***Article(s) en date du 10.2.06***

Les yeux du coeur

En ce moment, je suis de nouveau en plein coeur d'une période cyclothymique avancée. La new nouveauté originale et nouvelle, c'est que le rythme du cycle est extrèmement rapide : au lieu d'alterner irresistiblement mon humeur de manière hebdomadaire ou quotidienne, je suis actuellement capable de commencer une conversation de manière euphorique, et de finir absolument déprimé sans aucun lien direct avec la dite conversation. Bref, vous qui me connaissez en vrai, vous voilà prévenus, ne vous en étonnez pas.

Cette semaine, un ange s'est posé devant mes yeux, et sur ma pellicule. Après de nombreux contretemps d'un côté comme de l'autre, la fameuse séance photo qui me titille depuis décembre a enfin eu lieu. Je pensais qu'elle aiderait à faire taire ce craving, ce besoin d'extérioriser les images que j'avais dans ma tête, et qui s'était ravivé suite à ma prise de conscience de mon temps passé sans shooter après avoir visionné le DVD d'Hervé Lewis, allait se calmer après cette séance. Que nenni. Cela n'a fait que confirmer combien cette activité me manquait. Et quand je vois combien il est difficile pour moi en ce moment de réussir à trouver en même temps un modèle, un local, et du temps, je me dis que je vais encore souffrir de langueur pendant de longues semaines. Jolie lectrice, si tu habites pas trop loin, que tu as une pièce de libre, un peu de temps, et que tu veux poser pour moi, n'hésites pas hein... ^_^

Néanmoins, cette séance m'a fait beaucoup de bien, beaucoup de mal, aussi, mais beaucoup de bien. C'est toujours un bonheur quand le résultat d'un cliché est encore plus joli que l'image mentale qu'on s'en faisait. Déchirure à la fin de la séance. Il est de ces moments dont la fin apparait comme une mise à mort, on voudrait que le temps tisse ces secondes sur un fil élastique, les tendre et les étendre sans les rompre. Il est de ces instants que l'on voudrait éternels. J'ai dansé avec un ange, du bout des doigts, des yeux, et du coeur, dansé un peu trop fort pour que je reste le même sans souffrir de la position particulière dans laquelle je me trouve. Mais quand je saigne, que mon sang se fasse mot ou image, l'encre rouge de mes veines m'apaise toujours, un peu, lorsque je l'ai face à moi.

Un petit avant-goût de la séance, en basse résolution, pour vous qui venez par ici. Lorsque les clichés auront été triés, classés, mis en page et en forme, il y aura certainement un lien invisible et réservé aux lecteurs fidèles avec le résultat complet de la session en haute définition. En attendant, j'offre à vos yeux une poussière d'étoile, un instant volé au temps et à l'espace... Je sais que mon "oeil" photographique est d'un classiscisme presque scolaire (eat that, Dahlia ;) !) mais je n'ai jamais eu la prétention de faire dans l'original ou le nouveau. Mes photos cherchent à retranscrire du mieux que je peux ma vision du Beau, le poison de mes veines, sans jamais égaler l'esthétique éthérée de la réalité, mais s'en voulant le reflet le plus proche, son hommage. J'espère partager avec vous un peu de ce Beau.



La citation du jour : "Action et rhétorique dans Richard II"
La chanson du jour : Aime-moi encore, Les Charts, "Je deviens fou je deviens fort, Je suis déjà soûl j'en veux encore, Encore, que tu m'aimes encore"

Même si j'ai la musique, mais pas les accords, la vie est belle !

***Article(s) en date du 5.2.06***

Quand le dogme se met à détruire

L'actualité de la semaine, Pénélope, c'est certainement cette info absolument inadmissible qu'est le limogeage (pour ceux qui ont des problèmes avec le vocabulaire soutenu, ça veut dire "virer") du directeur de la publication de France Soir.

Le motif douteux et doutable de cette éjection en "bonne et due forme" est la publication de certaines caricatures d'un certain prophète qui se retournerait certainement dans sa tombe en entendant toutes les choses qu'on fait en son nom de nos jours. Bien évidemment, cette éviction relance le débat sur la liberté de la presse, peut on tout dire, informer sur tout, se moquer de tout, etc... Le dogme musulman interdit toute représentation du bonhomme, et donc selon ce dogme, ces caricatures, c'est le Mal (tm) -donc elles arriveront certainement sur un Skyblog, huhu- et on en fait tout un foin médiatique. Là où c'est plus grave, c'est qu'un éditeur se voit remercier (pour ceux qui ont des problèmes avec le vocabulaire à double sens, ça veut dire "virer") pour avoir fait son travail. En quoi les préceptes d'un dogme devraient ils avoir une quelconque conséquence sur les gens suffisemment ouvert d'esprits ou intelligents pour ne pas le suivre à la lettre, qu'ils aient la même foi ou pas ?

Plus que la liberté d'expression, cette information me fait surtout réagir et rebondir quant à l'absolue nécessité de la laïcité. Je suis toujours effaré (et pas peu fier, mais effaré tout de même) de voir qu'aujourd'hui, en plein vingt-et-unième siècle, la France soit toujours l'un des seuls pays dotés d'un Etat laïque. Même aux U.S.A., le pays des super héros qui amènent la liberté dans les pays qui ne leur ont rien demandé, il y a un effarant "in God we trust" qui est le SLOGAN de leur pays depuis 1956, et qu'on retrouve sur pièces et billets, Bordelaku.

Vous savez, jolie lectrice, fidèle lecteur, que j'ai toujours eu du mal à digérer la prépondérence du dogme sur la Foi. Mais un Etat non laïque, c'est encore pire : le dogme s'immisce dans la vie de tous les jours et sculpte les lois à son image. Si vous vivez dans un pays laïque, rendez vous compte de votre chance. Nous n'avons pas assez fêté le centenaire de la loi 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat (pour une fois que les socialistes font un truc bien, huhuhu). Plus que toute autre vocation politique ou culturelle, c'est surtout sur ce point qu'il eût été bon que le monde nous imite. Raté...

Extrait du Dictionnaire de l'Académie Française :
Laïque adj. (au masculin, on écrit quelquefois Laïc). XIIIe siècle. Emprunté du latin ecclésiastique laicus, de même sens. [...] 2. Qui est étranger à toute confession ou doctrine religieuse. Morale laïque. Un Etat laïque, qui ne reconnait aucune religion comme religion d'Etat.

La citation du jour : "Attends, je t'entends pas : j'ai pas mes lunettes"
La chanson du jour : John & Elvis are dead, George Michael, "But the words that made me cry, The thing he softly said It stayed with me, it keeps messing with my head, He said, "If Jesus Christ is alive and well Then how come John & Elvis are dead?" "

Même si je suis effaré que dans trop d'endroits dans le monde, l'Eglise couche encore avec l'Etat, et l'encule sans lubrifiant, la vie est belle !