cocassement, c'est le jeudi soir qu'a véritablement débuté ce week end mémorable. L'un dans l'autre, étant donné que nous n'avons pour l'instant aucun cours de Capes le vendredi, c'est somme toute plutôt normal. J'en vois qui commencent à être jaloux, alors par respect pour eux je ne préciserai pas que nous n'avons pas non plus cours le lundi, raison pour laquelle je poste céans ce message en prenant le temps de l'écrire à mon aise. Non, pas de mesquinerie, je ne le préciserai pas.

Jeudi soir, donc, à bord de la pantoufle, et les bras chargés non point de cadeaux mais de bouteilles remplies de boisson non-alcoolisée et de boissons alcoolisées (notez l'emploi délibéré des accords de nombre), je retrouve Emilie à la gare afin d'aller passer la nuit avec elle, en tout bien tout honneur, bien évidemment. Après avoir joué ensemble aux découvreurs, qui devenant Magellan devant les Philippines ("Oh ! Et si tu essayais de l'éteindre et de le rallumer ?"), qui devenant un Colomb bien embêté devant des indiens à plume plutôt que devant des indiens à curry ("Oh ! J'avais laissé des dés de pomme de terre dans le freezer !"), et ensemble devenant les Pierre et Marie Curie devant le radium ("Oh ! Savais-tu que bientôt Dieu allait recréer un monde nouveau en oblitérant la peur, huhuhuhu j'adore ces pamphlets"), après tant de découvertes, donc, nous noyons ensemble nos malheurs dans un abus désabusé de décilitres de Mead et de Get 27, ce dernier mélé à un peu de Perrier dans une cocaïne liquide du pauvre, ni elle ni moi ne disposant de Vodka pour réaliser ce cocktail dans son intégralité recettatoire.

Après avoir, l'alcool aidant, craché notre venin ensemble sur certains des gueux de notre promo de l'an passé, nous parlons des quelques rares gens bien avec qui nous avons gardé respectivement contact. La discution sera ponctuée de coups d'oeil vers quelques extraits, dans l'ordre, d'un film d'horreur horrible (où le seul spectateur virtuel qui pourrait véritablement en trembler ou en souffrir serait HP Lovecraft en se retournant dans sa tombe, le film clamant haut et fort être inspiré de son oeuvre) et du premier spectacle de Dubosc ("Polo, comme on l'appelait") dont le souvenir s'était diffusé et altéré dans ma mémoire.

Après un réveil plus que difficile pour certaine ("Hân, non, pas déjà") et une engueulade plutôt véhémente (non, pas avec Emilie : avec mon estomac qui me hurlera que je n'ai plus 18 ans et que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, conard, c'est écrit dans la pub, et que tiens ça t'apprendra je me mets en greve partielle et je réduis ma taille de moitié pendant deux jours...), je suis la victime d'un grand moment de solitude... Sortant de l'antre partagée, nous nous dirigeons la miss et moi vers ma pantoufle... Allez savoir pourquoi, je m'écrie dans un élan grandiloquant "Moi, j'aime quand la technologie m'obéit au doigt et à l'oeil" avec un sourire, en pointant du bout de ma clef le nez de ma voiture afin d'entendre le "pioup" guilleret de son ouverture et de sa joie de me voir en ce vendredi matin. Et la voiture de répondre :

"..."

Je pourrais parler de l'humour potache de l'univers, mais tous ceux qui comme moi ont déjà vu un ornithorynque n'en doutent déjà plus une seule seconde, alors à quoi bon ? Non, je parlerai plutôt de ma sacrosainte synchronicité Jungienne, qui a été un peu l'un des leitmotiv de ce week end, et qui dans une relation de cause à effet karmique, a mis en accord ma poussée grandiloquente avec la mort clinique de ma batterie. Malgré moult tentatives, croisage de doigts, ouvrage de porte mécanique, knockage on wood, force était de constater, après le non allumage des feux de croisement ou de détresse, que oui, la batterie était bel et bien morte. Paix à son âme, elle sera inhumée cet après midi lors de son remplacement par une jeunette vouée à être séquestrée mais choyée au sein de mon moteur.

Emilie a donc dû courir prendre le bus pour être à l'heure lors de sa prérentrée (ou plutôt pré-re-rentrée, puisqu'elle retourne en Licence), et j'ai du quant à moi m'évertuer à remuer ciel et terre, à acheter une carte téléphone (ma batterie de portable m'ayant bien sûr lâché elle aussi, prenant exemple sur sa grande soeur automobile), à croiser Marylène et Fanny, avant de finalement trouver un chauffeur pour venir me chercher à la gare, sachant que cocassement c'est JUSTEMENT à la gare que je devais me trouver quelques heures plus tard afin de m'envoler (en roulant) vers Paris... Mais que je n'avais absolument pas préparé mes affaires, nécessitant donc cet aller-retour motorisé vers ma tanière afin de les mettre en ordre et, déesse soit louée, prendre une looooooongue douche avant de retourner tel le cycle karmique dans cette gare que je venais de quitter en catastrophe.

Quand je vous dit que la synchronicité Jungienne était l'un des leitmotiv du week-end...

La citation du jour : "Bin qu'est-ce que tu fais là ?"
La chanson du jour : Y'a d'la haine, Les Rita Mitsouko, "Il fallait qu'on vous le dise, c'est dit, c'est fait. Si nous passions maintenant à toute autre chose, soyons plus positifs ! Rien ne sert d'être trop triste, au contraire, bien au contraire. "

Même si une voiture a sombré dans le coma un vendredi matin, la vie est belle !

***Article(s) en date du 25.9.05***

Energizer

C'est un baron mi-sur les rotules, mi-gonflé à bloc qui vous parle (ou plutôt vous écrit) ce soir. Fin de semaine riche en évènements et en émotions, divers et variés, enrichissants, et terriblement fnu. Oui, fnu. Ceux qui comprennent comprendront.

Dans un souci de ne pas minimiser l'impact ultérieur de mes mots en offrant un simple résumé de mes pérégrinations et de ma psyche, je préfère découper cette fin de semaine en plusieurs articles qui viendront à la suite de celui ci lorsque les mots qui sortiront du bout de mes doigts me satisferont suffisemment pour se faire les héraults des tribulations messines et parisiennes. Pour vous faire patienter, un nouveau nombril dans le Nombriloscope, celui de la douce Fabienne Franseuil qui m'a fait l'honneur d'être mon hôte durant ce week end tout particulier.

Quoiqu'il en soit, malgré le manque récent de mises à jour, je ne suis pas mort. Au contraire. Bien au contraire...

La citation du jour : "Je suis comme la peinture Valentine"
La chanson du jour : Week-end à Rome, Etienne Daho, "Pour la douceur de vivre, et pour le fun Puisqu'on est jeunes, week-end rital. Retrouver le sourire, j'préfère te dire : J'ai failli perdre mon sang froid"

Même si un week end c'est toujours trop court, la vie est belle !

***Article(s) en date du 18.9.05***

A vos marques... Prêts...

Partir pour une nouvelle année sur de bonnes bases (ou presque) et en profiter pour faire bouillir le linge sale sans remords. Exciser les plaques de gangrènes et les tumeurs cancéreuses, quitte à laisser la chair à vif. A certains moments, je me dit que je n'aurais pas du envoyer chier la proposition de boulot outre-manche, mais finalement, je me dis qu'avec la formation de qualité qui m'est dispensée maintenant, je m'assure un résultat de Capes dans les dix premiers pourcents des admis, ce qui me permettra une plus grande flexibilité d'affectation.

Enchainer les déceptions, comme en chaque début d'année ou presque, des gens qui s'avèrent différents des bonnes appréciations que je pouvait avoir d'eux. Que dire, si ce n'est -cyniquement- que cela était fort prévisible. Mais si la vie était simple, je m'ennuierais ferme...

J'ai enfin donné un coup à ma procrastination et j'ai un peu avancé dans les fiches en retard (l'avantage c'est que je lis ou je relis pas mal de manuels de jeu de rôle en ce moment et pour ça je ne fais pas de fiches, donc je peut rattrapper mon retard assez rapidement). Voici donc deux fiches DVD et deux fiches de lecture. Pour les histoires avec des image, on fait dans le récent avec Constantine, l'adaptation plutôt réussie du comic book Hellblazer chez DC Vertigo, et The Mission, avec le sublimissime Jeremy Irons, un film à ne surtout pas regarder quand ça va pas fort, je ne me souvenais plus qu'il était si dûr... Quant aux histoires avec des lettres, je vous propose la fiche de Bono on Bono, un livre-interview sur le chanteur de U2 assez bien écrit et surprenant parfois, et The Scarlet Letter, par Nathaniel Hawthorne, un roman moral absolument incontournable et écrit de main de maître, il est au programme du Capes d'anglais cette année et cela m'a fait très plaisir de le relire.

Je fais aussi du ménage dans mes contacts MSN, et dans mes contacts humains. J'ai décidé que j'en avait marre d'être le seul proactif dans certaines de mes relations, et d'être le seul à faire des efforts d'aménagement de mon emploi du temps pour voir des gens qui ne me le rendent pas... Marre de plir mon planning en douze, de prévoir trop à l'avance certaines choses, et d'en changer d'autres à la dernière minute. Et marre d'être le seul bon con qui change son planning et qui annule des rendez vous alors qu'il n'y a jamais de retour d'ascenseur avec certaines personnes. J'ai donc supprimé une bonne dizaine de gens de ma liste de contacts, et déplacé une bonne dizaine d'autres dans un groupe tampon. Je n'ai néanmoins bloqué personne, leur laissant le loisir de me voir sur leur liste et de me contacter selon leur envie, mais cette petite manipulation m'évite d'être invaribalement le seul à venir dire coucou à certains. Je fais dans mon passé et dans ma vie ce que Constance fait sur son blog. De plus, la somme de travail cette année étant bien plus grande que l'an passé, je suis en moyenne bien moins souvent devant mon écran, au profit d'avoir en quasi permanence le nez dans un bouquin...

On se quitte avec un peu de pub : "Mage : the Awakening", c'est Bien (tm)

La citation du jour : "Il faut savoir tourner des pages, je supprime"
La chanson du jour : So called friend, Texas, "The telephone always rings when you've got success, You only want us when we're at our best But we don't hear you... Yeh I'm gonna make you wonder if you're my friend"

Même si j'enchaine encore les déceptions et les mauvaises nouvelles, la vie est belle !

***Article(s) en date du 13.9.05***

Bon, ça, c'est fait



C'est reparti pour un an. Et du coup, oui, je reste...

L'Ours Grumpy faut pas le faire chier au p'tit dèj'

Aujourd'hui je dois aller valider mon inscription à l'IUFM. De base, le principe ne me dérange pas. Mais alors, qu'on m'explique :

A) Pourquoi alors qu'il y a une administration gigantigargantuesque à Metz, on me fait me déplacer jusqu'à Nancy à mes frais
B) Pourquoi est-ce qu'il se sentent obligés de me filer un rendez-vous tôt le matin ? Parce que 10h, c'est tôt le matin, quand on doit rouler jusque Nancy...

J'ai plein de bonne volonté moi comme gars, mais HÂN, quoi. Alors voilà, debout à 7h00 ça m'était pas arrivé au moins depuis mi-juin. Et malgré un dodo à 23h30 hier soir, j'ai non seulement pas les yeux en face des trous, mais en plus d'après mes estimations, l'oeil gauche est au niveau du biceps droit, et l'oeil droit au niveau du pied gauche. Et ce qui me déprime c'est que connaissant les rapidités de l'administration, je passerai probablement pas avant midi, et quand j'aurai fini ils me diront avec un sourire et un air surpris que finalement j'aurais pu aller à Metz. Je le sens gros comme une maison...

Bon, ne parlons plus de choses qui fâchent. Se lever tôt ce matin m'a permis de tomber sur la news scientifique de pointe du moment : grâce au Satellite Swift(tm, Swift is brought to you by Coca Cola & Reebok), on a des images et des infos sur une explosion cosmique vieille de 12,6 milliards d'années. Ils espèrent remonter encore plus loin pour avoir des images du Big Bang, mais en attendant y'a déjà plein de théories qui ont été remises à neuf, et de nouvelles infos considérées comme vraies et acquises, parce que bien sûr, un beau satellite comme ça, américain en plus, ça peut pas se tromper.

Donc vlatypa que les explosions initiales des étoiles s'accompagnaient, ou étaient la résultante, d'énormes explosions de rayons Gamma. Je m'attends à ce que les créationnistes ou les gens aveuglés par le dogme mais suffisemment "open" pour admettre les avancées de la science nous repondent un catéchisme où Dieu s'est retrouvé bombardé en créant l'univers, et que s'il est moins présent depuis, c'est pour nous sauver parce que dès qu'il s'énerve ou que la nuit tombe, il gonfle, il craque sa chemise et il devient tout vert. Et vu que mon grand ami Benoit Sèze vient de faire un amalgame - dans le dernier livre de conditionnement des gosses naifs catéchisme pour les fidèles - entre le viol, la masturbation et l'homosexualité en termes de gravité, puisqu'il est bien connu que l'église ne se trompe pas, gageons qu'il ne vaut mieux pas être un gay célibataire en ce moment... GOD SMASH !

La citation du jour : "Te mets pas en retard, hein ?"
La chanson du jour : J'aurai ta peau, Maxime Le Forestier, "Pour toutes les nuits qui viennent C'est toi qui va m'tenir chaud, J'aurai ta peau contre la mienne, J'aurai ta peau"

Même s'il n'y aura probablement jamais de version studio de la chanson Kehul, la vie est belle !

***Article(s) en date du 12.9.05***

C'est bête, elle n'a rien fait pour ça...

Les gens de ma génération et des précédentes auront probablement deviné le thème sous-jacent de mon article. Je vous parle d'un chant que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaîîîîîtreuh, aurait pu meumeuter Aznavour. Petit clin d'oeil au groupe "Il était une fois", donc la chanteuse, une jolie Joëlle, meurt d'overdose en 1982... Ah, ces gens qui n'ont pas de modération... J'en parlerai sans doute dans mon article sur la drogue (pas de Joëlle, hein, de la modération)

Bref. Tout ça pour dire que j'ai encore rêvé d'Elle...

Je pensais en être sorti, quand même, après plus de dix ans. Je resitue pour les nouveaux lecteurs (et les anciens, aussi, car je n'ai jamais parlé de ça ici) : quand j'avais quinze ou seize ans, jeune ado à peine pubaire, et bien avant que je n'assume ma bisexualité ou ne devienne polyamoureux suite à de nombreuses introspections, je suis tombé Amoureux d'une jeune fille. Je ne savais même pas encore à l'époque que je mettrai une majuscule au terme somme toute commun lorsqu'à l'avenir, je l'emploierai à bon escient pour décrire avec justesse ce sentiment et le dissocier du banal amour sans majuscule.

A sens unique, cette fois, comme parfois, comme souvent dans la vie, en fait. Et je ne sais pas... Peut être parce que c'était la première fois, peut être parce que je n'ai pas pris assez de recul, peut être parce que j'étais un peu gauche... Je ne sais pas, mais le fait est que ces sentiments m'ont littéralement rendus dingue, puis comme un fétus de paille consumé en quelques instants, les conséquences ont été une petite mort pour moi... Cela m'a détruit... J'ai mis des années, véritablement, à m'en remettre. Ou du moins à juger que je m'en étais remis. Une profonde et progressive introspection, d'autres Amours, le soutien d'amis proches (merci Cyrille vu que tu passe ici de temps en temps), et je m'en suis remis tant bien que mal.

Mais invariablement, une fois par an en moyenne, comme cette nuit, je rêve d'Elle. La seule fille à qui j'ai mis une majuscule en parlant d'Elle via un pronom... Je sais maintenant que ce genre de majuscule est dangereux, et psychologiquement une marque de faiblesse et de soumission, comme ces jeunes filles dominées dans leur relation et qui expriment leur appartenance à autrui en s'affublant d'une gourmette à leur nom, arborant fièrement leur status de chose possédée plutôt que d'être humain (ne riez pas, psychologiquement parlant ça veut vraiment dire ça, et y'a même des filles très bien qui tombent dans le piège). Eh bien malgré cette conscience que j'ai désormais de l'intolérable point faible psychologique qu'une telle déformation graphique sous-entends et implique, je n'arrive pas à me passer de la majuscule quand je parle d'Elle.

Cela fait plus de dix ans maintenant. Elle est mariée avec un type génial et Elle a un petit bébé. J'ai des nouvelles, parfois, de seconde main, et je suis heureux pour Elle. J'ai quant à moi été de l'avant dans ma vie, et j'ai aussi longuement cheminé. Je ne cautionne ni les remords, ni les regrets, mais il est vrai que parfois je trouve triste qu'on se soit perdu de vue, pas pour tenter de La séduire, mais simplement parce que c'était vraiment une personne avec qui je passais de très bons moments. Mais la vie a voulu que nos chemins se séparent.

Pourtant, invariablement, avec une régularité troublante, Oneiros me rappelle à Elle et je La retrouve dans le monde des rêves. Parfois au sein d'une rencontre banale au coin d'une rue dans mon rêve. D'autres fois j'imagine des choses que j'aurais pu faire différemment il y a dix ans. Parfois même je rêve de happy ends irréalistes. Mais invariablement, dans ce rêve, je suis heureux de La retrouver un peu en songe. Et quand je me réveille, je me demande si je suis vraiment guéri. Je suis peut être tout simplement trop nostalgique. Ou peut-être est-ce vrai que l'on n'oublie jamais vraiment son premier amour, et qu'avec le temps, va, tout s'en va pas forcément, même quand on recouvre son coeur de pierre ou de boucliers sentimentaux.

C'est triste, un premier amour, quand il s'envole à sens unique...

La citation du jour : "Il ne manque plus qu'une idée constructive "
La chanson du jour : J'ai encore rêvé d'elle, Il était une fois, "Si je pouvais me réveiller à ses côtés, Si je savais où la trouver... Donnez-moi l'espoir, Prêtez-moi un soir, Une nuit, juste pour elle et moi Et demain matin, elle s'en ira"

Même si Magali me manque au moins une fois par an, la vie est belle !

***Article(s) en date du 3.9.05***

Parlons de cul, ça fait vendre...

Après une petite semaine de votes intensifs, je pense que je ne surprendrai personne en avouant ma totale non-surprise quant au grand gagnant des votes, j'ai nommé le sexe, avec près du double de points ramassés par le second (en l'occurence, le rock, un chouia-bit devant la drogue). Ravi de voir que là encore c'est toujours avec les plus vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.

Le sexe donc. Point ne sera ici mon but de vous expliquer le fonctionnement intrinsèque de la chose. Je pense que la plupart d'entre vous ont déjà au moins pratiqué une fois (à part peut être quelques unes des "petites lycéennes illettrées", pour citer Kobal2, et encore j'en doute en cette époque où il est à la mode, à mon grand dam, de perdre son pucelage à onze ans et demi), et le principe de base est somme toute plutôt simple - insérer pièce à conviction numéro 1 dans pièce à conviction numéro 2, agiter, mais pas secouer - avec les variantes laissées à l'imagination de tout un chacun.

Mon but sera plutôt de vous entraîner à une réflexion cognitive sur le sexe, sa vie, son oeuvre, et surtout sa démystification et son but profond (pun intended). Contrairement à certains rares animaux (surtout des insectes et des invertébrés, comme ce coquin de bombyx du mûrier qui met une ceinture de chasteté de fortune sur ses partenaires femelle) fidèles ou adeptes de la polygynie, l'humain est un animal physiologiquement programmé pour, comme de nombreux mammifères, être un polygame sexuel. Le principe des phéromones qui, sans le réduire à cela, conditionnent quand même une grande partie du désir sexuel, fait que ce désir va être amené à très régulièrement apparaître vis à vis d'autrui.

Néanmoins, l'homme étant un animal pensant et en grosse partie égoïste et surtout angoissé, le concept du "je-partage-pas ! " est avec régularité apparu ça et là à travers l'histoire. Notons pour le principe que la plupart des civilisations humaines naturelles sont nées polygames, et que encore à l'heure actuelle, la majeure partie des civilisations ayant échappé à la mondialisation SONT polygames, et nous commençons à voir apparaitre le petit tableau que je suis en train de vous peindre. Invariablement, lorsque la monogamie a fait son apparition dans une civilisation humaine, c'était en parallèle à un vecteur de morale religieuse... Apparemment, selon les théologistes, Dieu est amour, mais Dieu n'est pas partouze, ah ça non ma bonne dame.

Rappelons également que venu en parallèle à ce "Dieu n'est pas partouze", nous avions aussi droit à "Dieu n'est pas sodomite", "Dieu n'aime pas la fellation", et "Dieu n'aime pas les homosexuels". Il devait être sacrément frustré, le dieu des chrétiens. Fort heureusement pour les loisirs des ménages, ces dernières aberrations se sont en grande partie érodées ce dernier siècle en occident, mais pas la fidélité sexuelle qui reste (du moins en théorie) appliquée dans la majeure partie de la civilisation judéo-chrétienne. Je dis "en théorie" parce qu'un sondage anonyme très intéressant révélait que sous couvert d'anonymat, plus de trois personnes sur quatre avouaient avoir déjà "été voir ailleurs". Une belle hypocrisie, somme toute, et vous savez combien j'exècre les hypocrites.

L'un des pilliers sur lesquels repose ce principe de l'exclusivité sexuelle est la sacrosainte mystification qui entoure justement le sexe. La plus grande mystification, fruit là encore de la morale engrainée en réflexes cognitifs implantés par la société qui nous entoure, est de lier exclusivement le sexe à l'Amour. Si vous êtes des lecteurs fidèles, vous avez lu avec attention ma définition de l'Amour il y a quelques mois, je ne vais donc pas la répéter ici. Reprenons le système fonctionnel du sexe vu ci-dessus : insérer pièce à conviction numéro 1 dans pièce à conviction numéro 2, agiter, mais pas secouer. Principe mécanique souvent fort agréable, réduire l'Amour à un acte physique est néanmoins psychologiquement minimaliste. Tout le monde (ou presque) s'accorde à dire qu'il n'y a pas que le sexe dans l'Amour. Alors pourquoi est-il si difficile pour notre société moderne d'admettre qu'il n'y a pas que l'Amour dans le sexe ? J'en entends dans le fond qui me parlent du lien psychologique fort, comme quoi le sexe avec Michel Dupont ce n'est pas pareil que le sexe avec son chiri d'amûr... Je n'ai pas dit le contraire, et justement, j'y viens !

Faisons un parallèle avec un autre acte physique qui peut être agréable : un bon repas au resto (insérer pièce à conviction 3 dans le réceptacle numéro 4, agiter les machoires, avaler). Lorsque vous êtes avec un être aimé au restaurant, dans une ambiance feutrée, tamisée, les yeux dans les yeux... Expérience des plus agréables non ? On en remarque même à peine si la nourriture est froide ou mal cuite, car le contexte psychologique aide à faire de ce moment un moment magique... Pourtant, personne ne songerait à ne manger qu'en présence de l'Autre... Et un bon resto entre amis ou avec des connaissances de passages peut être tout aussi agréable, voire *plus* agréable sur un plan physique (puisque justement on va faire attention à ce qu'on mange, on va profiter du goût plutôt que du contexte et de l'autre) même si psychologiquement, ce sera beaucoup moins enrichissant que le repas avec l'être aimé décris précédemment...

Eh bien le sexe, c'est pareil. Des galipettes avec l'être aimé seront toujours plus enrichissantes, psychologiquement parlant, que des galipettes avec un ou une amie ou toute autre personne de passage. Néanmoins, cela vient de la nature affective forte du lien amoureux, et de sa propension à multiplier le plaisir acquis en compagnie de l'autre, et en aucun cas de la nature intrinsèque du sexe. En fait, en terme bassement technique, il est même probable que le sexe soit plus agréable en terme physique avec un individu lambda plutôt qu'avec Chiridamûr. Je conçois tout à fait qu'une personne décide de se "réserver" pour le Chiridamûr sus-cité... Mais pour moi il s'agit là de la même démarche qu'un individu qui déciderait d'être végétarien : il s'agit, ni plus, ni moins, d'aller contre sa nature physique et physiologique au nom d'une conviction intellectuelle ou religieuse. Et pour ma part, l'une de mes plus grandes convictions intellectuelle et religieuse a toujours été... de ne jamais aller contre ma nature :)....

La citation du jour : " 'Pupok', avec l'accent sur le 'o', c'est mignon comme mot hein ?"
La chanson du jour : I want your sex, George Michael, "Sex is natural - sex is good, Not everybody does it But everybody should !"

Même si je suis condamné à la malédiction de Malkovich, la vie est belle !