***Article(s) en date du 26.11.06***

Post - 1 encore, parce que je ne sais pas compter, en fait

De l'art d'être un chieur, ou, "l'arroseur arrosé".

La vie a ce petit côté taquin avec moi parfois qui révèle la complicité intime et joueuse de deux amants de longue date. Il y a un peu plus d'une semaine m'est arrivée une aventure des plus énervantes. Jeune lecteur, jolie lectrice, tu sais bien que depuis quelques temps maintenant je suis enseignant en université privée, et que dans le cadre de mes fonctions je suis amené à me déplacer dans les divers centres qui dépendent de la dite université (mais si, voyons, je t'en ai déjà parlé !). Un mardi d'automne, donc, me voici après près d'une heure de route, la mine enfarinée et le coeur lourd, arrivant quelques minutes avant le début de mon cours afin de prendre mes ouailles sous mon aile et de les guider vers le chemin de la compréhension anglaise.

Et là, tel John Wayne dans un vieux Western face à une boulette de poussière, ou telle la soeur Anne ne voyant que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie, rien, nib, zob, quedalle, peau de balle, nihil, personne à l'horizon. Rien qu'une petite voix derrière moi... "Euh... Monsieur ?"

Non, ce n'était pas une élève, ni une quelconque fée à mon grand dam, mais une quadra dynamique étonnée également de ne pas voir mes élèves depuis deux jours. Je vous passe les détails sur mon agacement croissant, et son paroxysme quand j'ai appris que les élèves en question avaient été changés de local, et que tout le monde avait été prévenu... sauf moi (et, apparemment, la quadra et ses collègues, propriétaires des locaux). 40 minutes de bouchons pour rejoindre l'autre sens, des explications dans tous les sens, la mine contrite et compatissante de mes responsables, mais surtout, surtout, une absence flagrante d'excuses ou d'un quelconque remords apparent de la part de la personne responsable de l'oubli en question.

Malin lecteur, sensuelle lectrice, vous connaissez ma grandiloquence, et vous ne serez pas surpris en apprenant les grands chevaux sur lesquels je suis monté, arguant d'un manque de professionnalisme, de responsabilisation, et surtout de politesse, etc... Bref ? J'en ai fait tout un pataquès. J'ai reçu d'ailleurs 24h plus tard des excuses de la personne en question qui, si elles n'étaient pas forcément spontanées, ont eu le mérite d'être faites.

Alors pourquoi parle-je du côté taquin de la vie ? Parce que 3 jours plus tard, mon téléphone est tombé en panne. Ce dernier me servant de réveil, et ayant accumulé au bas mot 2 semaines de sommeil en retard... Eh bien disons qu'il n'y a pas que le sommeil qui a été en retard. D'une heure trente, quand même.

Bravo, le parangon du professionnalisme... -_-;

La citation du jour : "Oh, eh bien je crois que c'était son chant du cygne, t'as plus qu'à en racheter un, et vite."
La chanson du jour : Chanson d'ami, Zazie, "Ça n'est pas ma main, là, qui te gêne... Je sais, ça n'est pas drôle Mais c'est pas c'que tu crois, c'est juste comme ça... Ce n'est qu'une chanson d'ami, d'ami, pas d'amour. Ce n'est qu'une chanson d'ami, promis, pas d'amour [...] Ce n'est qu'une chanson promis, mon amour, Je ne t'aime pas... Je t'aime bien"

Même si ma vie ne ressemble plus à rien, la vie est belle !

***Article(s) en date du 14.11.06***

Post - 1

S'exciser une partie du coeur est toujours douloureux, surtout quand on le fait soi même, à la main, et avec un couteau de cuisine, mais quand c'est ça ou la gangrène il faut savoir être un peu lâche pour être fort. Enfin je crois. J'espère.

Je me serais bien consolé avec des crèpes, tiens, mais une certaine lectrice de ce blog qui a de plus la chance de faire partie de ma famille (huhuhu, coucou cüsine) ne m'a MEME PAS INVITE à son dernier goûter crèpes. C'est officiel, je boude !

Vie difficile et chamboulée en ce moment, tout aussi chamboulée que mon accès FTP à ces lignes. Non seulement je mets en moyene une à deux heures à publier (pas à écrire hein, juste à PUBLIER) un article, mais je n'arrive pas à mettre à jour mes pages fixes comme les archives ou le nombriloscope. Touchons du bois, j'ai réussi néanmoins à mettre des photos en ligne, je vous présente donc en vaant première les trois nouveaux nombrils du nombriloscope, avant que je ne puisse mettre à jour la page persistante :

Nombril numéro 38 : Nicole, la maman de Tiff



Nombril numéro 39 : Mélu, la soeur de Tiff



Nombril numéro 40 : Nelly, une amie que je connais depuis... foulah. Ca me rajeunit pas tout ça ma bonne dame.



Je vous quitte un peu pressé avec la pensée du jour : le truc qui est dommage quand on laisse son téléphone à une jolie demoiselle, c'est que l'on n'est jamais sûr de quand elle va rappeller... ou SI elle va rappeler !

La citation du jour : "Ah bin c'est à Brabois en fait que vous donnez cours ce matin"
La chanson du jour : Vade Retro Telephone, Bénabar, "Et si tu le veux, si tu le veux bien, Peut-être qu'un de ces jours, un de ces quatre matins, Tu m'avoueras un peu gênée que t'osais pas m'appeler, Je me vois rigoler, 'c'est ridicule quelle drôle d'idée !' "

Même si hier soir j'avais des larmes dans les yeux et le coeur, si ce matin j'avais les nerfs, et si je ne verrai pas la Petite Princesse avant mercredi prochain, la vie est belle !

***Article(s) en date du 5.11.06***

Post - 2

Et si on disait que nous avions bientôt quelquechose à fêter ensemble ?

Je néglige un peu ces pages en ce moment, mais plus faute de temps que faute d'envie ou d'une quelconque panne d'inspiration. Je ressemble à un lavabo bouché sous un robinet qui coule, tellement je suis débordé. La preuve, je fais des calembours lamentables.

Le concept de "vacances" est devenu un vague fantasme lointain dont je commence à avoir du mal à me souvenir. Quand je vois la masse d'articles brouillons en jachère et non publiés sur le blog, la masse de livres en retard sur mes fiches de lecture, la lettre à la blonde qui ne l'est plus qui reste bien développée au milieu, mais sans début et sans fin depuis 3 semaines de tentative d'écriture, la petite princesse que je vois à peine, à peine assez pour combler sa peine, et les kilomètres qui défilent au compteur de ma voiture qui n'est plus la mienne, j'ai l'impression de vaciller.

Reprenons nous en main un instant. Je fais un aparté pour vous parler, tiens, pour vous parler d'une fille qui pourrait bien être la nouvelle Nabokov. Bien qu'elle en soit encore bien loin, Emily Tanimura a beaucoup de points communs avec l'auteur, et pas seulement parce que son éditeur a affublé son dernier roman, "La Tentation de l'Après", d'une banderolle rouge affublant le livre du sobriquet d' "anti-Lolita".

En voyant cette banderolle, je me suis dit que nous étions encore en présence d'un coup marketing (cf "Rose Bonbon" de Jones-Gorlin il y a quelques années, roman tout aussi insipide que les bonbons bourrés de colorants teintés par la couleur à laquelle il se réfère), et d'un slogan publicitaire d'un publiciste n'ayant jamais lu le fameux "Lolita" en profondeur. Néanmoins, tant poussé par le sujet, le désir de me faire mon opinion propre, et par une critique élogieuse d'un journaliste de Lire qui a souvent les mêmes opinions que moi, je me suis offert ledit ouvrage.

Au fil des premières pages, je me suis un peu fermé les yeux, tellement j'étais sûr de mon opinion préfabriquée. Louant l'auteur et la qualité de la prose et du livre, mais vitupérant le publiciste ayant trouvé "ce slogan débile"... Mais au fil des pages, jusqu'à la conclusion amère et déchirante, je me suis rendu compte que l'idiot n'était pas celui que l'on pense, et que ce livre mérite en effet plus que tout autre le qualificatif absolument pas péjoratif d' "anti-Lolita". Parce que d'une situation similaire dans un contexte différent, l'auteur réussit en un tournemain à inverser absolument les rôles de bourreau et de victime, tant au premier degré qu'au second (ce qui était la force de Lolita, justement, la recherche de la victime, et la compréhension par degrés) par rapport aux rôles du roman de Nabokov. On retrouve cette recherche, mais à l'envers. Le coupable apparent, victime discutable de Lolita, devient la victime apparente, coupable discutable de "La Tentation de l'Après", et vice versa.

Un bien bel hommage, d'autant plus que Nabokov, Russe d'origine, avait choisi d'écrire son chef d'oeuvre en anglais, une langue qu'il adorait, et tout comme lui, Tanimura, auteur Suédoise, a composé son oeuvre dans une langue étrangère, en l'occurence le français, et elle n'a absolument pas à rougir de ses choix, sa prose contient une force et une poésie que l'on rencontre rarement dans les romans contemporains. Le livre est truffé de phrases "citationnisables" sans que le style en devienne lourd ou pompeux, c'est du bonheur à chaque ligne.

Bref, vous l'aurez compris, je vous conseille vivement ce livre, et j'espère qu'à défaut d'une "vraie" fiche de lecture sur le modèle de celle que vous pouvez régulièrement trouver en ces pages, cet article vous aura donner envie de le lire.

La citation du jour : "Tu as mis quoi dans la choucroute ?"
La chanson du jour : For Me, Formidable, Charles Aznavour, "Je suis malheureux d' avoir si peu de mots À t'offrir en cadeaux : 'Darling I love you, love you, darling I want you !' Et puis c' est à peu près tout, You are the one for me, for me, for me, formidable"

Même si je manque encore et toujours de temps, la vie est belle !